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EAN : 9782384510436
310 pages
Éditions de l'Université de Lorraine (24/01/2024)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Le premiers ouvrage en français considérant l’ensemble des interventions de John Dewey sur les religions pour montrer l’actualité de sa pensée comme antidote face aux fondamentalismes religieux.Deux constats sont à l’origine de ce livre. D’une part, le débat qui agite depuis plusieurs années le monde académique autour du lien entre religions, sciences et espace public semble s’être fixé sur l’idée de « post-sécularité ». Or, sous couvert de rendre les sociét... >Voir plus
Que lire après John Dewey face aux fondamentalismes : Les origines des discours « post-séculiers » et leur antidoteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre reçu dans la cadre de "Masse Critique Non-fiction : mission Connaissances". Merci à Babelio et aux Éditions EDUL.

Voilà un ouvrage dont la lecture est à recommander.
Lecture exigeante, parfois un peu aride, aux passages parfois redondants, mais lecture digne d'intérêt.
Dewey est un philosophe, représentant du pragmatisme, du naturalisme, fervent démocrate, farouche partisan d'un état séculier et potentiellement athée.
Dewey n'aura de cesse, tout au long de sa vie de lutter contre les groupes religieux cherchant à saper le sécularisme, la démocratie, la science, l'esprit critique.
Face au "post-sécularisme" qui se trouve être une remise en cause pure et simple de la séparation de l'Église et de l'État et une imposition de valeurs religieuses sous couvert de tolérance et de liberté de penser, Dewey prônera l'adoption par les citoyens d'une attitude et d'un questionnement scientifique et le retrait du religieux du domaine public.
Bref, on le sait, la lutte contre tout ce que représente les fondamentalistes (catholiques, protestants, musulmans ou juifs) est loin d'être terminée.
Déni de la science et de la démocratie, volonté d'imposer dans l'espace public une vision rétrograde de/à la société (et également à leurs coreligionnaires), les attaques sont nombreuses au sein de la politique, du domaine public et universitaire.
Il semblerait que les disciples de Dewey soient malheureusement plus timorés dans leurs critiques de peur apparemment de blesser les partisans du retour de la religion à la gestion des affaires publiques, de plus en plus ouvertement agressifs et qui se posent tout de même en soi-disant victimes de l'État laïc.
Merci à Joan Stavo-Debauge de reprendre le flambeau.

A lire par tous les rationalistes, pragmatiques, naturalistes, athées ou croyants libéraux, scientifiques et progressistes de tout poil.
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Merci aux éditions de l'université de Lorraine et à Masse critique. Cet ouvrage : Joan Stavo-Debauge. Dewey face aux fondamentalismes, est issu du mémoire d'habilitation à diriger des recherches. A la manière de la méthode de l'enquête de John Dewey, Joan propose une enquête en deux volets : les origines du discours « post-séculier » puis le naturalisme de Dewey. Joan décrit le post sécularisme comme « un des éléments d'une entreprise concertée de dé-sécularisation des sphères d'activités et des appuis du jugement public à l'initiative et au profit de mouvances religieuses résolument réactionnaires et définitivement autoritaires ». Donc, comment le discours post-séculier se présente publiquement et qu'elles en sont les conséquences pratiques et probables ? D'où vient le terme de fondamentalisme ? Les fundamentals sont un ensemble de « classiques sur la religion, » distribués gratuitement aux États Unis et financés par 2 grands groupes pétroliers, le nom du mouvement fondamentaliste tire son nom de cette collection. Dans ce livre, il ne s'agit pas uniquement des évangélistes mais de toutes les confessions qui s'attachent strictement aux dogmes et aux textes comme « bases et garantie » de la vérité et dont l'objectif est d'arrimer la sphère publique à leurs croyances. Ces mouvements fondamentalistes demandent réparation à la sécularité, à la laïcité, au scientisme et au naturalisme […] jugés responsables de tous les maux possibles et imaginables. (p. 30). Et John Dewey ? Dans une position contraire, favorable à la démocratie, à l'approche scientifique, à la méthode naturaliste et à une forme évolutive de la vérité. Il a laissé une somme et une philosophie le « pragmatisme », que Joan propose, aujourd'hui, comme activité de recherche à des thésards. Je vais maintenant, d'une façon plus personnelle, parler de mon ressenti. le livre est construit à la manière d'une revue de littérature ou état de l'art. C'est une présentation d'un axe de recherche à partir de références académiques mais pas seulement. J'ai apprécié le ton de l'auteur, souvent grincheux, un qualitatif à modérer ; je dirai grincheux par opportunisme. Cette originalité permet de savoir quand l'auteur prend la parole après les nombreuses citations.
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Cet ouvrage de Joan Stavo-Debauge est la publication de son habilitation à diriger des recherches - HDR dans le jargon universitaire - qui est une interprétation des travaux sur la religion du philosophe américain et pragmatiste John Dewey.

Ce sociologue suisse tente de prouver et de confirmer, à partir des textes de Dewey, sa conviction politique relative au retour des religions et le programme post-séculier traversant le discours de certains intellectuels. Pour l'écrire simplement, il part en guerre contre le fondamentalisme et l'intégrisme religieux, autant protestant que musulman. Pourquoi ? Parce que, selon lui, ils remettent en cause les libertés individuelles et les valeurs démocratiques.

Curieuse démarche pour un sociologue qui doit objectiver son travail: s'appuyer sur un auteur, en l'occurence Dewey, pour confirmer ses préjugés, ses prénotions et ses jugements de valeur - tout au moins pour ce qui est de l'islam.
J'en étais encore resté à la croyance de la sacrosainte « neutralité axiologique » de M. Weber, aux « Règles de la méthode sociologique » d' E. Durkheim, aux réflexions de N. Elias dans « Engagement et distanciation » et aux travaux de G. Bachelard sur les « obstacles épistémologiques » dans « La formation de l'esprit scientifique ».

A chaque page, j'ai dû lutter contre cette posture qui tient plus de l'essai, voire du pamphlet, que d'un travail universitaire et subir un style (celui du "monde universitaire") que Tony Morrison avait éminemment bien caractérisé : « un langage fier mais calcifié » (Discours de réception du prix Nobel de littérature e 1993).
Tout au long de l'ouvrage, j'ai eu cette désagréable sensation de fierté et de manque d'humilité de ce chercheur face à son objet d'analyse, avec en plus une lourdeur dans l'écriture et un salmigondis de références qui servent à justifier une thèse qui, dés le départ, ne m'a pas convaincu.

Le seul point positif de ce livre, et ce n'est que le point de vue d'un Babélien averti ; il m'aura poussé à lire Dewey, notamment son ouvrage « Une foi commune ». J'en tirerai mes propres conclusions …

Je remercie l'équipe du site Babelio et les éditions de l'Université de Lorraine de m'avoir permis de lire cet ouvrage, dans le cadre de l'opération Masse critique.
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