Voici une bande dessinée bien difficile à aborder.
Tout d'abord on nous présente une prêtresse vivant probablement durant l'Antiquité, puis à l'histoire de Benny, un petit Américain voyeur, qui une fois adulte devient marginal. Dès le départ sa présence nous met mal à l'aise. Il nous parle de ses fantasmes, puis nous les voyons. Mais tout cela sonne faux...
La chute est inattendue (en ce qui concerne les proportions qu'elle atteint) et nous met encore plus mal à l'aise qu'au départ.
Une manière crue et sans fard de parler d'un sujet difficile.
Les graphismes sont superbes et d'une précision hypnotique.
Petit reproche sur la construction circulaire qui aurait gagné à être retravaillée. de même que j'attendais des parallèles avec le mythe de Diane et Achtéon plus approfondis du fait de sa pertinence.
Une lecture qui vaut le détour.
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Les illustrations sont magnifiques, en noir, les nuances sont traités en hachures fines, telle de la gravure en taille douce, il y une lumière de grande qualité dans chacune d'entre elle. L'histoire et au contraire assez sordide, une histoire de voyeur, d'obsédé sexuel, de viol. J'avoue ne pas avoir compris le rapport entre la qualité des images, leur aspect suave, élégant, raffiné et le propos de dénonciation, celui-ci est justement édulcoré, le personnage en devient même assez fascinant. Il y a un aspect esthétisant à la manière du Marquis de Sade, alors que le témoignage ajouté en postface, une histoire de viol organisé, semble dire le contraire. Je trouve important que l'illustrations aillent dans le même sens que le texte, à moins bien sûr que cette dichotomie fasse partie de la démonstration. Ici, ça n'est pas le cas,au contraire, cette bande dessinée semble vouloir défendre une esthétique du viol alors qu'elle voudrait tout simplement dénoncer le viol, l'effet est raté, au risque d'être interprété à l'envers. C'est gênant.
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L'auteure mêle érotisme, mythe, critique sociale de façon captivante, mais le twist final semble stigmatiser le désir masculin lui-même (voyeur égale violeur ?)… ce que semble confirmer la confession intime de l'auteure en postface. Malaise…
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Les ellipses, les ombres, les séquences sans mot et les références visuelles au mythe, elles, suggèrent plus qu’elles n’expliquent et il est presque dommage de finir l’album sur les réflexions de l’auteure, pas inintéressantes mais cassant un peu le trouble suscité. Un détail pour ce « conte noir » réflexif et contemplatif, à la beauté crépusculaire. Puissant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
D'aucuns disent qu'une leçon mal apprise ressurgit nécessairement, et qu'elle se présente alors avec d'autant plus d'intensité.
La leçon, pour ma part, portait sur la confiance aveugle et le manque de discernement.
Comme l’a dit John F. Kennedy lors d’une déclaration restée célèbre : « Pardonne à tes ennemis, mais n’oublie jamais leur nom. »