A Solna, la brigade criminelle de la banlieue ouest de Stockholm est en plein remaniement; le chef parti à la retraite est remplacé par une nouvelle tête, Anna Holt qui un mois à peine après avoir pris son nouveau poste hérite d'un cadeau empoisonné, une vraie bombe: Evert Bäckström, le flic le plus fin, le plus chaud, le plus pourri et le plus salace de Stockholm, ressorti des placards après sa mise en quarantaine pour faute professionnelle.
Ce dernier se retrouvant sous les ordres d'un ancien stagiaire, son bleu, l'inspecteur Toivonen … qui lui avait servi de larbin, d'esclave personnel pendant trois mois!
Ambiance effervescente donc pour le personnel du commissariat du Sundbybersväg.
Celui qui terrasse le dragon nous fait vivre le quotidien de ce commissariat qui en ce début de mois de mai à du pain sur la planche.
En effet deux affaires consécutives à traiter dans la même semaine: le braquage d'un convoi de fonds qui échoue à notre super commissaire et un double homicide dont hérite l'ex stagiaire de Bäckström,
A priori les deux affaires ne sont pas liées mais le monde est si petit.
Les différentes équipes marchent sur les plate-bandes de certaines, chacune se procurant des informations grâce à leurs indics respectifs. Rien ne se passe comme prévu. Dans cette véritable fourmilière, de courts chapitres permettent de suivre les avancées de binômes étonnants... la course à l'arrivée est ouverte.
Que le meilleur gagne!
Cet achat compulsif, je ne connaissais ni Bäckström, ni
Persson, ni l'adaptation par la Fox de cette série dont je n'ai encore pas vu un épisode, m'a permis de découvrir un polar au style vivant peu ordinaire: les nombreux dialogues sont complétés par les pensées in petto (à part soi) des protagonistes qui vont vous faire mal aux zygomatiques. Déjà un bon point.
Ensuite, le portrait caricatural de la vedette, j'ai nommé l'inénarrable et inoubliable commissaire Ervet Bäckström, l'homme au super salami qui court après son siggy (en référence à son arme favorite, le SIG Sauer) et j'en passe. Un policier qui a du flair mais qui est xénophobe, raciste, misogyne, homophobe, machiste, grossier, violent, alcoolique, corrompu etc... J'en ai connu d'autres mais celui-ci est très réussi!
Puis l'arme du premier homicide retrouvé sur la scène de crime: la victime massacrée à grands coups de couvercle de cocotte et de rouleau tapissier!
Vous l'aurez compris, dès les premières pages nous devinons à quelle sauce nous allons être mangé.
Leif GW Persson, auteur et criminologue, nous parle d'un milieu qu'il connait très bien puisqu'il s'y est frotté. Son anti-héros, Evert Bäckström est une caricature avec tous les travers que l'auteur a pu observer dans la réalité. Perçu en Suède comme le plus légitime héritier de
Maj Sjöwall et
Per Wahlöö, la présentation en toile de fonds de la société suédoise ne fait plus rêver.
Un polar rempli d'humour qui respecte les codes du genre mais un polar qui reste aussi instructif grâce à de petites digressions historiques.
Au final une lecture plaisante, distrayante où la plume incisive et insoumise de l'auteur pourra en surprendre plus d'un.
Alors attention « Bäckström is back, as always » !
Une trilogie à découvrir.
Pour ma part, je vais devoir remonter le temps avec Linda (premier volet) avant de connaître La véritable histoire du nez de Pinocchio (dernier volet).