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EAN : 9782958177119
132 pages
Sous le Sceau du Tabellion (21/12/2022)
2.75/5   8 notes
Résumé :
C’est l’été. Il ne fait pas chaud. C’est chez elle. Et c’est son grand retour. Elle veut tout retrouver : le crépitement des galets sur la plage, le bordel malin des mouettes…

Elle n’a emporté qu’une seule valise. Très lourde. Elle semble contenir le poids mort d’un chien. Tu la portes, au sortir du train.

​Clarisse se met en marche. Tu la suis. Tu as d’excellentes raisons d’être ici. Tu es amoureux. Cette ville est la ville natal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un grand merci à Babelio et aux éditions Sous le Soleil du Tabellion de m'avoir offert ce livre dans le cadre de la Masse Critique de septembre 2023.
Je n'irai pas par quatre chemins pour donner mon ressenti : je suis vraiment passée à côté de ce roman. Un grand moment de solitude. C'est parce qu'il fallait que je rende une critique de ce livre que j'ai lu ce récit jusqu'au bout.
Je vais essayer tout de même de résumer : Clarisse, une auteure à succès voit sa carrière descendre de plus en plus. Elle décide d'aller au bord de la mer, dans sa ville natale. On ne sera jamais laquelle. Je présume une grande ville de Normandie, avec une plage de galets qui a été entièrement détruite pendant la guerre. J'ai pensé au Havre, mais peut-être en est-ce une autre ? Elle est accompagnée de Jamel son amoureux transit soit disant. Je n'ai pas compris, quelles étaient leurs relations. C'est soi-disant burlesque mais je n'ai pas trouvé cela drôle. Je suis complètement passé à côté de ce roman et j'en suis vraiment désolée.
J'espère qu'il trouvera son public.
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Une semaine en bord de mer

Frédérick Houdaer peut déployer ses talents de poète et de romancier dans ce court roman qui retrace l'escapade d'un couple en bord de mer. Un retour aux sources qui va très vite prendre un tour fantastico-burlesque. À moins qu'il ne s'agisse d'un roman noir.

Saluons d'emblée l'atmosphère très particulière de ce roman qui relate l'escapade que s'offre un couple - lui aussi très particulier - dans une ville côtière de la mer du Nord qui ne sera jamais précisément située. Une atmosphère que l'on peut retrouver chez Simenon par exemple. Car cette escapade amoureuse ne va pas tarder à se teinter de mystère jusqu'à devenir de plus en plus sombre au fil du récit.
Tout avait pourtant commencé comme un jeu entre Clarisse et Jamel. Établir une liste des endroits à visiter puis trouver un consensus pour prendre le large. Entre la romancière qui a connu son heure de gloire avant de tomber en panne d'inspiration et le poète aux tirages confidentiels, il s'agissait aussi de raviver la flamme. de ce point de vue, la ville natale de Clarisse pourrait fort bien faire l'affaire. Car même si elle n'y avait pas remis les pieds depuis fort longtemps, elle pourrait guider son homme dans les rues de la ville qui avait été entièrement reconstruite après la Seconde guerre mondiale qui avait quasiment rayé la localité de la carte.
Avec un peu de chance, elle retrouverait même des amies d'enfance, des camarades de classe qui avaient choisi de rester là, contrairement à Clarisse, parisienne d'adoption.
Est-ce sa mémoire défaillante? Est-ce la topographie de la ville qui s'est par trop modifiée au fil des ans? Toujours est-il que Clarisse n'arrive plus vraiment à situer les choses. Il lui semble même que les statues qui quadrillaient la ville et servaient de point de repère avaient été déplacées.
Même le banc de son enfance, lié a tant de souvenirs, n'est plus à son emplacement. Et quand ils dégustent des fruits de mer au restaurant, elle ne semble pas posséder la manière de décortiquer les crustacés.
Alors le doute s'installe dans l'esprit de Jamel. A-t-il affaire à une affabulatrice? Clarisse le mène-t-il en bateau? Et si oui, pour quelle raison? Avec Jamel le lecteur se perd en conjectures.
Mais n'oublions pas que l'on a affaire à un poète, que lui aussi peut soigner un jardin secret surtout si des vapeurs alcoolisés viennent se mêler à ses déambulations.
Frédérick Houdaer nous entraine dans un jeu de piste ludique, pour reprendre les termes de Grégoire Darmon dans sa préface qui remet en perspective le roman dans l'oeuvre du poète et romancier. Un jeu auquel on se prend très vite, car on sent bien qu'il va nous réserver bien des surprises. Et de ce côté-là aussi, on va être gâté. Une petite semaine pour une grande aventure!


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La préface nous prévient, ce roman "est entièrement construit pour mettre votre équilibre à l'épreuve". Et bien, après une lecture laborieuse, je peux dire que j'ai mal partout à force d'être tombée!

Si au départ, j'ai trouvé le style intéressant (narration à la deuxième personne), j'ai vite décroché... et j'ai attendu. Attendu. Attendu. Mais rien, pas d'action, pas d'émotion... et beaucoup d'incompréhension.

Un couple de quadras part quelques jours au bord de la mer. Clarisse, romancière à la gloire passée, veut faire découvrir à Jamel sa ville natale. On les suit pendant 4 jours sur la côte. Et, pour ma part en tout cas, on s'ennuie (et on essaie de ne pas marcher trop près de la falaise!).
C'est vrai, je suis une piètre équilibriste, mais cette histoire m'a semblée sans queue ni tête, sans but, sans fin. Un trou. Dans lequel je suis tombée et j'ai été soulagée de pouvoir sortir.

L'extrait choisi pour la quatrième de couverture me promettait amour et suspense. Je n'ai trouvé aucun des deux... Plutôt quelques mots crus et des élucubrations un brin poético-fantastiques.
Bref, ce roman n'était pas pour moi. Il faut peut-être que je travaille mon sens de l'équilibre.

Livre lu dans le cadre de Masse Critique
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Intriguée par la quatrième de couverture, ce roman faisait partie de mes souhaits lors de la dernière opération Masse Critique, je remercie donc Babelio et les Editions Sous le Sceau du Tabellion de m'avoir permis de lire ce livre.

Intriguée avant la lecture, je le suis encore après, une fois le livre terminé. La préface de Grégoire Damon m'avait avertie, pas de morale rassurante à la fin, il allait falloir s'en débrouiller. le problème, c'est que sans attendre de "happy end" ou de morale, je m'attendais au moins à comprendre sans équivoque... Or, à la manière du film Fight Club évoqué dans ce roman, j'ai l'impression qu'entre ce qui est écrit/montré et la réalité, il y a un décalage dont le mystère demeure à la fin (encore que, dans le film Fight Club, il me semble avoir compris de quoi il retournait…).

Mais finalement, est-ce bien grave si je ne suis pas sûre d'avoir tout compris ? Je pense que la réponse à cette question dépend de la sensibilité de chaque lecteur. Je fais partie de ceux qui aiment bien être sûrs d'avoir compris où l'auteur voulait en venir. Or j'ai la sensation d'avoir loupé quelques indices en cours de route, ce qui me chagrine un peu, me fait me sentir un peu bête une fois arrivée à la fin. Je dirais même que ça m'a mise un peu en colère : pourquoi n'est-ce pas plus clair ?!

Avant de conclure que j'étais énervée de n'avoir pas tout compris, j'ai tout de même eu des moments durant lesquels j'ai relativement apprécié la lecture de ce roman. J'ai particulièrement aimé lire quels malheurs pouvaient s'abattre sur la malheureuse Clarisse (et, par ricochet, sur son compagnon Jamel) qui remet les pieds dans sa ville natale après une longue absence. le fait de ne pas être sûre qu'il s'agisse bien de sa ville natale, de même finir par être sûre qu'elle ne l'est pas, a quelque peu gâté cet intérêt (mais pourquoi donc le faire croire alors ? pour que Jamel, qui a un lien avec cette ville, un banc avec un de ses poèmes, y vienne avec elle ? pourquoi donc, avec quel objectif ? Grrrr mon cerveau fume !).

Je n'ai pas vraiment goûté le choix du narrateur Jamel qui se donne du « tu », même si au début j'ai trouvé cela original, intéressant, j'ai souvent été perdue par ce choix, devant faire l'effort de relire ou de me concentrer pour m'assurer d'avoir bien compris qui parlait à qui… Ce choix est probablement fait à dessein, rien que pour la phrase finale qui a achevé de me plonger dans le doute et la perplexité…

Bref, j'aurais aimé apprécier ce livre mais j'ai trouvé sa lecture peu fluide par moments. Je me suis sentie bête de ne pas tout comprendre, et vous imaginez bien que c'est un sentiment déplaisant à éprouver. Je suis probablement un peu fatiguée en ce moment, un lecteur plus vif d'esprit aura peut-être tout saisi sans difficulté particulière… mais je ne suis pas ce lecteur actuellement, donc désolée mais je n'ai pas adhéré… Je salue toutefois l'originalité de l'histoire et qui sait, peut-être comprendrai-je un jour ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
Jeudi
— C'est la fausse bonne idée la plus catastrophique que j'ai jamais eue.
Elle répète cette phrase dans le tram, en sanglotant. Depuis trois stations. Depuis trois stations, elle exagère, elle se montre injuste envers elle-même. Elle se déverse. Tu lui as déjà filé tous les mouchoirs en ta possession. Et tes avertissements ? Elle n’en a tenu aucun compte. Elle reste debout, à trembler, se fichant du regard des autres passagers, des façades de briques qui défilent derrière les vitres, des hoquets de votre rame. Elle liste les dernières conneries qu'elle a faites, dites, attirées. C'est aussi long et ennuyeux que le générique d’un blockbuster. Elle surprend son reflet dans une vitre, son fantôme qui parcourt les quartiers de sa jeunesse, Clarisse n’a plus peur des clichés, elle est bien au-delà de ça. Elle se plaint de ne ressembler à rien. C'est faux. Elle ressemble à une Reine Sinusite, ce sera son surnom du jour. Ses cheveux restent de toute cascade, de toute beauté. Ses yeux verts traversent tout. Sa morve est d’un vert profond également, d'un vert forêt, du vert de la mousse dans les contes de fées. Après avoir vidé ton paquet de mouchoirs, elle semble prête à descendre du tram, à héler les hommes de passage, à leur voler des kleenex. Quand la rue sera devenue déserte, elle finira par se moucher dans ses manches, dans ses cheveux... Elle restera verte, à l’intérieur.
— Je me suis laissée surprendre. J'ai été dépassée, Jam'... Je regrette toutes les horreurs que je t'ai dites.

Comment lui en vouloir ? Tu as su ce qui l'attendait. Tu as essayé de lui en parler hier, dans le train. Tu as même insisté lourdement: retrouver sa ville, remettre à jour certains de ses souvenirs, ce ne serait pas comme réactualiser une page web, cela lui coûterait plus qu'un simple clic. Elle a fait semblant de t'écouter, tu n'es ni médium ni psy, mais tout de même, tu fais « poète » de ta vie, elle te savait capable de sentir bien des choses arriver. Comme n'importe quel météorologue amateur.
Sauf que... sitôt arrivée ici, sitôt vos affaires posées à l'hôtel, elle est entrée dans son fameux mode électrique et elle vous a entraînés jusqu'à la plage de galets où chacun de vous a laissé une cheville. Cela a bien commencé.
Le tram frôle la rue des piétons et des banques, fait mine d'ignorer les cases de pierre du pouvoir local et les gens qui retirent leurs sous aux distributeurs, puis s'arrête un peu plus loin, accompagné de sa série de petits bruits qui ne vous fait plus sourire. Sortent des voiles, rentrent des epods. Clarisse veuf quitter la rame, tu la stoppes. Tu te lèves, et tu ne bouges plus, tu lui bloques le passage à ta Reine Sinusite. Cela suffit. Ce n'est pas là que vous descendez. Elle se rassoit. Son sens de l'orientation reste médiocre malgré sa connaissance de la cité. Ça ressemblerait à quoi, un G.P.S. paramétré à base à souvenirs ? Réglé sur ses souvenirs à elle ?
Un type monte et voit son ticket, pourtant vierge, être refusé par la machine. Ça n’a pas l'air de l’inquiéter. Il n'insiste pas et va s'asseoir en expliquant à voix haute
— ‘La pris un mauvais pli dans ma poche.
Le tram redémarre, tu comprends - trop tard - que si Clarisse a voulu descendre, c'était pour marcher sur une distance plus longue jusqu’à votre hôtel. Tu te tournes vers elle. Elle recommence à pleurer, mais plus discrètement cette fois.
'La pris un mauvais pli dans ma poche.
Tu ressors de ton sac le Guide du routard. Cette fois elle ne te supplie pas de le ranger, sous prétexte qu'elle ne veut pas avoir l'air d'une touriste dans sa ville natale.

— Pourquoi je t'ai demandé de m'accompagner ?
Elle ne t'a pas forcé à la suivre. Tu vous revois dans votre piaule parisienne, chacun avec sa liste fraîchement établie. Vous aviez noté et numéroté par ordre de priorité des noms de villes à découvrir main dans la main: Porto, Ostende, Bonifacio... Il y avait même Venise qu'aucun de vous deux n'avait arpenté en amoureux, à plus de quarante balais. Fallait-il que vos ex aient été d'incroyables nullités pour que vous établissiez ce constat à vos âges.
Tu avais repéré le nom de la ville portuaire tout en haut de sa feuille. Tu avais plaisanté, maladroitement. « Celle-là » de destination ne vous ruinerait pas. Pourquoi pas Le Havre ou Dunkerque, tant qu'on y était ? « Celle-là », t’avait précisé Clarisse, « j'y suis née ». Trente années qu'elle n'y était pas retournée. Elle s'était jurée que le jour où elle trouverait l’homme de sa vie, elle irait là-bas avec lui.
Tu as joué le jeu, Jamel. C’est elle, qui... Se souvient-elle de tes mises en garde répétées depuis Saint-Lazare ? De ta petite histoire ? Toi aussi, tu es retourné dans le bled de ton enfance. Un coin que tu avais longtemps boudé. Toi aussi, tu as cru à une sorte de pèlerinage excitant et indolore (il n’y a bien que ceux de votre génération, les enfants des baby-boomers tarés, pour s'imaginer cela possible). Toi aussi, tu t'en es mordu les doigts. Chaque mètre carré de ton village, en raison des précieuses vignes qui le bordaient, était resté intact. Tu n'aurais pu en dire autant de toi, de retour de ta petite expédition. Quant à ta mère, elle s'était simplement foutue de toi. Même pas méchamment.
Le tram est pris de soubresauts. Vous êtes tous secoués. Particulièrement un jeune couple debout, à l'extrémité de la rame. La fille tient son mec par le sac à dos qui le déséquilibre. Elle les retient par la poignée, le sac et le mec.
Clarisse ne les voit pas. Elle ne regarde que toi.
— Maintenant, je te crois. Je prendrai au sérieux tes futurs avertissements.
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(La Préface)
« Ça devrait être écrit en gros sur la page de garde de tous les manuels de géographie:
MÉFIEZ-VOUS DES VILLES NATALES.
Surtout lorsqu'elles sont au bord de la mer, qu’il y a des falaises, qu’elles ont été reconstruites à 99 % après la dernière guerre.
Les lieux oubliés sont plein de pièges. La faute à ce bordel d'approximations et d'affects mal cautérisés qu'est notre mémoire, mais pas que. La faute aussi à la faculté de certaines villes (portuaires notamment) à laisser proliférer les fantômes. Et, c'est bien connu, il ne faut jamais, au grand jamais, se laisser entraîner à un jeu de cache-cache avec des fantômes.
C'est ce que semblent avoir oublié Clarisse et Jamel, les héros de Chez elle. Elle, est une romancière ayant connu son heure de gloire et désormais à moitié oubliée. Lui, un poète habitué à vendre 300 bouquins et servir de caution culturelle à des mairies de province en manque de respectabilité. Elle, est vraie-fausse bourgeoise parisienne ne vivant que sous pseudo. Lui, un provincial pas plus complexé que ça.
Ils ont la quarantaine, ils s'aiment. Et ça leur suffit comme sort de protection pour s'autoriser, impunément, une virée nostalgique dans sa ville natale à elle, entre dégustation de tourteaux et marches sur la plage, façon Lelouch.
Ce serait oublier que Frédérick Houdaer a commencé sa carrière dans le polar, avant qu'un voyage au Québec en 2003 le transforme, par un phénomène mal expliqué par la neurobiologie, en poète.
Au fil des années, il est devenu un des principaux animateurs de la scène poétique lyonnaise, comme éditeur et organisateur d'événements. De quoi faire parfois oublier que l’animal est, avant tout, écrivain. Ce qui est assez scandaleux : d'Angiomes (2005) au récent Pile poil, il a pourtant développé une poésie singulière, immédiatement reconnaissable, avant de revenir aux genres narratifs avec le roman Armaguédon strip (2018) et les nouvelles de Dures comme le bois (2022, avec Judith Wiart).
Encore que ces mots soient aussi piégés. Aficionado de la poésie états-unienne du siècle passé, l'auteur a ruminé Bukowski, Carver et Brautigan. Sa poésie est essentiellement narrative. Ses recueils, des suites d’instantanés en vers libres et généralement au présent, d'une concision presque journalistique, et truffées des marques d’époques - name dropping, marques - refusant toute grandiloquence. Presque des polaroïds.
On a pu classer un peu abusivement cette œuvre comme poésie du quotidien. Ce n’est pas totalement faux, mais très incomplet : si on pense à Bénabar ou à Delerm (l’un ou l'autre) on tape à côté. Chez Houdaer, il y a de la magie partout.
Sauf que cette magie (noire ou blanche) ressemble à tout sauf à ce qu'on associe généralement à ce mot. Elle est planquée entre les lignes, dans une allusion un peu mystérieuse, une correspondance a priori fortuite. Et quand la tapisserie du réel se décolle sournoisement pour faire place à rien d’identifiable il est trop tard, vous vous êtes pris les pieds dedans.
Si je m'attarde autant sur ces poèmes, c'est que Chez elle dialogue intensément avec eux: si vous connaissez bien l'œuvre du zig, vous en reconnaîtrez certains, mis en prose et s'intégrant douillettement au récit. C'est ludique, d'accord. Mais ce n'est pas pour ça que ce n'est pas sérieux, ou même dangereux. Encore un jeu de piste, encore des fantômes, peut-être un signal d'alerte. Chez elle est truffé de choses cachées: mines enterrées depuis la dernière guerre en attendant la bonne semelle, Pokemons envahissant les lieux les plus saints de la culture patrimoniale, œuvres d'art subventionnées monumentales, qui se déplacent toutes seules la nuit...
Parce que ça commence comme une histoire d'amour presque banale, le fantastique discret qui s'invite au détour d'une page pourrait bien vous faire perdre les pédales. D’ailleurs tout est ici perte d'équilibre: on se ruine les chevilles sur les galets, on trébuche sur les falaises, on vacille de faux souvenirs en vrais mensonges, on titube de bar en bar. Le roman est entièrement construit pour mettre votre équilibre à l'épreuve, tout en sauts de puce, flash-back, ellipses, béant comme des trappes sous vos pieds candides, changements de ton et de décor brutaux.
Il ne s’agit pas de tours de passe-passe gratuits d’un romancier content de ses effets de manche: c'est la substance même du roman. Si Chez elle paraît à première vue moins violent, amer et grinçant qu'Armaguédon strip, méfiez-vous en: il pourrait vous rappeler certains cauchemars, certains contes dans leur version non expurgée, ou certaines fables cruelles.
Mais sans morale pour vous rassurer à la fin.
À vous de vous démerder avec. Grégoire Damon
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C'est aussi long et ennuyeux que le générique d'un blockbuster. Elle surprend son reflet dans une vitre, son fantôme qui parcourt les quartiers de sa jeunesse, Clarisse n'a plus peur des clichés, elle est bien au-delà de ça.
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La nourriture a bien meilleur goût quand on la mange en plein air.
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Video de Frédérick Houdaer (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédérick Houdaer
Petite maison d'édition impressionnante crée en 1997, La fosse aux ours a publié plus de 100 titres. Son fondateur, Pierre Jean Balzan, dévoile comment il sélectionne les manuscrits, accompagne les auteurs, et explique les rouages à l'oeuvre dernière le travail d'un petit éditeur.
00:09 Comment avez-vous lancé la Fosse aux Ours ? 02:21 Suite à ces 2 publications, les propositions de manuscrits ont-elles suivi ? 03:19 Combien de manuscrit recevez vous ? 03:50 Quelle charge de travail cela représente-t-il ?- 05:48 Avez-vous constaté des problèmes d'écriture dans les manuscrits ? 06:53 Quelles seraient les qualités que vous aimeriez trouver dans un manuscrit ? 08:52 Les auteurs que vous éditez acceptent-ils de retravailler ? 09:12 Jusqu'à quel point faites-vous retravailler le texte ? 11:03 Qu'est-ce qui vous fait abandonner la lecture de certains manuscrits ? 13:09 Avez-vous constaté une évolution des manuscrits reçus ? 13:37 Vous est-il arrivé de passer commande à des auteurs ? 15:54 Qu'est ce qui vous pousse à accepter un manuscrit ? 17:38 Qu'est ce qui a évolué depuis vos débuts ? 20:49 Les chiffres ont-ils aussi évolué? 22:22 Avez-vous envisagé publier uniquement des traductions ? 24:03 Comment expliquez-vous la baisse des ventes par livre ? 25:24 Est-ce qu'on devient riche en étant éditeur ? 26:04 Est-ce qu'on devient riche en tant qu'auteur ? 26:50 Quels seraient vos conseils aux jeunes auteurs ? 29:21 Avez-vous noté de grandes différences entre l'édition italienne et l'édition française ? 31:21 Pensez-vous que les jeunes auteurs sont aussi démunis en Italie qu'en France ? 33:48 Pensez-vous que le statut de l'écrivain en France explique la profusion de manuscrits ? 34:27 Quelles ont été vos plus belles surprises en tant qu'éditeur ? 39:41 Au cours de votre périple d'éditeur, avez-vous eu des contacts avec le monde anglo-saxon ?
Interview : Frédérick Houdaer & Lionel Tran. Caméra : Lionel Tran. Montage : Ryu Randoin. Réalisé le 19/10/2021 - Remerciements à Pierre Jean Balzan et au café le Mistral (69009 Lyon).
QUI SOMMES-NOUS ? Les Artisans de la Fiction sont des ateliers d'écriture situés à Lyon. Nous prônons un apprentissage artisanal des techniques d'écriture et avons pour objectif de rendre nos élèves autonomes dans l'aboutissement de leurs histoires. Pour cela nous nous concentrons sur l'apprentissage et la transmission des techniques de base de la narration en nous inspirant du creative writing anglophone. Nos élèves apprennent en priorité à maîtriser : la structure de l'intrigue, les principes de la fiction, la construction de ses personnages… Nous proposons également des journées d'initiation pour vous essayer au creative writing et découvrir si cet apprentissage de l'écriture de fiction est fait pour vous. Retrouvez tous nos stages d'écriture sur notre site : http://www.artisansdelafiction.com/
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