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EAN : 9782940523009
149 pages
Editions des Syrtes (15/05/2013)
4.2/5   10 notes
Résumé :
Eva Heyman représente pour Oradea ce que Anne Frank signifie pour Amsterdam. Deux adolescentes juives qui, chacune, ont tenu et gardé un journal, pendant que le monde était en train de changer suite à l’occupation nazie. Les deux sont mortes dans un camp d'extermination, Eva à Auschwitz et Anne à Bergen-Belsen. Pour Eva, les événements se sont précipités et la reconnaissance mondiale a été bien plus réduite. Elle est née à Oradea, en Transylvanie (la Roumanie actuel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Il n'est pas chose aisée de parler de ce livre, mais il me semble accomplir un devoir moral incontournable que de le lire et d'inciter à sa lecture. J'ai une fille qui a l'âge qu'avait Éva Heyman qui hélas n'est pas revenue d'Auschwitz. Je lui ai recommandé ce livre et elle m'a promis de le lire.

Je trouve la maturité dont fait preuve cette jeune fille exemplaire. Aussi, chers amis lecteurs, promettez-moi de lire en ce jour commémoratif les citations que j'ai postées ici, car : "La France a retenu la date du 27 janvier, anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, pour cette journée de la mémoire. [...] Cette journée de la mémoire devra faire prendre conscience que le mal absolu existe et que le relativisme n'est pas compatible avec les valeurs de la République. En même temps, il faut montrer que l'horreur s'inscrit dans une histoire qu'il convient d'approcher avec méthode, sans dérive ni erreur. Ainsi appartient-il à notre institution de faire réfléchir les élèves à l'Europe du XXème siècle, avec ses guerres et ses tragédies, mais aussi à ses tentatives de synthèse autour des valeurs des droits de l'homme et à sa marche vers l'unité. Il est nécessaire de montrer aux jeunes que ces valeurs ne sont pas de simples mots. Leur respect dans tous les pays du monde est fondamental et nécessite de la part de chacun d'être attentif à ce qui menace ces valeurs et actif pour les défendre." (B.O. n°46 du 11 décembre 2003 : www.education.gouv.fr)
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Dans ce que l'on peut considérer comme « la littérature de l'Holocauste », les journaux intimes occupent une place à part. On pense immédiatement au Journal d'Anne Frank, mais aussi à celui de sa compatriote Etty Hillesum, Une vie bouleversée. J'ai vécu si peu est le journal rédigé par Eva Heyman, une adolescente de 13 ans de la ville d'Oradea en Transylvanie (actuelle Roumanie), entre le 13 février et le 30 mai 1944, avant que la jeune fille ne soit déportée puis gazée à Auschwitz le 17 octobre 1944. Un récit écrit en partie dans l'enceinte du ghetto d'Oradea, où la famille avait été parquée avant sa déportation.

Ce témoignage de premier plan a été rendu possible par la mère d'Eva qui a pu s'enfuir du ghetto et ainsi éviter la déportation (elle pensait que toute la famille pourrait également s'échapper, mais ce ne fut malheureusement pas le cas). On apprend qu'elle se suicidera en 1948 après la publication du livre.
La famille d'Eva est une famille bourgeoise, progressiste, de langue hongroise. Elle appartient à la minorité juive magyarisée de la région. le journal, assez court, est accompagné dans ce livre d'une introduction très intéressante présentant non seulement l'auteure, l'histoire de la famille et du livre, mais élargit le propos à la région, aux populations qui l'habitent et bien sûr au destin funeste qui frappa les Juifs : entre 280.000 et 380.000 Juifs roumains ont ainsi péri sous administration roumaine, 570.000 sous celle hongroise avec la césure que marqua l'entrée des troupes allemandes en Hongrie en 1944 et qui provoqua des déportations de masse.

Le début du journal évoque le quotidien, les perceptions d'une jeune fille de son âge : elle y parle de ses camarades, de ses parents dont elle a du mal à comprendre pourquoi ils ont divorcé, de ses premiers émois amoureux, de ses rêves d'avenir (elle veut devenir photoreporter et aller à Pest après la guerre)… Mais la guerre est là, avec son cortège de mesures visant les Juifs ou encore les ennemis du régime (ses grands-parents, chez qui elle vit, alors que sa mère est à Budapest, ont eu leur pharmacie confisquée ; son beau-père, un journaliste et écrivain, a été envoyé pour deux ans en Ukraine pour travail obligatoire). Lors de son anniversaire, Eva évoque sa meilleure amie, Marta, déportée avec ses parents trois ans plus tôt.

La tonalité du journal change à partir de l'invasion allemande. Les Juifs sont expulsés de leurs quartiers. On leur confisque peu à peu toutes leurs affaires (notamment la bicyclette de la jeune fille, qui avait fait l'objet de tant d'économies). Rapidement, les Juifs ne sont plus autorisés à sortir dans la rue que de 9 à 10h puis son transférés dans le ghetto en mai.

Plus le droit de cuisiner, seulement un repas par jour que les gendarmes apportent (« une louche de haricots et deux cents grammes de pain »), interdiction de quitter la maison dans le ghetto : il est impressionnant de voir la dégradation de la situation en si peu de temps. de même, comme cela ne suffisait pas, les Juifs sont torturés par les gendarmes car ces derniers pensent qu'ils ont encore des bien cachés quelque part. Les suicides dans le ghetto se multiplient. Reste uniquement l'espoir de la fin de la guerre car nous sommes en mai 1944 et le recul des nazis est connu de tous.

Il va sans dire que ce livre m'a beaucoup touché, non seulement par la qualité du témoignage qu'il apporte, mais aussi grâce à la personnalité de la jeune fille, qui a une lucidité et une maturité impressionnante pour son âge (tout en gardant parfois la naïveté de l'enfant qu'elle était) mais aussi un grand appétit de vivre, tranchant avec les projets mortifères qui vont lui devenir son destin. Je vous conseille vivement de le lire !

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Un livre bouleversant!
Au début de ce journal, nous rencontrons Eva. Elle à tout juste 13 ans. Elle s'y présente, ainsi que ça famille, ses amis et son environnement.
Eva le sais, la Guerre fais rage en Europe. Les Allemand envahissent les pays et bientôt le sien pour s'en prendre au Juifs.

Ce Journal c'est cette histoire, celles des Juifs persécutés, celles des solutions désespérée pour survivre. Celle de la misère qui ne la touche pas car elle est entourée des gens qu'elle aime ...
Le tragique destin d'une petite fille de 13 ans qui rêvait d'un tout autre avenir ..

La préface écrite par sa mère est très touchante, mais plus encore sont les annexes avec les lettres échangées après la Guerre avec certains protagonistes ...

Un livre à lire pour le devoir de mémoire mais surtout, un livre à lire pour tenter de ne pas faire répéter la terrible Histoire ...
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Grâce au Masse Critique organisé par Babelio, j'ai pu obtenir ce livre. Merci aux éditions de Syrtes pour cet envoi !

Eva Heyman a treize ans, elle est hongroise et vit à Oradea (actuellement situé en Roumanie). Lors d'un anniversaire, elle reçoit un journal dans lequel elle livre ses pensées et la situation d'Oradea pendant la guerre.

Eva Heyman est rapprochée d'Anne Frank, toutes deux étaient des jeunes filles juives, elles ont connu la Seconde guerre mondiale et ont livré leurs pensées dans un journal qu'elles considèrent comme leurs confidents. Contrairement à Anne Franck, Eva Heyman a dû se déplacer dans le ghetto d'Oradea avec sa famille. Elle n'a pas pu se cacher même si elle le souhaitait.

Eva Heyman est une jeune fille aimant la vie : le sport, la photographie, être entouré de ses proches. C'est une adolescente, elle tombe amoureuse d'un autre Juif : Pista Vadas. Ses parents sont des intellectuels de gauche, très lucide sur ce qui est en train de se dérouler, Agi, la mère d'Eva, sait que les camps d'extermination se trouvent en Pologne et qu'Hitler ne s'arrêtera pas à la Hongrie. Eva raconte les événements qui s'aggravent au fil du temps jusqu'à la création du ghetto d'Oradea où les hommes sont torturés.

Comme c'est un journal, on se sent intrus car ce sont des pensées intimes restituées mais ces journaux intimes doivent être lus, ils permettent de réaliser l'ampleur et la cruauté des événements. On peut se sentir coupable car cette jeune fille n'a pas pu vivre d'où le titre J'ai vécu si peu, elle n'était qu'au début de sa vie et c'est déchirant et touchant de voir son espérance en son futur : elle souhaite être photo-reporter et se marier avec un Anglais.

Ce journal permet de comprendre la situation entre la Hongrie et la Roumanie : des Hongrois vivaient dans cette région et ne parlaient pas le roumain, comme c'est le cas d'Eva. On apprend qu'Oradea a été le plus grand ghetto du nord-ouest de la Transylvanie et que les autorités hongroises étaient très liées à Hitler.



Un journal d'une jeune adolescente qui n'a pas pu vivre à cause de la guerre…
Lien : http://novelenn.wordpress.co..
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Il est impossible de juger le style la forme ou le contenu du texte. On a le témoignage d'une jeune fille de 13 ans qui vit dans un climat plus qu'anxiogène. Il est difficile de lire ses mots, d'autant plus quand elle parle de son désir de vivre. Elle le dit elle est prête à tout pour vivre. C'est boulervant car on sait dès le début que malheureusement cette jeune fille sera déportée et tuée sous l'autel de la folie. Une lecture importante pour le devoir de mémoire.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La décision de la déportation des Juifs du ghetto d'Oradea est prise le 27 mai, le premier train quitte la ville le lendemain, le dernier le 3 juin 1944. Deux autres transports partirent d'Oradea les 5 et 27 juin 1944 avec 2527 et respectivement de 2819 Juifs. En tout le nombre des déportés dépassa les 30 000 personnes.
Le calvaire des Juifs, la ghettoïsation, le départ dans des wagons à bestiaux ont fait l'objet d'un rapport particulier envoyé de Budapest, le 1er juillet 1944, par un diplomate français, chargé d'affaire Charmasse à Pierre Laval, chef du gouvernement et secrétaire d'État aux affaires étrangères : « […] On peut affirmer que la situation des Juifs hongrois est encore beaucoup plus tragique qu'il n'apparaît à la lecture de ces informations. Tout d'abord, il convient de noter que les ghettos de province ont été créés dans des conditions d'inconfort et de manque d'hygiène qui défient toute imagination.[...] »

(p. 27-28, préface de Carol Iancu)
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Du haut de ses treize années, elle a lutté pour sa vie contre la bestialité des bourreaux du troisième Reich. Mais l'immonde créature l'a finalement exécutée. La bête féroce responsable de sa mort brutale s'appelait Mengele. J'épargnerai sa description au lecteur, car il n'y a sans doute personne au monde qui ne frissonne à la seule mention de son nom. Pour la plus grande honte de l'humanité, cet homme avait fait des études de médecine.

(p. 32, extrait de la préface écrite par Ágnes Zsolt, et parue dans la première édition hongroise de 1948)
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J'ai trouvé le journal d'Éva à Oradea en 1945. Notre fidèle cuisinière, Mariska Szabó, l'avait précieusement gardé. Je suis la mère d'Éva, celle qu'elle surnomme Ági dans son journal. Dans l'enfer sur terre qu'était le ghetto d'Oradea la cruauté et la barbarie des hommes nous ont séparées. Je me suis retrouvée à Bergen-Belsen, mais mon sort a finalement été plus clément. J'ai réussi à gagner la Suisse. Éva, elle, est morte à Auschwitz, le 17 octobre 1944.

(Début de la préface écrite par Ágnes Zsolt, et parue dans la première édition hongroise de 1948, p. 31)
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À partir d'aujourd'hui [10 mai 1944], officiellement, nous ne sommes plus dans un ghetto mais dans un camp. Sur chaque maison a été placardée une affiche où l'on peut lire tout ce qui est interdit avec la signature de Péterffy, lieutenant-colonel de la gendarmerie, commandant du camp-ghetto d'Oradea. En fait, tout est interdit, mais le plus terrible c'est qu'il n'y a qu'une seule peine : la mort. En cas de faute, peu importe sa gravité, nous ne sommes ni envoyés au coin, ni battus, ni privés de nourriture ou obligés de recopier cent fois des verbes irréguliers comme à l'école, rien de tout ça, rien de rien ! Une seule et unique punition : la mort. Il n'est pas précisé si les enfants sont concernés, mais moi je crois que la règle s'applique aussi à eux.

(p. 118)
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En revanche, la population roumaine n'a pas seulement manifesté des sentiments de compassion, beaucoup de gens s'impliquèrent dans le sauvetage des Juifs, en leur faisant passer la frontière en Roumanie.
[…]
Ainsi ont été sauvés environ 1500 Juifs, parmi lesquels un petit nombre du ghetto d'Oradea et des ghettos de Cluj et de Târgu Mureș, près de la frontière roumaine.

(p. 26-27, préface de Carol Iancu)
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