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EAN : 9782374181264
124 pages
Des Ronds dans l'O (31/08/2022)
3.54/5   14 notes
Résumé :
Face aux difficultés d'accès à la culture en milieu rural, un groupe de citoyens a créé une association qui donne vie à un projet culturel collectif : La Bigaille, un bar associatif, ouvert à tous et géré par des bénévoles depuis 10 ans. Leur programmation artistique séduisante redynamise la petite ville de campagne et ses environs. L'expérience, véritable modèle de réussite, montre à quel point l'important n'est pas d'avoir ni d'être, mais de faire ensemble ; elle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Qui n'a jamais souhaité s'investir dans l'aventure du milieu associatif avec toutes les difficultés que cela engendre ?

Thibault Lambert nous raconte admirablement cette épopée au travers de la création de ce bar associatif.

Les bases de l'association pour gérer La Bigaille.

Structuré en quatre chapitre, cet ouvrage décrit la vie de « la bigaille » :

En partant du constat d'un manque et de l'idée même de la création de ce lieu (Chapitre « point de départ »),
Puis décrivant le chantier de création (chapitre « le chantier »),
Ensuite vient le fait de l'organisation pour faire vivre la structure (chapitre « l'arrêt public »),
Et enfin se pose la question de la pérennité du projet (chapitre « la transmission »)
Pour tous, les phases « point de départ » et « le chantier » semblent de loin les plus intéressantes et motivantes. Elles font preuve d'un enthousiasme global évident pour l'effectif engagé. Cela est dû à la nouveauté et à la création, la fierté de la réalisation de l'objectif commun souhaité.

Ensuite les phases « l'arrêt public » et « transmission » sont beaucoup plus dangereuses pour le monde associatif… Celles-ci se révèlent souvent les conflits d'intérêt, les individualités « nuisibles », les escroqueries, etc.. Elle risquent de nous faire tomber dans une routine démotivante et dé-structurante. Et cela empêche de renouveler les volontaires bénévoles pour le bien du collectif.

Ces quatre piliers formidablement bien exposés dans cette bd sont les fondations pour qu'une association tel que « La grande échelle » fonctionne et vive longtemps.

Une belle variété graphique

Thibault Lambert use d'un dessin semi-réaliste tout en nuances de noirs, blancs et gris. le résultat est à l'opposé de la morosité que les tons choisis pourraient évoqués. L'alternance effrénée des plans et des techniques de mise en page, et de composition des dessins, est parfaitement travaillée, recherchée et maitrisée. L'ensemble est chaleureux, joyeux et vivant. L'explosion visuelle réalisée par cette succession de grandes cases avec ou sans bordures, de pleines pages ou doubles pages, de gaufriers fantaisistes (en forme de puzzle ou autres), de compositions innovantes et imagées est des plus agréables pour le lecteur.

Cette richesse et cette variété de techniques graphiques est à l'image des nombreux horizons de provenance des différents volontaires et de l'opulence de leurs idées.

Les risques associatifs expliqués par « la Bigaille ».

Ce que j'apprécie dans ce livre, c'est aussi les mises en garde sur les difficultés rencontrés les plus communes du monde associatif :

L'escroquerie, le vol ou le détournement de l'association pour le profit d'un membre à défaut du bien collectif,
L'intégration et l'acceptation parfois difficile des nouveaux membres,
Le soutien et les relations de confiance avec les collectivités,
Le système d'en regard des faibles moyens accordés,
Les volontaires pour les postes clés, etc…

Des solutions ?

Evidemment, l'auteur évoque aussi des astuces employées par les membres du collectif gérant « La Bigaille » pour palier ou remédier à certaines difficultés. Cependant parfois elles ne se font pas sans dégâts moraux, mais toujours pour le bien du groupe/de l'entité.

On en déduit que les règles doivent être claires, précises et surtout comprises et appliquées par tout le monde ! La vigilance du collectif doit être à toute épreuve.

Est-ce que la BD m'a plu ?

Pour résumer, le nom du lieu est véritablement adapté. L'existence du lieu après 10 ans de vie associative prouve encore aujourd'hui que de nombreuses individualités différentes avec de petites idées bien variées, mises ensemble, réalisent une force, un tout particulièrement solide et durable : Une véritable bigaille !

Je conseille très fortement la lecture de cette BD à tout le monde mais surtout aux éternels insatisfaits des associations.


Lien : https://www.7bd.fr/la-bigail..
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Qu'est-ce que la Bigaille ? C'est l'histoire d'une utopie culturelle collective, comme l'indique le sous-titre de la BD.

Cette BD est un documentaire, un témoignage. C'est aussi le récit d'une réflexion collective, réflexion d'une bande copains cherchant à animer le coin où ils habitent.

L'histoire se situe en Charente Maritime, sur le secteur de Marennes. Des amis vont chercher à monter une structure associative. Ce sera un bas associatif qui verra le jour dans une ancienne caserne de pompiers. Ils vont devoir tout inventer, se répartir les rôles, chacun participera au niveau de ses compétences.

Tout le monde est associé à la prise de décisions et chacun retrousse ses manches pour les travaux. La belle bande de copains va passer de "se réunir entre soi" à se réunir pour proposer quelque chose aux autres. On va passer de la notion de bar associative à celle de structure associative à vocation culturelle.

Cette BD rend hommage aux porteurs de la Bigaille, aux porteurs de ce beau projet qui existe encore. C'est non seulement un hommage à ce milieu associatif mais c'est aussi un moyen de revenir sur la genèse de ce projet, sur les grandes étapes, sur les grands principes. C'est un moyen de revenir sur les temps forts de ce projet mais aussi sur les moments de doutes, sur les coups de mou. Ce n'est pas un mode d'emploi mais c'est un moyen de montrer aux autres ce qui existe, pourquoi cela existe et comment cela a pu exister.

Tous les temps forts de la vie d'une association sont passés en revue comme les conseils d'administration et les repas entre membres qui les animent. Les personnages sont décrits sans complaisance, avec leurs qualités et leurs défauts mais aussi leur humilité. le témoignage prend toute sa dimension quand on découvre qu'au bout de trois ans on ne fait plus partie de l'association : on est membre du conseil d'administration seulement pendant trois ans. le conseil d'administration est en mouvance permanente. le but secondaire est de recruter des bénévoles supplémentaires qui peu à peu intégreront le CA ce qui fait qu'au bout de quelques années les porteurs de l'association ne sont plus les pères fondateurs. C'est sûrement une des réussites du projet : la permanence du projet par le renouvellement et l'investissement des membres du CA.

Le graphisme de Thibaut Lambert est simple, le choix du noir et blanc est judicieux, il permet de rester centré sur l'idée développée. le découpage en chapitres est intéressant et rythme le récit. La variété de la mise en page évite la monotonie.

Bien qu'habitant en Charente-Maritime, je ne connaissais pas cette structure. Cette BD me donne envie d'aller faire un tour à la Bigaille et retrouver l'atmosphère de ma lecture.


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Ce livre de Thibaut Lambert qui sort demain chez les éditions « Des ronds dans l'O » est une BD documentaire. Où devrais-je dire une BD témoignage.

Elle témoigne d'une expérience collective, humaine. Et d'un constat de départ, le rural a aussi besoin de culture. Et si la culture ne vient pas au rural alors il faut aller la chercher… Un petit groupe va s'emparer de ce constat et décide de monter une association avec un lieu d'accueil de la culture. C'est la Bigaille.

L'idée est évidemment un peu folle mais riche humainement. On suit donc l'évolution de l'idée, le passage aux actes, le dédale administratif et puis enfin, l'ouverture.

Thibaut Lambert utilise un dessin en noir et blanc, croquis semi-réaliste, plutôt vivant et expressif. le sujet localisé dans sa région (Marennes, Charente Maritime), semble lui tenir à coeur, on sent son attachement aux valeurs que porte un tel projet.

Car c'est bien là l'essentiel. L'idée que c'est par le collectif que l'on peut faire avancer les choses, les projets culturels, écologiques… Créer du sens ensemble, voilà la leçon donnée par La Bigaille, qui vit toujours
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L'histoire s'ouvre sur un lieu vide, grande pièce vide dans laquelle on perçoit différents espaces : un bar, une scène, une piste de danse et de conversation. Page après page, des voix apparaissent, le passé du lieu surgit. Et on découvre les voix et les corps à l'origine de ces paroles, les quelques personnes qui ont bâti la Bigaille, quelques femmes et hommes désireux de créer un mouvement. Ce souffle imprègne autant la construction de ce lieu culturel que la bande dessinée. Thibault Lambert mêle les témoignages d'acteurs et d'actrices de cette fondation et distille des scènes issues de son imagination. On découvre alors les étapes financières, administratives et relationnelles pour monter un tel projet. L'auteur parle de l'importance du soutien des collectivités, du chemin sinueux pour obtenir des subventions et de l'engagement bénévole. Cet aspect est très intéressant car l'auteur suit le fil des réflexions des quinze personnes de la Bigaille. Il y est question de responsabilité, de confiance et surtout de pouvoir, avec en filigrane ce besoin de savoir partir, quitter un rôle au premier plan.
Par sa mise en images dynamique, l'auteur mêle le réel et les références pour accompagner la fantaisie du projet de son humour. Par son trait, son propos humaniste et sa sincérité, cette bande dessinée se place dans les pas d'Etienne Davodeau. Il y a de la légèreté dans le récit, ce qui sied parfaitement à l'innocence des personnalités réunies. Mais cela n'empêche pas de montrer la détermination de ce collectif et la manière avec laquelle il affronte des obstacles : qu'il s'agisse des portes fermées ou de l'éviction de personnalités incompatibles avec le projet global. Cette bande dessinée témoigne de la puissance d'un projet culturel sur un territoire et du cadre nécessaire pour faire vivre l'idée avant les individus. Les dernières pages, avec une scène marquante, montrent clairement ce passage de relais indispensable pour la survie d'une utopie.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Histoire d'une utopie culturelle collective, voila le sous-titre de cette BD, qui s'appuie sur les témoignages de ceux et celles qui ont participé à cette aventure collective. Retour sur la création de ce lieu de culture et de partage, situé à Marennes en Charente-maritime, La Bigaille. le choix du dessin en noir et blanc ne nuit pas au partage de l'humeur festive, joyeuse, et à la fierté que dégagent les protagonistes de cette initiative. Ces quelques ami.e.s ont su aussi assurer la transmission de la prise en charge par d'autres du lieu, en réfléchissant à la pérennisation, éloignée de toute velléité de prise de pouvoir. A la fin de cette lecture, on a juste envie d'y faire un tour à la Bigaille.
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critiques presse (2)
BDGest
30 août 2022
Sympathique, vif et globalement bien mené, La Bigaille s’avère être un BD-docu des plus agréables à parcourir malgré une utilisation un peu trop généralisée de métaphores graphiques brisant parfois le rythme de lecture.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
29 août 2022
Plus que réellement une histoire, cet album est avant tout le témoignage qu'aujourd'hui une utopie collective peut fonctionner dès lors que l'on arrive à s’effacer devant la passion que peut provoquer un beau projet culturel.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le jour du dépassement. C’est-à-dire que si on additionne tout le temps de bénévolat depuis la création du projet. Qu’on le valorise en temps de travail et donc en argent. Cette somme dépasse l’argent investi par la mairie.
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- Hors de question d'aller quémander de la thune auprès des politiques. C'est le meilleur moyen de se faire récupérer.
- Mais tout est politique !, Faire une entrée de spectacle à cinq balles, c'est politique.
- Je parle de politique politicienne.
- Je rappelle qu'à la différence de Dékolérons, la Bigaille paye les artistes. On rend la culture accessible mais on conscientise les gens sur le travail que cela représente.

('page 73)
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On en revient toujours à la même chose. Mettre de côté l'égo et l'individualisme au profit du collectif.
Cela ne veut pas dire qu'il faut fermer sa gueule. Mais laisser une place à tout le monde. C'est la clef pour une transmission réussie.
( p 113)
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L'axe culturel.
Que la programmation parle à tout le monde. Peu importe qui tu es et ce que tu aimes, il y aura forcément un moment dans l'année qui te concernera.

L'axe associatif.
Tout est collégial. Ça évite les prises de pouvoir et les gens qui se sentent indispensables du genre "l'asso ne tient pas sans moi !". Faux § Personne n'est indispensable. Par contre on a tous quelque chose à apporter. Au bout de trois ans dans le conseil d'administration, tu sors !

(page 35)
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Apéros qui se transformaient en soirées où tu refais le monde. Au final, la seule chose concrète qui en sort est un mal de crâne le lendemain.
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