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Drifter tome 2 sur 4
EAN : 9782344013519
112 pages
Glénat (13/01/2016)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Ouro a une face cachée... et elle n'est pas belle à voir. Abram Pollux navigue vers l'inconnu. Il a décidé de revenir sur le lieu du crash de son vaisseau, situé à des centaines de kilomètres de la ville, dans les profondeurs inexplorées de Ouro... Qui sait ce qu'il y trouvera d'autre ? Mais Abram est bien déterminé à recoller les morceaux du passé et à trouver un moyen de rentrer chez lui. Arrivé sur la face cachée de la planète, il ignore que, contrairement aux ap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 6 à 9, initialement parus en 2015, écrits par Ivan Brandon, dessinés, encrés et mis en couleurs par Nic Klein. Il faut avoir lu le premier tome avant.

Ce tome commence immédiatement là où s'était arrêté le précédent, avec la shérif Lee Carter qui a bien du mal à croire qu'elle vient de tuer un homme. 2 Wheelers (une race extraterrestre indigène de la planète Ouro) arrivent immédiatement pour enlever le corps du défunt, tombé en pleine rue. Dans le bureau du Wheeler qui parle aux humains (situé à l'étage du bar principal de la ville), Castillo se voit remettre un insigne de shérif. Ailleurs dans la ville, la population procède aux rites funéraires suite au décès de Jonah Tupu. Contrairement à la coutume, le corps est incinéré, plutôt que d'être remis aux Wheelers pour recyclage.

Le lendemain de la cérémonie, Abram Pollux vient trouver Lee Carter pour lui indiquer qu'une équipe constituée d'une demi-douzaine de personnes va effectuer une mission au-delà des canyons pour aller récupérer des métaux sur une épave de vaisseau spatial. Carter choisit de dépêcher Castillo. L'équipe compte 3 femmes dont la pilote Della, Gita habile avec une arme à feu, Chuck (qui a eu les mains abimées dans le tome précédent), et encore 3 autres non nommés. Pendant leur absence, Lee Carter provoque un grand balaise dans le bar, le coffre en cellule, et s'applique à le mater.

Le premier tome de cette série établissait une ambiance peu commune sur Ouro, cette planète éloignée des routes stellaires, en suivant un pilote rescapé d'un crash qui découvrait cet environnement. le lecteur était prié de bien s'accrocher car tout n'était pas expliqué, et encore moins explicite. Pour ce deuxième tome, les auteurs poursuivent dans ce même mode de narration cryptique, qui montre mais qui n'explique pas. le lecteur doit s'accrocher pour suivre le fil narratif. Un exemple parmi d'autres : les personnes composant l'équipe de récupération ne sont pas toutes nommées. Elles disposent toutes d'une apparence spécifique qui permet aisément de les identifier visuellement, mais leurs prénoms ou leurs noms n'apparaissent pas tous dans les dialogues. de la même manière, l'armoire à glace ayant débarqué dans le bar en cherchant la bagarre n'est pas nommée. Il n'y pas d'explication à son comportement, ni à celui de Lee Carter qui lui fait face.

À ce compte, le lecteur n'a d'autre choix que de se laisser porter par la narration, en se contentant de ce que les auteurs veulent bien lui montrer. Il ne fait pas non plus espérer retrouver les intrigues secondaires du premier tome. Où sont passés Bell Emmerich et la petite fille Lima ? Mystère. L'aspect abscons va même jusqu'à s'afficher en couverture, avec un dessin très sombre, rendu encore plus difficile à déchiffrer par la superposition d'une trame à base de petits cercles (heureusement la couverture originale se trouve à l'intérieur, sans la grille de ronds, plus lisible).

Le lecteur suit donc les actions de la shérif, qui se sent visiblement coupable d'avoir tué un homme, et qui se punit elle-même en se soumettant aux coups de l'armoire à glace du bar. Pourquoi pas ? Il se fait poignarder dans le dos, pourquoi pas ? Il est vrai qu'à l'issue des séquences consacrées à ce fil narratif, le lecteur reste dubitatif. Qu'est-ce qu'elles apportaient à l'intrigue ? Mystère. Leur exécution visuelle est intéressante avec en particulier une violence qui n'a rien d'édulcorée, ni de d'idéalisée de manière romantique. Cependant, le lecteur a dû mal à croire que l'armoire à glace puisse se remettre aussi facilement d'un tel coup de couteau dans le dos. Il comprend bien également le besoin de Carter de s'infliger une forme de pénitence pour expier sa faute d'avoir tué quelqu'un.

Côté fil narratif principal, le premier épisode sert d'épilogue au premier tome, en montrant les conséquences de l'imprudence d'Abram Pollux. Les ambiances chromatiques sont denses à souhait. Nic Klein réalise des cases où les Wheelers sont absolument indéchiffrables dans leur morphologie extraterrestre. L'équipe de récupérateurs part en exploration dans une zone éloignée de la ville, et vraisemblablement peu hospitalière au vu de l'appréhension des membres de ladite équipe. Ce premier épisode se termine sur un dessin en double page, d'une beauté à couper le souffle. La qualité de la composition (à commencer par le point de vue) place le lecteur au milieu d'un spectacle nocturne merveilleux, le transporte sur une autre planète, lui offre la vision époustouflante d'une faune et d'une flore extraterrestres, comme s'il y était.

Il ne s'agit pas de photoréalisme ou de plausibilité, mais de logique de la composition, et de son exécution. Nic Klein réalise lui-même sa mise en couleurs, vraisemblablement à l'infographie, avec une intégration au dessin digne du travail de Dean White habillant les dessins de Jerome Opeña. Il ne s'agit pas d'une occurrence isolée. L'épisode 2 commence avec la suite de cette scène, coupant le souffle de la même manière. C'est parti pour une exploration dans des paysages extraordinaires, dans le sens où ils sortent de l'ordinaire. le lecteur profite pleinement du fait qu'en lieu et place de la chaîne de production habituelle des comics, ces pages sont réalisées par un seul et même artiste qui n'a pas ménagé sa peine.

Par la suite une partie des membres de l'équipe pénètre dans les entrailles d'un vaisseau spatial hors service. Nic Klein continue de maîtriser l'ambiance par un savant éclairage. Il rend compte de l'étroitesse des coursives sans qu'elles n'en deviennent minuscules, faisant ainsi passer un sentiment diffus de claustrophobie, sans donner dans l'exagération. le lecteur voit des images en cohérence avec le récit, pas de source d'énergie dans le vaisseau, une lumière faible, des parties intactes, et des parties dépecées. Ça fait du bien ces dessins qui échappent aux stéréotypes des vaisseaux sans personnalité des opéras de l'espace produit à la chaîne.

Les attitudes et les gestes des personnages sonnent justes, avec des mouvements plausibles, des expressions de visage adultes et nuancées. Les tenues vestimentaires sont adaptées à l'exploration, au voyage à bord de la navette volante, aux caractéristiques du milieu extérieur. le lecteur peut voir les caractéristiques des individus qui se heurtent à l'équipe quand elle arrive à proximité du vaisseau spatial. L'artiste réalise des dessins très impressionnants du Wheeler qui accompagne l'équipe, en montrant sa force physique même quand il est au repos, et ses réactions qui ne sont pas celles d'un être humain. le lecteur se retrouve complètement immergé dans ces endroits à la faible luminosité, avec des individus hostiles à proximité.

Ainsi transporté sur cette planète étrangère, le lecteur est motivé pour distinguer dans les dialogues, les pièces du puzzle qui permettraient d'établir la nature des enjeux, d'éclaircir les relations de pouvoir, et d'éclairer la situation. Ivan Brandon construit son intrigue autour du fil directeur qu'est l'exploration, et l'affrontement avec le groupe déjà présent au bord de l'épave du vaisseau spatial. le lecteur dispose donc de cet axe narratif clair pour se repérer. Il est ébahi par le dessin en double page en fin du premier épisode. Derrière la beauté de l'image, il se rend compte que les auteurs ont également réussi à saisir l'essence d'un moment où une personne se retrouve sous le charme d'un paysage de toute beauté. Ainsi au-delà de l'exotisme de science-fiction, c'est le mécanisme de cet instant d'émerveillement qu'ils font apparaître, grâce au décalage de l'environnement imaginaire. Ils utilisent les conventions de la science-fiction pour évoquer le plaisir d'un voyage de découverte.

Captivé par les dessins, le lecteur se familiarise petit à petit avec cette narration elliptique et apprécie ce que le manque d'explicite peut faire ressortir. Sous le charme de cette exploration, il se rend compte avec surprise au cours de l'épisode 3 qu'Abram Pollux converse avec un personnage qui fournit quelques pièces maîtresse du puzzle pour comprendre la situation présente. Comme dans une vraie discussion, ce personnage ne fournit pas une explication détaillée sous la forme d'un cours magistral, mais répond brièvement aux questions de Pollux, en imposant son point de vue qui repose sur des sous-entendus. le lecteur doit donc continuer de fournir un effort d'écoute (ou de lecture soutenue) pour saisir la portée de ce qui est dit, mais la compréhension commence à s'élargir (même si on est loin d'avoir une complète de l'image que composent les pièces du puzzle).

Et puis, les auteurs déstabilisent à nouveau complètement le lecteur, dans la séquence finale, avec des pages à nouveau de toute beauté pour l'envol peu commun d'un vaisseau spatial, avec des conséquences pas immédiatement compréhensibles pour les personnages (il faudra attendre le tome suivant). le spectacle est à nouveau de toute beauté, à couper le souffle.

Ce deuxième tome se situe dans la droite lignée du premier, avec une narration toujours aussi cryptique. Nic Klein est monté en puissance de manière exponentielle et réalise des illustrations de science-fiction dignes des maîtres du genre, sans rien perdre en qualité de narration. Ivan Brandon fait avancer son intrigue, avec un fil conducteur facile à suivre, ce qui permet de mieux s'accrocher pour extraire les maigres bribes d'information contenues dans les dialogues. Ce n'est pas une lecture à recommander pour quelqu'un appréciant les récits clairs et explicites. Elle s'adresse plus aux lecteurs avides de science-fiction élaborée et visuellement sophistiquée, acceptant que l'univers recèle des recoins incompréhensibles où l'individu doit accepter les choses comme elles viennent s'il souhaite survivre.
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Toujours aussi obscur, "Drifter" n'en demeure pas moins une oeuvre marquante dans l'ambiance qu'elle arrive à distiller, espérons que la suite conserve ces qualités tout en nous amenant un peu de lumière...
Lien : http://www.psychovision.net/..
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critiques presse (1)
Le scénario est particulièrement elliptique et intriguant, mais aussi frustrant de ce point de vue. Il faudra donc attendre la suite, en espérant avoir enfin les réponses.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees

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