L'Ange du patriarche

Heureusement que j'avais decouvert Kettly Mars avec Saisons Sauvages sinon il serait fort possible que je me desinteresse de l'auteur apres la lecture de ce roman. L'ecriture est relativement puerile, et quelques petits details irrealistes ont ete deceles (details qui n'ont rien avoir avec le surrealisme, le sujet central du livre, mais plutot aux habitudes ou faits reels de notre societe).

En tout cas, ce livre a eu quand meme le merite de m'avoir foutu une vraie frousse a un point tel que j avais eu envie de m'en debarasser vivement apres lecture. le merite d'un bon roman c'est le voyage mais la c'etait un vrai voyage dans un tunnel de tenebres sans fin. Merci mais je n'en redemande plus. Je ne suis plus une adolescente en quete de sensations fortes, avec l'age on devient plus fragile.

Après Kassalé où elle nous décrit le vodou haïtien, plein de sagesse, de foie et de pondération, Kettly Mars nous montre un autre de ses aspect, un aspect déviant où le vodou est utilisé à des fins personnelles. Au delà, nous avons la description d'une société qui rejette ses racines, qui hésite entre vodou et angéologie... Une machination complexe qui va laisser une famille exangue. Pour ceux qui souhaitent mieux comprendre le rapport ambigu entre imaginaire, origines sociales en Haïti, l'Ange du Patriarche est un excellent guide. Mais à mon avis, il faut également lire Kassalé, car les deux romans sont complémentaires. Et comme toujours, le style de kettly est envoûtant, l'intrigue parfaitement construite et le plaisir de la lecture est au rendez-vous.

dépaysement garanti avec ce roman qui se veut une immersion dans la culture (religion ?) vaudou. La romancière s'aventure ici sur les traces de la tradition haïtiennes, ses coutumes et ses croyances à travers le portrait de Emmanuela, jolie veuve, non croyante et Couz sa cousine chasseuse d'esprits malins. Quand des morts inexpliquées s'accumulent, il ne peut qu'y avoir une interférence entre deux mondes, Derrière le suspense bien troussé, Kettly Mars pointe les malaises de la société haïtienne, minée par un matérialisme exacerbé et la défaillance familiales. Elle se montre également une conteuse sur laquelle on peut miser.