Hildegarde de Bingen : La sentinelle de l'invisible

En outre, l'enjeu de cette conception du monde et de l'Homme n'en est pas moins celui de la nature humaine et de sa destinée. En effet, Hildergarde nous enseigne qu'on ne peut comprendre l'être humain dans toute sa dimension sans le situer avec justesse dans ses sources, dans la perspective de la Création, de la Chute, de l'Incarnation et de la Rédemption.

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L'autre point confirmant la correspondance de la personnalité de la moniale et des aspirations de notre temps se trouve dans le sens hautement spirituel qu'elle donne à sa vie. Hildergarde reconnaît qu'un lien mystérieux unit toutes les créatures entre elle, qu'une unité régit tout le cosmos. Dans sa vision, le monde et l'Homme, le corps et l'esprit, la nature et le salut, sont interdépendants. Il s'ensuit que pour elle, tout désordre introduit quelque part dans l'univers a nécessairement une répercussion jusqu'aux confins de celui-ci. Ce sens de l'harmonie, indispensable à l'équilibre du monde, l'a conduite à entrevoir la relation entre le désordre de l'univers et celui de notre santé issu des travers de notre conscience. Elle rejoint ainsi les tendances de la médecine holistique avec huit cent ans d'avance.

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Gouvernante indépendante de deux couvents, Hildergarde est une érudite visitée par d'étranges visions prophétiques qui lui inspirent de nombreux ouvrages savants à la fois spirituels et scientifiques, des compositions musicales d'une grande poésie ainsi qu'un langage secret. Jouissant de la reconnaissance de ses pairs et suscitant la déférence de ses contemporains, elle entretient une correspondance avec les plus hauts dignitaires de l'Eglise et l'empereur Frédéric Barberousse en personne.

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