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EAN : 9782919174256
328 pages
Au-delà du raisonnable (16/06/2015)
4.29/5   19 notes
Résumé :
Ce que vit le rouge-gorge
Garance se fait embaucher comme domestique par un couple d’éleveurs de porcs. Dans un but précis. Les patrons, Marylène, une belle plante jalouse et féroce, et Jean-Michel, un homme à femmes, sont débordés, arrivistes : tout est bon pour nourrir leurs porcs et leurs ambitions.
À l’intérieur et autour de cet élevage intensif, la présence obsédante des animaux s’ajoute à celle des humains en un huis clos concentrationnaire.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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T'as des livres mine de rien qui cachent bien leurs jeux et des auteurs qui te surprennent d'autant plus .
Dans celui-ci par exemple qui nous offre en couverture un joli rouge-gorge et nous concocte une sacré surprise dés les premières pages
.Alors si comme moi vous hésitez encore à devenir végétarienne , lisez ce livre ,à sa manière pas banal il vous fait découvrir un univers assez étrange , assez boueux même crasseux et surtout répugnant n'ayant pas peur des mots où tout est bon pour parvenir à engraisser le cochon . Quand je pense que certains s'insurgent du gavage des oies , ben sérieux ici c'est pas mieux .
Ce livre est l'histoire de Garance qui pour découvrir le secret de la disparition de sa fille se fait embaucher à l'élevage de porc comme domestique ....
Dans ce livre , la parole est aussi donnée aux animaux ce qui donne une dimension particulière au récit .L'histoire est parfois déroutante mais la plume est extra .

Mon premier de Laurence Biberfeld qui nous a déjà écrit 10 précédents romans sur lesquels je vais me pencher , car si cette histoire m'a un peu dérangé , je dois reconnaître que l'écriture m'a énormément plu .

Alors amis carnassiers, dévoreurs de porcs sous toutes ses formes , puisque "tout est bon dans le cochon " je vous laisse seul juge pour découvrir ce roman hors norme à la couverture si attrayante où la plume de qualité m'a permis de poursuivre ma lecture et m'a fait réduire de 80% ma consommation de viande.... Si si ça m'a encore calmé ... Lisez et vous verrai .....
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La parole est aux animaux

Garance se fait embaucher par un couple d'éleveurs de cochons pour s'occuper à plein temps des enfants des éleveurs. Mais Garance a un autre but : découvrir ce qui est arrivé à sa fille Sophie, disparue quatre ans auparavant après avoir été recrutée dans la même entreprise d'élevage de cochons.

L'histoire écrite par Laurence Biberfeld, si elle propose de nombreux personnages, se déroule en huis-clos entre l'élevage de cochons où a travaillé Sophie et la maison du couple où travaille Garance.

Les relations entres les êtres humains sont au coeur du récit de Laurence Biberfeld auxquelles elle mêle les pensées des animaux : cochons, bien entendu, mais aussi le chien de la maison, les belettes et autres oiseaux qui vivent à proximité. Ils vont faire office du choeur antique que l'on trouve dans les pièces de théâtre.

Mais ses pensées animales faites pensées humaines par la magie de Laurence Biberfled ne sont pas là pour donner une respiration au lecteur mais bien pour attiser la tension qui monte au sein des deux récits parallèles : celui de Garance et celui de Sophie.

Le parallélisme des deux récits sera d'ailleurs conservé par Laurence Biberfled jusqu'au bout pour offrir à Garance et Sophie la même fin comme s'il avait fallu réunir mère et fille dans un destin tragique que les lieux et les acteurs des drames ne peuvent que provoquer. Si le personnage de Bambi peut s'approcher de ce qu'on pourrait appeler un ange de miséricorde, il n'est pas là pour sauver physiquement mais psychologiquement les personnages, pour leur indiquer la fin d'un chemin douloureux, lien entre le passé et le présent.

Le moins qu'on puisse dire est que Laurence Biberfeld ne s'embarrasse pas d'optimisme ou de positivisme : les êtres humains sont tous, sans exception ou presque, des cas pathologiques à divers degrés. Il n'y en a pas un qui n'ait rien à se reprocher : Sophie attente au fonctionnement de l'élevage en provoquant des catastrophes aux conséquences dramatiques, les éleveurs sont arrivistes, folâtres et inhumains, les employés de l'élevage sont pervers, méchants, violents, machistes et alcooliques, Garance est infanticide… la liste serait trop longue.

Et pourtant, sur ce terreau de fumier, Laurence Biberfeld arrive à faire germer quelques semblants d'humanité. Bambi, l'équarrisseur, derrière ses magouilles est un être bon, Garance ne cherche pas à esquiver ses fautes passées mais tente de construire un semblant de vie dans un monde sombre, l'éleveur semble touche in fine par une sorte de prise de conscience rédemptrice…

A travers une construction sans faille, à l'aide des pensées des animaux qui émaillent le roman, apportant une touche d'originalité qui peut être déroutante mais qui reste diablement efficace, grâce à une histoire d'une banalité crasse, Laurence Biberfeld emmène le lecteur sur des sentiers boueux et peu ragoutants dont on est soulagé de sortir sains et saufs… enfin pas tout à fait : la vie des personnages emportés comme autant de fétus de paille par le récit de Laurence Biberfeld reste gravée longtemps dans l'esprit du lecteur comme autant de facettes de l'ignominie des êtres humains auxquelles il faut se confronter soi-même pour éviter de sombrer dans les mêmes pièges.

Un grand roman, dur mais fort, sombre mais avec des touches de tendresse et de bonheur trop rares.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Kw
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Lorsque Garance se présente chez Marylène et Jean-Michel c'est pour postuler en tant que femme à tout faire, en apparence car en fait nous apprenons très vite qu'elle est à la recherche de sa fille, Sophie, disparue inexplicablement quatre ans auparavant. Sophie aime les cochons, beaucoup et elle travaillait dans l'exploitation d'élevage porcins, consciencieusement, et efficacement comme va l'apprendre Garance en approchant les différents employés de la porcherie : l'idiot, le patron, Bambi l'équarrisseur.

Le couple est arriviste, rien ne semble pouvoir freiner leur appétit d'expansion. Certains employés sont salement immondes.Laurence Biberfeld pénètre cet enfer sans faire de concessions, tout simplement, décrivant les conditions d'enfermement de ces animaux.Les mots sont forts, évocateurs d'autant qu'elle nous fait entrer dans les pensées des cochons, des truies et des petits…forcément ça ne laissera personne indifférent.Ici, nul besoin d'images chocs pour comprendre la peur, la douleur, l'horreur.Les mots suffisent y compris pour sentir toute la puanteur d'un tel endroit. C'est la force l'écriture de l'auteure, son pouvoir.Mais il n'y a pas que les cochons il y a aussi toute cette faune évoluant autour de la porcherie, évidemment cela peut surprendre, des phrases ponctuées de son animal : le chat, le rouge-gorge, le serpent, les rats etc…cette faune, tous ces animaux sont aussi des personnages, de magnifiques personnages s'interrogeant sur l'imbécillité humaine, s'étonnant de l'agitation, des témoins, un peu comme dans les fables et contes de notre enfance. Un tour de force, une idée géniale.

Ce que vit le rouge-gorge c'est aussi des histoires d'amour : amour dévorant et passionnel pour Marylène envers Jean-Mi, amour de Jean-Mi pour Garance, amour de Léo l'idiot envers Sophie et amour sans illusion mais profond entre Garance et Bambi. Ça signifie pas mal de mélo et probablement pas mal d'ennuis pour certaisn-e-s.

La part d'ombre des uns et des autres éclate au grand jour.

Laurence Biberfeld a encore signé là un splendide roman noir atypique comme j'aime. Un roman qui touche au coeur du questionnement social mettant en valeur des marginaux, ou plus précisément ceux que l'on dit être marginaux. J'avoue que c'est important pour moi et que c'est ce qui m'intéresse tant dans les récits de l'auteure. Les éditions Au delà du raisonnable sont à remercier d'avoir le courage de publier ce type d'histoire. Espérons que les lecteurs seront au rendez-vous même si ce récit est éprouvant il respire néanmoins l'amour et l'humanité.

Vous qui lisez cet article, qui aimez l'écriture et les histoires hors les sentiers battus … Lancez-vous !
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Laurence Biberfeld traite ici un sujet difficile d'une manière bien particulière. En effet les animaux nous livrent leurs pensées, entrecoupées de divers sentiments déversés par les humains qui occupent le même environnement qu'eux.

Quand l'histoire se déroule au coeur d'une porcherie industrielle, nous ne sommes pas au bout de nos peines.
Toutes ces pensées animalières pourraient prêter à sourire, si nous ne nous prenions pas en pleine face toute l'horreur des traitements subits par ces centaines de cochons, de la naissance à la la mort.
De quoi nous faire passer l'envie de s'enfiler travers, filets, côtelettes et saucissons ( enfin, presque).

L'arivisme de Jean-Michel et Marylène n'a aucune limite. Et pour eux les animaux ne sont que des animaux, cochons, chiens, oiseaux ou autres c'est du pareil au même. Un animal ça ne pense pas, donc ça ne ressent rien. En avant donc pour l'exploitation à grande échelle, et fi des conséquences humaines ou animales.

Pourtant cette machine bien rodée va se gripper avec l'arrivée de Garance, une femme d'un certain age qui se fait embaucher à la ferme comme domestique dans un but précis.
Et ce but nous le découvrons sous nos yeux ébahis de tant de douleur, notre esprit emplie de ces appels au secours "cochonesques ". Deux histoires en parallèle nous conduisent peu à peu vers l'indicible, l'inimaginable.
Frissons garantis pur porc et grande envie de pureté, de compassion et de soupe de légumes et salades de fruits ad vitam eternam une fois ce livre refermé.

C'est le premier livre que je lis de Laurence Biberfeld et j'ai vraiment aimé sa plume, acérée, sans concession et si pleine d'empathie pour la gente animale.
Ne passez pas à coté amis lecteurs.
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Nous sommes en Bretagne, dans une porcherie industrielle tenue par Jean-Michel et Marylène. Ils sont mari et femme, parce que leur alliance leur apporte cette réussite professionnelle qui gomme les regrets personnels. Garance, une femme d'une cinquantaine d'années se présente pour s'occuper des gamins et tenir la maison. Garance a fait quelques années de prison, et on se doute bien qu'elle est venue chercher quelque chose …

Quelques années auparavant, Sophie travaillait dans la porcherie. Elle tenait la dragée haute aux hommes qui passaient leur journée dans la saleté et la merde. Elle abattait un boulot monstrueux. Et Jean-Michel et Marylène savaient bien qu'ils avaient la possibilité de s'agrandir, de se faire encore plus de fric. Seulement, voilà, un jour, Sophie a disparu. Elle a fait ses bagages et est partie sans donner de nouvelles.

Au-delà de l'aspect descriptif d'une porcherie industrielle, qui nous montre en détail comment on élève en énorme quantité des porcs destinés à l'abattoir, Laurence Biberfeld nous montre aussi et surtout des hommes et des femmes dans des portraits saisissants. Il y a ceux qui bossent comme des fous, il y a Paco, Rémi et Léon, entre autres qui font tourner la boutique, laissant le sale travail à faire à Sophie. Il y a Jean-Michel qui est un amoureux des femmes et qui saute tout ce qui lui passe sous la main. Il y a Marylène qui a apporté l'argent du début et qui s'occupe de faire grandir l'exploitation, en en faisant le minimum. Il y a Garance qui s'occupe de toute l'intendance …

Et puis, il y a les animaux qui regardent toute cette usine avec leurs yeux et leur interprétation. Et ils nous parlent avec leur langage. Comme les humains, ils ont tous leur centre d'intérêt, des porcs bien sur au rouge-gorge ; du chien au chat. Cela nous aide à voir le monde d'un autre oeil, et aussi et surtout de nous montrer ce que les ouvriers ne veulent ou ne peuvent plus voir.

Il va y avoir beaucoup d'événements qui vont secouer cette porcherie, beaucoup de drames qui vont intervenir. Et leur apparition va être soulagée par l'humour des animaux, cela va nous aider à supporter l'innommable, le drame final qui va vous retourner le coeur, va vous donner envie de vomir. Indéniablement, ce roman original dans sa forme, montre des aspects de l'agriculture à outrance que l'on aimerait ne pas voir mais qu'il fait savoir. Avec ses personnages forts, il devient un roman à lire, à ne pas rater.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Elle pense que l'homme est une sale bête, avec sa phobie maladive de la liberté, liberté des bêtes, des femmes, des malheureux, des fous, des enfants. Une hermine traverse le chemin, brune et souple, avec quelque chose d'indistinct dans la gueule.
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Videos de Laurence Biberfeld (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurence Biberfeld
Avec la participation des autrices Laurence Biberfeld, Rachel Corenblit, Catherine Dabadie et de l'autrice-illustratrice Cécile Dupuis.
Et la classe de 3èmeB du collège Gustave Courbet, Romainville (93). Un grand merci à la professeure Émilie Restoueix.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images Henning Wagenbreth, L'Univers à l'envers, trad. de l'allemand Clément Bénech, Les Grandes Personnes Avec le soutien du Goethe-Institut Paris.
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