Né dans les années 60, j'ai grandi dans un monde où l'URSS semblait une sorte de monolithe hermétique, froid, gris, immuable et menaçant.
C'était la représentation quasi unanimes qui nous était vendu ou, plus honnêtement peut être, celle que j'avais machinalement intégrée, plus ou moins indifférent au sujet et tout occupé que j'étais à discuter des heures durant les qualités guitaristiques comparées de Ritchie Blackmore et
Tony Iommi.
C'est pour moi l'intérêt de ce livre que de nous montrer une autre réalité, même si elle ne concerne qu'une frange privilégiée de la société soviétique de l'époque. On ne reprochera pas à l'auteur de parler de ce qu'il connait le mieux !
Bien sûr je n'ai pas attendu
Victor Erofeev pour savoir que la vie existait aussi derrière le rideau de fer, oppressante, cynique et brutale certes, mais obéissant, comme toujours et partout, aux moteurs inhérents à la nature humaine.
Son propos sarcastique ne se circonscrit d'ailleurs pas à l'ex URSS, il égratigne aussi au passage, les comportements et postures historiques ou mondains de ceux qui se voulaient du coté des "bons".
J'avoue être passé à côté de son questionnement quelque peu nombriliste sur la nature et le rôle de l'écrivain tout en étant conscient de ce que ce questionnement pouvait receler de dangerosité dans son environnement politique.
A lire bien sûr.