Second degré, burlesque et satire
Oui, Condie R… pardon,
Gertrude Feucophe conjugue tout cela à merveille.
Entre deux lectures plus sérieuses, rien de tel qu'un morceau de Condie pour se détendre. A s'en froisser les zygomatiques, parfois.
Dans cette nouvelle, le ton reste fidèle à ce que j'ai déjà pu lire de l'auteure, mais elle pousse ici la dérision encore un cran au-dessus. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'est pas finaude, la narratrice. Hein Gertrude ? Faudrait t'employer à cultiver tes neurones autrement qu'à grands coups de romance mièvre derrière la calebasse ! Si si, c'est pour ton bien. Ça t'évitera des erreurs de jugement comme celle que tu nous narres ici ; parce que toi, tu n'en as peut-être pas conscience, mais nous, lecteurs, avec notre oeil extérieur, nous ne savons plus trop si nous devons te plaindre ou nous régaler des galères dans lesquelles tu sembles prendre tellement de plaisir à t'enliser. Sérieusement, Gertrude, faudrait voir à vérifier certains branchement là-haut ! Hein ? C'est pour ton bien, qu'on te dit.
Et puis, c'est quoi ce nom, sans déconner ? Feucophe. Ton histoire d'amour à l'américaine s'accomodera assez mal d'un jeu de mot pareil, tu sais ça ?
Par les mots de cette narratrice pas très brillante, donc, l'auteure nous dresse le portrait désespérant d'une jeune femme totalement enfermée dans sa bulle d'illusions. Mais attention, derrière ces quiproquos manifestes, risibles, et par l'intermédiaire d'un don excessif d'elle-même, elle dessine surtout une satire brûlante du manque de jugement et d'esprit critique qui atteint nos contemporains (ici, certaines jeunes femmes). La candeur, c'est mignon, quand elle ne sombre pas dans l'aveuglement et la niaiserie délétères. L'attente du grand Amûuur, c'est bien, quand elle ne mène pas à sacrifier sa propre personne.
Enfin, chaque lecteur accueillera ses mots avec sa propre sensibilité hein, moi c'est ce que j'en retiens.
Encore une belle tranche de rigolade, donc, malgré ces scènes “d'amour” un peu dérangeantes. On dira que c'est là le point d'orgue de ce qu'à oser nous livrer l'auteure. On aime ou pas, mais ça a le mérite d'avoir été dit. Voilà.
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