Devine qui est mort ?

Devine qui est mort ? est un roman absolument poignant.

L'héroïne, flûtiste, est victime d'un infarctus en plein concert après avoir vu (cru voir ?) surgir un fantôme du passé dans le public. Elle se réveille victime d'amnésie. Elle ne reconnaît pas son mari, elle ne connaît plus bien sa famille, mais, à leur grand effroi, elle demande où est Akash (et je ne vous en dirai pas plus). A partir de là, entre souvenirs et reconstitution, elle remonte le fil de son histoire et… oh là là.

Ce roman est poignant de bout en bout. C'est l'histoire de trois soeurs, passées à côté de l'enfance l'une des autres, mais à cause de quel.s secret.s ? C'est l'histoire de rêves d'enfants piétinés, mais à cause de quel.s secret.s ? C'est l'histoire de filiations qui ne se font pas, mais à cause de quel.s secret.s ? A cause de secrets de famille qui rongent les beaux quartiers, pardi… à cause de la dictature des apparences qu'il faut préserver des qu'en dira-t-on, et qui n'est autre qu'une machine à enclencher des décisions irrémédiables. Des décisions qui broient les humains. Jusqu'à la fin…

Et parlons-en, de la fin ! Elle m'a stupéfaite. Mais pas parce qu'elle est illogique, ou inattendue, ou déplacée : au contraire, elle est logique jusque dans sa mécanique implacable. Mais il fallait l'oser, il fallait la mettre en oeuvre, il fallait affronter son écriture (d'ailleurs, je me demande si un éditeur oserait la publier). Et Frédérique Hoy l'a fait, elle qui avait su déployer une écriture fine et introspective tout au long des pages qui précèdent. Elle qui avait trouvé les mots pour donner envie de continuer à avancer dans une histoire dont chaque levée de secrets représentait une occasion pour le lecteur d'alterner entre nausée et larmes. Cette fin donne une issue aux drames qui y aboutissent et, croyez-moi, donne envie d'attraper son téléphone pour poser la question du titre avant la narratrice. Voilà un roman dont le titre fait formidablement corps avec le texte !

Il a obtenu le Prix des Auteurs Inconnus 2018, et en le lisant, j'ai compris pourquoi : il fallait oser, l'auteure a osé, et le résultat est une réussite totale.

Efficace.

Une histoire qui vous embrase, vous fourvoie. On est tout entier derrière Albane parce qu'elle a aimé.
Puis peu à peu se dessinent les détails sordides de maltraitances, voire pire... La douleur monte crescendo, comme un orchestre qui gronde puis éclate, flamboyant. Quelques félicités apparaissent aussi, comme la trille de flûtiste, un métier qui a permis à Albane de garder la tête hors de l'eau après tout ce qu'elle a enduré.
La fin est inattendue (charme de l'édition indépendante ?) et dérange aussi...
Une livre d'une grande force.

On rentre très vite dans l'histoire, Albane est flûtiste, elle est mariée, a une belle situation, fait un métier qu'elle aime. À première vue, aucun problème à l'horizon. Mais Albane a un malaise grave lors d'un concert, elle vient de voir une personne dans le public qui ne lui est pas inconnue. Cet accident est grave et la laisse amnésique. Elle ne se souvient plus de son mari, elle va devoir faire un travail sur elle et ses souvenirs pour arriver à se remémorer tout ce qu'elle a vécu. Je ne préfère pas en raconter plus sur l'histoire, ce serait dommage de trop en dévoiler et d'ainsi gâcher la surprise de la lecture. Car pour moi, en tant que lectrice, je suis allée de surprises en surprises au fur et à mesure des révélations.

Comme vous pouvez vous douter, le roman est construit avec des moments au présent et d'autres au passé où on retourne dans la vie d'Albane adolescente. le passé et le présent se confrontent, les événements sont nombreux dans chacun d'eux. Ce qu'on apprend sur la vie d'Albane permet de comprendre ce qu'elle peut ressentir à l'heure actuelle. Elle vit avec de profondes cicatrices qui ne se sont jamais vraiment refermées. Mais, pour autant, elle ne se plaint jamais, elle accepte ces faits, elle les analyse pour pouvoir vivre au mieux cette vie. Albane a vécu de gros traumatismes pendant son adolescence, qui feront d'elle la femme blessée qu'elle est. Elle réussira à se reconstruire, mais elle devra mener des recherches pour mieux cicatriser et mener sa résilience. Cette amnésie va lui permettre de régler ses comptes, en quelque sorte. D'oser reprendre contact avec des personnes qu'elle pensait rayée de sa vie, afin de pouvoir mieux tourner la page et vivre son présent.

Je me suis vite attachée à Albane. Il est difficile de faire autrement. Elle est touchante dans sa vie adulte, et j'ai eu plus d'une fois envie de la protéger pendant son adolescence. En plus, Frédérique Hoy emploie la première personne du singulier pour raconter. J'aime beaucoup l'emploi de ce « je » qui me permet à chaque fois de me mettre à la place du personnage et de vivre le roman à travers ses yeux. En plus, ce qu'elle a vécu résonne et fait écho en moi. Je ne vais pas parler de ma vie privée, mais j'ai connu la même situation qu'Albane et je peux vous dire que ce qui est dit dans ce roman est on ne peut plus réel. Il a fait resurgir en moi mes propres cicatrices pas toujours toutes bien refermées. J'ai vraiment apprécié la façon dont Frédérique Hoy raconte, son style, sa manière de nous impliquer dans la vie d'Albane. Une plume très sensible, très douce et pudique qui m'ont touchée particulièrement. Et tout ceci rythmé par cette phrase « Devine qui est mort ? » qui prend tout son sens quand on comprend l'origine. Et bien sûr, elle parle avec beaucoup de justesse des secrets de famille. Ce sujet revient souvent dans les romans, mais il fait tellement partie de nos propres vies qu'on ne s'en lasse jamais. Je pense que beaucoup de personnes pourront se retrouver dans l'un ou l'autre de ces personnages.

J'ai lu ce roman en une soirée. Parce qu'il est déjà assez court, un peu plus d'une centaine de pages, et ensuite parce que j'ai tout de suite été plongée dans l'histoire et je n'ai pas réussi à la quitter tant que je n'en savais pas plus. Je l'ai d'ailleurs trouvé un peu trop court, j'aurais aimé que certaines choses ou personnages soient plus fouillés, je pense notamment au mari d'Albane que j'ai trouvé trop absent. La fin m'a énormément surprise. Je ne m'attendais pas du tout à cela, j'ai été vraiment étonnée. J'avoue que je la trouve un peu étrange. En tout cas, elle est totalement imprévisible et c'est plutôt bien trouvé de la part de l'auteure. J'aurais aimé qu'elle soit moins énigmatique, mais après tout, c'est tout aussi original de ne pas finir en total happy end ! Et, en y pensant bien, j'ai souvent eu les mêmes idées que l'héroïne, elles permettent de mettre un point final à tout, même si cela peut paraître totalement utopique.

Ce roman a été une bonne lecture. J'ai passé un moment en totale immersion avec Albane, dans son passé et son présent, je l'ai quittée à regret. J'ai en tout cas beaucoup apprécié la plume de Frédérique Hoy, c'est pour moi une très belle découverte. Elle a remué beaucoup de choses en moi, mais c'est justement parce qu'elle a bien retranscrit les faits et les sentiments de ses personnages que cela a eu ces effets. Une lecture intense à tous niveaux que je vais avoir du mal à oublier. J'ai vu que Frédérique Hoy avait écrit trois autres romans, je pense que je vais très vite les ajouter à ma wish liste, j'aimerais beaucoup continuer à la lire.

Bonsoir tout le monde
Voici ma chronique sur le petit dernier de Frédérique Hoy
Devine qui est mort?

Résumé

La flûtiste renommée Albane de Morange a tout pour être heureuse : un homme qui l'aime et qui partage sa passion, un appartement chic à Paris, une vie réglée comme du papier à musique. Si elle n'a pas d'enfant, c'est pour une raison bien précise : cette raison même qui fait qu'elle a rompu avec la famille de Morange il y a plusieurs années.
Le jour où, en plein concert, la musicienne frôle la mort, son monde intérieur est bouleversé. Albane éprouve le besoin de renouer les liens, et surtout de régler ses comptes avec les acteurs de ce passé douloureux qu'elle n'a jamais eu le courage d'affronter.

Après deux thrillers, Frédérique Hoy signe ici un troisième roman, moins dur mais non dénué de noirceur : un drame original et émouvant.

Mon avis
Devine qui est mort?

Un titre qui m'a fait pensé à mes beaux-parents car quand il y a un décès, quand on les a au téléphone ou lorsqu'on y va, il nous sorte cette phrase-là... Comme si on était devin ou médium...mdr

Alors est-ce un roman avec une dose d'humour ou plutôt triste? C'est la question que je me suis posée avant de commencer à lire.

Albane, l'héroïne principale de ce roman vit de sa passion et de ses concerts. C'est une passionnée de flûte traversière. Mais sa vie est bouleversée lors de l'un de ses concerts et ça va chambouler tout le reste de sa vie.

Elle en vient à se poser des questions sur son enfance, elle va vouloir comprendre sa vie d'enfant et résoudre certaines énigmes qui l'ont forcé à avoir la vie qu'elle a.

On a tous des squelettes planqués dans les placards, des secrets de famille qui nous pourrissent la vie. On finit toujours un jour ou l'autre à se poser les questions sur notre vie, on se remet en question suite à un évènement important. Car il faut arrêter de faire l'autruche et résoudre ces "problèmes" afin d'avancer. Et Albane a fait ce choix après cet "incident".

Frédérique Hoy nous parle de la vie d'Albane mais sans tomber dans la vulgarité de la douleur humaine. J'ai été transporté dans sa vie.... Parfois, il m'arrivait de me poser des questions sur sa vie avant qu'elle ne se les pose car je voulais en savoir plus.
J'avais envie de connaître tous les tenants et aboutissant de son histoire.
Chaque chapitre traite du passé et du présent mais en alternance afin que le lecteur puisse comprendre les raisons d'Albane qui l'ont poussée à être comme elle est aujourd'hui.

Une plume simple mais authentique avec un énorme talent. L'histoire est superbe, les personnages sont attachants. L'ambiance est typique de l'époque (je parle de la jeunesse d'Albane dans les Flandres). Mais alors les quiproquos familiaux, j'adore. Qui n'aime pas ça?

Un roman sur les secrets de famille très bien orchestré et qui m'a beaucoup plu. J'ai eu dû mal à le lâcher. Il est facile de s'identifier à Albane, je parle surtout de son caractère, son boutisme et de son besoin trouver des réponses et d'enfin partager avec ceux qui lui sont proches ce qui l'a traumatisé.

Ha la famille, on a dû mal à vivre avec mais c'est tout aussi compliqué de vivre sans. On accepte tellement de chose pour celle-ci mais est-ce vraiment nécessaire de s'infliger tout ça? Non , mais parfois voire souvent, on n'a pas le choix de se conformer à certains de leurs désirs (ou plutôt ordres)...



C'est le deuxième roman que je découvre et me conforte dans l'idée qu'elle a du talent et qu'on va entendre parler d'elle dans l'avenir et ce qui ne gâche rien, elle est sympathique et très proche de ses lecteurs.


Merci pour cette très belle lecture.... Beaucoup de réalisme et d'humanité...

Après avoir lu un thriller de cette auteure, je suis totalement sans mot après la fin de ce roman sur fond dramatique. Albane, flûtiste dans un trio philharmonique, va s'effondrer sur scène durant un concert. Victime d'un AVC qui lui laisse une petite amnésie, suite à son accident, elle va démontrer de la détermination afin de reprendre ses forces et ses possibilités. Albane a frôlé la mort, ce qui laisse le désir de régler les secrets, les manques, les difficultés de sa vie.
Albane retourne dans sa jeunesse puisqu'une de ces blessures lui laisse un goût amer et une culpabilité qui la gruge depuis des décennies, celle de son parcours de fille-mère au cours de 1975. L'auteure nous fait voyager dans différentes époques et moments de la vie d'Albane.
Au cours de la lecture nous sommes immergés dans une histoire avec de lourds secrets de famille, des non-dits, des volontés bafouées, des isolements, etc. Il faut aussi situer l'histoire de cette jeune fille enceinte avant sa majorité dans les années 70, elles allaient souvent être aidées par des communautés religieuses, mais à quel prix ?
Frédérique Hoy a une belle écriture, élégante et sincère. Elle a réussi à écrire une réalité vécue par plusieurs jeunes filles en France, mais ailleurs aussi dans le monde. Elle a construit autour une fiction qui m'a vraiment captivé, surprit et ébranlé. L'histoire d'Albane qui a eu une enfance choyée, une famille aisée, une carrière de renom, etc., elle doit régler des choses de ce drame familial.
Frédérique Hoy nous offre une fin assez perturbante, et inattendue. Une bonne lecture que je vous conseille, qui démontre la versatilité de cette auteure.