La théorie du péché originel pourrait se résumer ainsi: acceptation de la défectuosité de l'homme ontologique de l'homme sous la figure de la culpabilité générale. Le grand penseur réactionnaire Donoso Cortés prend note de "cette sentence de condamnation portée dans la personne d'Adam contres toutes les générations passées, présentes et futures, jusqu'à la consommation des temps". Derrière son pessimisme anthropologique et l'inscription de l'humain dans l'ordre de la culpabilité, la théorie du péché originel l'acceptation définitive, pour les siècles des siècles, de la finitude l'humain ; elle préservait de toute rébellion contre cette finitude et toute tentation de changer l'homme. Châtiment de type métaphysique - la désobéissance à Dieu - , la théorie du péché originel mettait un terme à toute révolte contre la nature et la condition humaines. La révolte avait eu lieu, une fois pour toutes, à l'instant précédant la chute ; toutes les générations humaines étant appelées à subir les terribles conséquences de cette révolte, l'ignorance dans l'âme et la mort du corps.
Il faut repérer dans le culte de l'infini, de l'ouverture, du non-clôturé, du sans-limites, réunis en une passion de l'illimité, le propre de l'ère moderne."
p.178
"Le sport opère la naturalisation de cette compétition de tous contre tous qui détresse le lien social: faire passer pour naturelle cette lutte permanente, cette guerre de tous les instants, ancrer en chacun le sentiment de la légitimité de la loi individualiste du plus fort, exacerber en tout un chacun le tropisme à la compétition carnassière.
Le sport nie tout héritage, en plaçant les hommes sur la la même ligne de départ biologique, pour organiser la concurrence impitoyable entre les organismes, afin que les inégalités ne soient plus le produit de la culture et de l'histoire, de la civilisation mais celui des gènes et de lutte physique. L'égalitarisme radical du sport est le socle de son élitisme biologique. Il est rare de mettre en évidence les dangers de l'égalité, notamment son caractère belligène, tant elle est devenue le prêt-à-non-penser de notre époque."p.165
De la nourriture:
Au regard attentif, l'alimentation apparaît bifrons comme Janus: elle spécifie l'humanité, elle la sépare du non-humain - bêtes et robots - quand, dans le même mouvement, elle l'inscrit dans ce non-humain, qu'est le vivant en général. Quand à Dieu, s'il existe, il se nourrit de cette forme incorporelle de la vie qu'est l'amour, de telle sorte que, en l'aimant, les humains le recréent. D'un côté, Dieu est nourriture de l'âme ; de l'autre côté, l'amour des hommes envers Dieu apparaît comme la substance spirituelle dont l'Être suprême se nourrit, et par là même, se recrée.p13/14
Pour annoncer un été sportif, Livres&Vous vous propose une émission consacrée au corps sportif mais également à un corps social tendu vers la victoire.
Finale de la Coupe du Monde, départ du Tour de France, grand prix de Formule 1 et un mois avant les Gaygames qui se tiendront à Paris début août, c'est avec deux experts en la matière que nous en discuterons : l'historien Georges Vigarello spécialiste du corps et plus particulièrement du corps sportif et le philosophe Robert Redeker qui fait paraitre Peut-on encore aimer le football ?
Avec :
Robert REDEKER : Philosophe,
Georges VIGARELLO : Historien.
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