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EAN : 9782352842064
edition du jasmin (01/01/2013)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Fin de la guerre. Le temps des combats s’achève. Un nouvel espoir se lève. Mais comment vivre auprès de ceux qui n’ont ni vu ni vécu les souffrances et la mort au quotidien ? Peut-on se consacrer à l’avenir en laissant les fantômes du passé derrière soi ?
Autant d’interrogations que nous livre Marie Geffray, dans ce récit sur la vie d’après-guerre. Dans un style sobre et puissant, l’auteur nous entraîne au plus profond du cœur des hommes… Vers un retour à l’h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je viens vous parler d'un livre Masse Critique Jeunesse et Jeune adultes cette semaine, avec de retour de Marie Geffray ! Merci Babelio pour cette plongée dans le voyage retour des déportés !
Si on regarde le livre, la couverture ne présage pas de son contenu. Un beau jasmin en ombre chinoise se déroule sur le blanc de cette première page extrêmement belle.
Ouvrons ensuite le livre et abordons cette histoire divisée en petits chapitres assez courts. Deux récits se superposent dans cet ouvrage, dont la temporalité se déroule soit avant la Libération, soit juste après. Ce n'est pas une fois avant, une fois après. Non, les deux s'entremêlent au gré des souvenirs de notre héros.
En effet, la narration à la première personne nous raconte tout (ou presque) de Paul, âgé de 16 ans au début de la guerre. Confronté dès le début à la montée de la violence en Europe, puis à l'occupation, il refuse de courber l'échine face à cet envahisseur, passivement dans un premier temps, puis activement. Il subira le sort de nombre d'insoumis ayant refusé la collaboration dans toutes ses formes : la déportation. Comment est-il arrivé dans ce camp et quel sera le long chemin de retour vers les siens après l'arrivée des Alliés, comme une étoile brillante dans la nuit noir de l'horreur ? C'est ce que l'on découvre page après page. Présenter la Libération comme une cassure dans l'esprit de ce jeune homme est une idée assez sympa pour la psychologie du personnage principal. La chronologie également est intéressante au sens où c'est un récit de souvenirs, Paul pose un regard de quelqu'un qui vient de redécouvrir ce que ça fait de vivre libre. La libération pour lui ne représente pas tout à fait la fin du calvaire et la liberté et c'est pour cette raison que l'expérience est particulièrement intrigante en ce sens.
De Paul, on connait presque tout au fil des paragraphes : son enfance, ses rêves et aussi ses amours. Cette enfance insouciante auprès d'un père qui reste bloqué dans les tranchées de 14 et d'un ami de toujours qui le sera jusqu'au bout, ses rêves de reprise des terres familiales et ses amours jeunes et sans craintes de deux jeunes gens qui découvrent leur sentiment dans un village troublé. Travailleur et volontaire, il est apprécié de presque tous et sa ténacité est peut-être la qualité que le lecteur retiendra. Dans ses souvenirs et ses pensées se mêlent la crainte, les doutes, mais aussi l'espoir et parfois l'incompréhension ou encore par moment l'esprit de vengeance. Comment revenir quand si peu sont réapparus ?
On fait la connaissance également de ses parents, ses soeurs, ses beaux-frères, les habitants du village de Montillon, mais aussi de son ami Jean, de Suzanne, la cousine de ce dernier ou encore d'Émile, le compagnon de la dernière heure. Autant de personnalités loyales ou versatiles, que la guerre va transformer. Comme souvent à cette période, le bon côtoie le pire. Les uns se terrent quand les autres agissent. Les liens s'étiolent, les affinités apparentes fanent, autant que les amitiés fortes se renforcent. L'évolution est très intéressante à observer au travers des yeux de Paul.
Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé ce livre. Il est assez court et se lit très facilement. J'ai adoré l'écriture chantante et poétique de Marie Geffray.
Ayant reçu ce livre lors d'une masse critique jeunesse et jeunes adultes, on peut clairement dire que ce livre n'est pas forcément à mettre entre toutes les mains du fait des passages les plus durs.
Petite note moins bonne, le résumé laissait entendre que nous allions aborder la vie après la guerre, après le retour de Paul, or ce n'est pas le cas. le tout s'arrête un peu brutalement peu de temps après son retour à Montillon et cela nous laisse beaucoup d'interrogations. La fin est complètement ouverte et cela fait bizarre à lire. On en attendais plus. Un 17/20 pour ce livre qui le mérite largement.
Lien : http://kurelfaitunepause.blo..
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La Libération est passée. Paul est vivant mais il comprend dans le regard des jeunes soldats britanniques qu'il n'est plus qu'un fantôme. Va-t-il pouvoir redevenir un homme comme avant ? Comme aux retours de toutes les guerres, les soldats survivants comprennent que l'on a vécu sans eux, qu'ils dérangent, qu'il faut oublier, continuer à vivre.
Avec son style sobre, plein de sensibilité, Marie Geffray m'a donné à lire le meilleur livre de cette année 2014 même si je trouve la fin trop courte.Paul revient physiquement dans son village p. 181 et l'histoire se termine p.229.
Je n'ai pas lu Primo Levi. Ce sera une de mes prochaines lectures. J'ai besoin d'en savoir plus sur cette période de l'histoire 39- 45.
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Auschwitz est libéré. Paul Desmarais a survécu. Commencent l'attente, l'espoir, le retour à l'humanité.
Jeune garçon lors de l'occupation allemande, il s'est caché avec son ami Jean pour éviter le travail obligatoire en Allemagne. Dénonciation. Jean mourra de faim lors du trajet pour le camp. Paul connaîtra l'enfer.
La romancière, dans un style clair et précis, sans pathos, donne à voir l'insoutenable du camp libéré mais surtout la vie d'un village banal dans l'Oise. Lâches, héroïques ses habitants qui "font avec" l'occupation? chacun a agi selon son intérêt. A son retour, un an après la libération, Pierre comprend qu'on a vécu sans lui. Les autres n'ont qu'une envie : oublier. Et lui, le pourra-t-il? Sa fiancée va-t-elle aimer l'homme qu'il est devenu? La fin du roman reste ouverte. Une analyse sensible et juste des comportements dits humains.
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Un livre court écrit tout en justesse et en sobriété malgré un thème difficile à aborder. L'auteur est parvenu à décrire ce qui pouvait se passer dans la tête d'un jeune homme qui a vécu l'horreur et qui s'en trouve soudainement libéré. J'ai plus l'habitude de lire des romans se déroulant durant la guerre qu'après la guerre alors j'étais très intriguée par cette histoire.

J'ai trouvé que c'était une très bonne idée de raconter l'histoire du narrateur au moment de la Libération. Cela permettait au narrateur d'avoir un point de vue bien particulier sur son passé. J'ai beaucoup aimé également découvrir l'espoir, mais aussi les doutes et les craintes du personnage. Il est vrai que lorsqu'on pense à la seconde guerre mondiale, on peut avoir tendance à penser qu'après la Libération, tout était terminé et que cela ne pouvait être qu'annonciateur de joie, mais ce roman permet de se mettre à la place de ces hommes et de ces femmes qui ont dû retrouver leur place au sein de cette société qu'ils ne connaissent plus. Tout a changé, ils ont changé eux aussi et il semble que réintégrer la vie en société a également constitué une épreuve.

Toutefois, si j'ai beaucoup apprécié ma lecture, je m'attendais à autre chose. le résumé parle de "récit sur la vie d'après guerre" et le titre nous guide également vers cette direction mais on se retrouve en réalité avec un livre presque entièrement dédié au passé du personnage et à l'avant guerre et à la période de la guerre en elle-même. Même si j'ai beaucoup apprécié ces passages, j'aurais préféré que l'après-guerre soit bien plus traitée puisqu'elle constituait pour moi l'un des points les plus originaux et intriguant de ce roman.

Pour conclure, j'ai trouvé cette lecture très intéressante mais j'aurais apprécié que le roman soit un peu plus long pour traiter plus en profondeur de la manière dont le narrateur réintègre sa vie d'avant.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Des héros, j'en ai vu quelques uns ici - trop peu. Ils sont tous morts. Les vrais héros ne sont pas revenus des camps. Ils ont osé tenir tête au kapo et ont été battus à mort. Ils ont tenté de s'enfuir et sont restés accrochés aux barbelés, fauchés par des balles cinglantes. ils ont bravé l'ordre d'un SS et ont été pendus devant leurs camarades rassemblés pour regarder l'exécution. Ils ont porté secours à un ami ( ou à un inconnu) et sont tombés avec lui dans la même fondrière, dont ils ne sont pas parvenus à ressortir. Ils ont veillé les malades et ont succombé à leur tour au typhus.
Nous les survivants, nous ne sommes des héros que par défaut. Nous avons ployé l'échine et courbé le front. Nous avons placé notre instinct de survie par dessus tout : notre seule victoire, c'est de vivre encore. Tout au long de notre existence, notre conservation nous apparaitra comme une faille. Je suis là parce que je n'ai pas résisté. Je me suis contenté d'acquiescer et d'obéir à l'innommable. C'est à ce prix que mon corps s'est maintenu. J'aurais peut-être dû me rendre, moi aussi - aller au devant de la mort.
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Soudain tout changea. Contre toute attente, les armées ennemies envahirent les Pays-Bas et la Belgique. Les états cédèrent sous leur poussée, sans avoir seulement le temps de proférer le moindre gémissement : Les Français se réveillèrent un matin en prenant conscience qu'un chêne, qu'ils croyaient fort et puissant, avait été abattu par l'ouragan nocturne...Mais la tempête ne cessa pas. Le vent passa les frontières, déferla par le Nord. Les Allemands étaient entrés en France.P45
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Il m'a donné un biscuit.Je l'ai pris, avidement - oh, comme je me maudis de l'avoir saisi ainsi, avec cette frénésie ! Je voulais redevenir un homme, et je n'ai rien su faire d'autre que me comporter comme une bête. p.9
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La Libération est passée. Depuis cinq ans, je ne vis que pour elle : son avènement me rend aussi démuni qu'un nourrisson, la candeur en moins. p.7
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Me voici. Je reviens au pays natal.
Je ne suis pas un héros. Je suis le signe gênant d'une vérité qui dérange.P185
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Video de Marie Geffray (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Geffray
Interview de l'auteur Marie Geffray au sujet de son roman "De retour"
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