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Un-Cin Coñ (Traducteur)Jacques Batilliot (Traducteur)
EAN : 9782809700626
399 pages
Editions Picquier (18/10/2008)
4.2/5   30 notes
Résumé :
Dans ce roman d'une beauté poignante, Shin Kyong-suk met au jour un passé resté douloureusement enfoui dans sa mémoire.
C'est l'été, elle a seize ans et quitte sa campagne pour Séoul. Le seul moyen pour elle d'accéder au lycée est de devenir ouvrière dans une usine et d'être choisie parmi les plus méritantes pour suivre des cours du soir. De seize à dix-neuf ans, elle va connaître les privations, le travail éreintant, la solitude pareille à une pluie froide, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman est un formidable témoignage sur la condition des jeunes travailleuses en Corée.
L'auteur a dû travailler très jeune (de 16 à 19 ans) dans une usine afin de pouvoir se payer des études.
Les conditions de vie et de travail y étaient absolument abominables et alors qu'elle est devenue écrivain, elle a choisi, avec ce livre, de rendre hommage à toutes celles qui ont partagé son quotidien à cette époque, sachant que pour beaucoup d'entre elles, le quotidien ne s'est pas forcément amélioré avec les années, malheureusement.
L'auteur déploie une plume magnifique, fine et subtile, elle raconte avec pudeur mais aussi avec passion les heures de travail interminables, le froid perpétuel, la fatigue, la faim qui ne les lâche jamais, les injustices mais aussi la volonté de chacune de se battre pour essayer d'avancer.
Un roman fort , qui interpelle et donne enfin la parole à des dizaines, des centaines de jeunes filles et jeunes femmes silencieuses.
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La chambre solitaire est un magnifique témoignage et un subtil équilibre entre fiction et vécu. L'écriture est sobre, descriptive et factuelle. Bien que le contexte ne soit absolument pas le même, j'ai retrouvé des accents du célèbre livre de Soljénitsyne, Une journée d'Ivan Dessinovitch. Bien sûr, la cité ouvrière de la banlieue de Séoul où la narratrice va partir travailler n'est pas un bagne et elle s'y rend de son plein gré, ou presque. Elle n'est pas isolée dans la chambre solitaire, elle la partage avec une partie de sa famille. Mais qu'est-ce que cette vie pour une adolescente de seize ans arrachée à sa campagne natale pour pouvoir suivre en cours du soir, après de longues journées d'un travail abrutissant et mal payé, un enseignement qui lui permettra d'entrer au lycée puis, peut-être, à l'université...
Cette vie minutieusement décrite fait naître chez le lecteur un sentiment diffus de malaise : le redressement économique de la Corée à la fin des années 70 avait donc généré l'exploitation d'une partie de sa jeunesse, les "moteurs de l'industrie ?". Cela donne envie de mieux connaître ce pays, coupé en deux blocs antagonistes depuis la fin de la seconde guerre mondiale, comme le fut l'Allemagne.
Pendant des années, l'auteure ignore cette époque, jusqu'à ce jour ou une ancienne camarade lui demande si elle en a honte. Se met alors en marche le processus de rappel des souvenirs, qui s'accompagne toujours du questionnement, est-ce bien ainsi que les choses se sont passées ? Car en plus de ces journées d'ouvrière, Shin Kyung Sook a subi un traumatisme culpabilisant dévoilé au fil des pages. Souvenir douloureux qui se greffe sur une vie douloureuse.
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C'est après avoir lu les commentaires que j'ai décider d'acheter "La Chambre Solitaire" et je n'ai pas été déçue. J'ai adoré les émotions, l'histoire, l'écriture. J'ai suivi avec passion ce récit de la jeune fille travaillant en usine et suivant des cours pour tenter de réaliser son rêve, devenir écrivain, avec des détails sur la Corée d'il y a quelques décennies et je suis entrée sans peine dans son monde, son monde dans l'usine, dans la famille, ses liens avec son frère, ses parents, sa cousine, sa maison. Les sentiments qui émanent du roman pourraient être ceux de chacun d'entre nous. Les petits détails jamais superflus permettent que les images se forment, de pénétrer dans l'univers de celle qui devient écrivain, s'interroge sur l'écriture : quand on lit on rentre dans un domaine inconnu qui devient familier, quand une personne écrit, elle fait entrer dans son oeuvre sa propre personne et ce qui l'entoure passé par le miroir de sa sensibilité. Les personnages sont tous attachants ou poignants ; les images belles et touchantes m'ont accompagnée tout au long de la lecture et je pense encore aux oiseaux blancs posés sur les branches de la forêt obscure, au puits profond réel et symbolique.
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Une autobiographie romancée qui permet de découvrir la vie en Corée du Sud dans les années 80. Un récit riche d'émotions qui rend hommage à la vie, aux personnes qui ont partagé la vie difficile de l'auteur.
Des interrogations sur la littérature, son sens, sa place.
Shin Kyon-Suk nous offre un texte sincère, parfois poétique et authentique.
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"La Chambre solitaire" est un vrai coup de coeur. Racontant l'histoire d'une jeune campagnarde montée à Séoul pour travailler à l'usine, le parallèle entre cette jeune fille dont le seul souhait était de devenir écrivain et la femme qui a atteint cet objectif est passionant. C'est à travers ce parallèle que toute une réflexion peut être menée sur le rapport entre un passé dont on ne se libère jamais vraiment, et sur le présent qui en résulte. Il y a certes des éléments sur la culture coréenne, et l'histoire de son industrialisation, qui peuvent rebuter les lecteurs n'étant pas familiés avec le pays, mais le coeur du roman repose sur des émotions et des luttes "universelles". Ces dernières sont portées par un style sobre et puissant, où le pathétique n'empiète pas sur l'exutoire, et par une traduction extrémement solide et bien faite. Une oeuvre que je recommande vraiment :)
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'était dense et fort. Les femmes anonymes habillées du langage qu'elle tissait naissaient dans ce puits, devenaient plus qu'une femme ou un être humain et se transformaient en de magnifiques carpes dorées. (...)
Une hallucination où une carpe dorée jaillit à la surface de la vie en se secouant pour se débarrasser des gouttes d'eau azurée, depuis la blessure profonde d'une perte, depuis ce gouffre on ne peut plus abyssal et obscur.
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Quand je pense à la littérature, ce sont les yeux implorants d’un chien qui regarde son maître qui me viennent à l’esprit. La beauté du destin contenu dans ces yeux, le chagrin de celui qui vénère son amour, le silence de celui qui a vu ce qu’il ne devait pas voir.
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Notre aîné laisse enfin exploser toute sa frustration rentrée. C'est vrai : pourquoi doit-il vivre comme ça ? Très jeune encore, il porte sa responsabilité de fils aîné de la famille comme une punition du ciel. La tension nerveuse de celui qui doit s'occuper de ses frères et soeurs à la place de ses parents restés au loin, gagner de l'argent tout en faisant son service militaire et dormir avec sa soeur et sa cousine dans cette chambre exiguë déborde et fait saigner le nez de son cadet.
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Le brouhaha. Des cris effrayants jaillissent de partout. Personne n’ose regarder dans la ruelle. Dans la chambre solitaire, ma cousine et moi nous rapprochons l’une de l’autre. Que se passe-t-il ? La peur. Dans la ruelle où on avait l’impression qu’une catastrophe allait se produire, le silence succède d’un seul coup au martèlement des bottes militaires.
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Quand on vit dans une grande ville, il n'est pas facile de faire autre chose que ce qui est urgent. Je m'étais souvent encombrée de diverses tâches et j'avais toujours une longue liste de livres à acheter.
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