Ce manhwa en trois tomes se déroulant sur fond d'histoire de la Corée au XXème siècle est assez difficile d'accès et en particulier ce premier tome totalement muet.
Autant le mutisme de "Là où vont nos pères" m'avait comblé, rendant l'oeuvre universelle sans nuire à sa compréhension grâce à un thème universel et un univers onirique, autant l'absence de texte m'a énormément frustré dans ce premier tome. La cause principale étant un sujet qui a du mal à passer la frontière coréenne malgré un fond de violence universel. Se déroulant pendant l'occupation japonaise, l'histoire de ce vieux coréen prisonnier d'une petite cellule sombre et froide, se remémorant son enfance sous l'occupation, sa déportation en Mandchourie et son retour dans son village natal marqué par le début d'une guerre fratricide entre nord et sud, est assez difficile à cerner pour un lecteur non-initié. Malgré une préface qui vient éclaircir les moments clés du récit et une lecture attentive aussi obligatoire que fatigante, je n'ai malheureusement jamais vraiment réussi à pénétrer cet univers.
Le graphisme assez particulier s'apparente à de la gravure sur bois et réfère intentionnellement à un art traditionnel coréen. le trait est donc assez épais, avec une alternance de noir et de blanc pour les scènes se déroulant au présent et de la couleur pour envelopper les souvenirs du personnage central : Chae-ho !
Egalement disponible en coffret, ces trois tomes de 400 pages ont demandé 5 ans de travail à l'auteur
Park Kun-woong ("
Massacre au pont de No Gun Ri"). Mais il est malheureusement à craindre que ce premier tome entièrement muet et difficile d'accès refroidira de nombreux lecteurs et viendra couper la parole au témoignage courageux de
Park Kun-woong.