Moi qui avait tellement hâte de découvrir un jeune auteur espagnol nous parlant modernité, urbanité...Ce sera pour une autre fois. Entre lumières et ténèbres, chroniques modernes d'un milieu fermé, d'un milieu où seul les initiés peuvent entrer, celui de l'édition, des écrivains/artistes, du succès ou de la recherche de celui-ci. Des intellectuels imbus d'eux mêmes, se croyant sophistiqués, avant-gardistes, supposément évolués, vivant des uns et des autres. On retrouve le cadavre de Karen, tête d'affiche des libraires, auteur à succès, sur le trottoir, défenestrée. Suicide ou meurtre ? Commence alors pour les deux enquêteurs une longue série d'entretiens avec les proches de Karen, amis/ennemis. Chacun, à tour de rôle, nous parlera de Karen, de leur relation toujours et pour chacun, oscillant entre l'amour, la haine, la désillusion. J'étais contente d'être totalement désatbilisée par la narration. Jusqu'à ce que celle-ci, peu conventionnelle, devienne compliquée, lourde, labile. On se sent perdu alors que cela aurait dû donner du relief et un certain rythme au récit. Comme au théâtre, le programme nous informe de l'entrée en scène des personnages et de leur rôle. Heureusement car le procédé narratif de Manas nous permet peu de faire des liens entre eux. "Pourquoi ne peuvent-ils raconter les choses sans toutes ces fioritures, sans tout ce verbiage..." nous dit un policier à la page 162. Oui pourquoi ? Ici
José Angel Manas aurait dû l'écouter.