Le roman aurait pu s'appeler "Irène Ferramonti". Personnage principal, mue par son seul intérêt, elle va veiller à réconcilier la fratrie des Ferramonti avant de partir à la conquête de son beau-père. Son objectif: user de son charme pour amadouer le vieux parvenu et capter sa fortune.
C'est un roman italien et pourtant il semble un condensé de nos classiques: spéculation des hommes d'affaires et intrigues de fonctionnaires, hypocrisie de la haute société, passion de l'argent ou de la luxure, histoire de calculs plus que d'amour et jeux des apparences, ... en 240 pages, on convoque
Balzac,
Stendhal,
Flaubert,
Maupassant et peut-être Mauriac.
Ecriture classique donc mais limpide et qui sert le propos, pour un roman sans illusion sur la nature humaine. Peu à peu nous nous laissons prendre par l'intrigue comme dans un roman policier. Bien sûr nous sommes plus proche de
Simenon que d'
Agatha Christie. Mais tout de même, je me suis demandée en tournant les pages: Va-t'elle réussir à usurper l'héritage? le vieux Ferramonti va-t'il réagir? Un de ses deux beaux-frères va-t'il la perdre, la doubler ou la trahir?
Bref, "il m'a eu". "Il" c'est Gaetano Carlo Chelli et, si j'en crois la quatrième de couverture, il a été rédacteur d'une revue. Ceci explique peut-être cela: il sait attirer et conserver l'attention du lecteur.
J'ignore si ce roman est un classique en Italie: il a été publié à la fin du XIXème siècle, mais ce qui sûr c'est qu'il mérite en France d'être plus connu qu'il ne l'est. Aucune critique sur Babelio? et seulement 5 lecteurs? Il mérite mieux.