États-Unis, 2011. Jordan et sa mère sont sur les routes et vivent dans une voiture. Ils étaient loin d'imaginer cette existence nomade lorsqu'ils habitaient à Cleveland, dans leur petit pavillon avec "un toit de tuiles rouges et un carré de pelouse". Mais un agent véreux leur a proposé un crédit, ils se sont retrouvés endettés et expulsés. le père s'est fait la malle et Jordan, treize ans, ne digère pas cette "lâcheté".
La collection pour jeunes adolescents "Place du marché" (éditions du Muscadier) propose des fictions autour de sujets économiques et sociaux. Les récits sont courts et simples, mais suffisamment explicites pour servir de tremplin à des réflexions et discussions plus générales - ici la crise économique, la corruption, les spéculations financières, la paupérisation, la dignité des personnes en difficulté...
Cette précision en postface donne le ton de la série : « S'il est difficile, pour un enfant, de ne pas être et de ne pas consommer comme tout le monde, il est réconfortant de savoir que d'autres personnes pensent comme lui, 'autrement'. » (p. 87)
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Cleveland 2011. Comme des milliers d'Américains, les parents de Jordan, 13 ans, se retrouvent à la rue, faute de n'avoir pu faire face au crédit immobilier qu'ils ont contracté auprès d'un agent véreux. Bientôt, Jordan se retrouve seul avec sa mère. La vie s'organise alors dans leur camion et tous les jours, il faut redoubler d'astuces pour trouver un endroit pour dormir, un lieu pour se laver...
Roman, court mais efficace, qui décrit bien la vie de tous ces gens qui se sont retrouvés à la rue, suite à la crise des subprimes. Les raisons de cette crise sont expliquées clairement, les responsables montrés du doigt. Pas de misérabilisme, simplement des faits et... l'espoir au bout du chemin. Ce roman aurait mérité d'être plus étoffé.
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Quand tu es dans la galère, le vide se fait autour de toi, et ceux qui voudraient te donner un coup de main sont précisément les gens chez qui tu ne vas pas t'imposer parce qu'ils sont dans des situations à peine meilleures que la tienne. (p. 42)
On s'est fait piquer notre GPS voilà une dizaine de jours devant un supermarché. C'est aussi bien comme ça. Même un petit trajet, quand tu le suis du doigt sur une carte, ça prend vite des airs d'expédition lointaine, tu te laisses aller à rêver.
(p. 77-78)
Tu m'as dit que les gens ne voyagent finalement que pour deux raisons : soit parce qu'ils ont un tas de fric qu'ils ne savent pas comment dépenser, soit parce qu'ils n'en ont pas du tout.
(p. 30)
- (...) Ton père, peut-être qu'il attend [pour revenir].
- Quoi ?
- De pouvoir se tenir devant nous sans avoir à baisser la tête, d'avoir pu réparer tout ce qui a été fichu en l'air. Tu crois que c'est facile pour un père de ne pas éprouver de la honte face à son fils quand, à cause de lui, sa famille est à la rue ?
(p. 73)