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EAN : 9781090507129
CMDE Editions (27/08/2014)
3.75/5   4 notes
Résumé :
La Nuit de Tlatelolco d'Elena Poniatowska est le livre le plus lu sur le mouvement étudiant de 1968 au Mexique et le massacre du 2 octobre sur la Place des Trois Cultures. À travers des centaines de témoignages d'étudiants, de professeurs, de parents, d'ouvriers, mais aussi d'extraits de presse ou de paroles du pouvoir, Elena Poniatowska reconstruit méticuleusement l'histoire sociale d'un mouvement populaire, que le parti d'État mexicain, le PRI, finira par écraser ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Été 1968, la jeunesse étudiante mexicaine, inspirée par la révolution cubaine, les révoltes aux États-Unis et en Europe, se lève contre le parti unique, au pouvoir depuis 1929, s'y maintenant à coups de fraude, de corruption et d'intimidation, le « gang des momies » comme elle les appelle. le 2 octobre, après des mois de manifestations et à dix jours de l'ouverture des premiers Jeux Olympiques organisés par un pays en voie de développement, 5 000 soldats et 300 chars d'assaut encerclent la place de Tlatelolco, à Mexico, où se tient un meeting. Pendant des heures, l'armée va massacrer plusieurs centaines de manifestants pacifiques, marquant le début du terrorisme d'État en Amérique latine.
Elena Poniatowska a collecté des centaines de témoignages, d'articles de presse, de slogans, pour alimenter la mémoire collective et rétablir la vérité.
(...)
Nombre de paroles et d'images continuent à hanter bien après ce livre refermé.

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En 1971, Elena Poniatowska publie ce livre qui tente de restituer, à partir de témoignages recueillis, la réalité des événements de 1968 au Mexique. Révolte d'étudiants contre un pouvoir autoritaire et arbitraire, organisation de mouvements d'opposition face à des forces de l'ordre brutales, cela nous rappelle quelque chose, en plus musclé au niveau politique tout de même.
La différence, c'est que nous sommes dix jours avant l'ouverture des Jeux Olympiques de Mexico, de nombreux journalistes sont déjà arrivés et on attend la venue de toutes les délégations sportives olympiques : bref, le monde entier aura les yeux fixés sur Mexico.
Alors, on assiste à des manifestations durement réprimées, des arrestations massives et arbitraires, des humiliations sans nombre, des actes de torture dignes des souvenirs du nazisme et personne n'est à l'abri. le livre regorge de témoignages d'étudiants arrêtés, de mères de famille qui avaient la mauvaise idée d'habiter sur la place du zocalo, dans l'un des immeubles pris par l'armée, des commerçants, des journalistes étrangers, des militaires aussi donnent leur sentiment : c'est vivant, varié, émouvant, pas forcément d'une totale objectivité pourtant malgré le métier de journaliste de l'auteure.

Le texte est enrichi de slogans de l'époque, de photos — dont certaines sont insupportables — Un travail intéressant et nécessaire.
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En 1968, le Mexique connaît une grande vague de contestation sociale qui culmine avec la répression sanglante du rassemblement étudiant dans le quartier de Tlatelolco à Mexico. Au lendemain du massacre, Elena Poniatowska recueille la parole des témoins et manifestants. Elle construit cette chronique en deux parties, racontant par des témoignages les espoirs de la jeunesse, les revendications et la succession des actions militantes menant, dans la deuxième partie, à la nuit fatidique. Comme dans son oeuvre de fiction, qui se nourrit de son travail journalistique, elle concilie dans ce livre la recherche formelle et la recherche de la vérité : elle compile les témoignages et les entrecoupe de slogans, d'articles de presse, de photographies, de poèmes, y ajoutant ses propres considérations et celles d'artistes. Elle retranscrit les propos de personnes favorables aux revendications et d'autres qui étaient opposées au mouvement étudiant.Tous disent l'horreur et la panique devant l'attitude de l'armée, les chars et les hélicoptères fondant sur la foule, les manifestants tués à bout portant. Elle expose les raisons de la tragédie (les jeux olympiques ne devaient pas être perturbés par les manifestations) et inscrit ces événements dans un contexte plus vaste de protestations qui couvaient dans le pays depuis longtemps déjà.

Le livre n'est publié qu'en 1971, les éditeurs ayant subi des menaces, mais il fait désormais partie des textes les plus étudiés au Mexique et constitue un véritable document sociologique sur cette période. Sa richesse et sa forme hybride ont contribué à renouveler le genre du reportage journalistique. La traduction française (2014) est enrichie du texte qu'a proclamé Elena Poniatowska en 2008 lors de l'inauguration d'un mémorial pour les étudiants tués à Tlatelolco. Elle y rendait hommage à cette jeunesse qui voulait changer le monde et rappelait qu' à cette époque les coupables n'avaient toujours pas été jugés et que le nombre de victimes n'était toujours pas officiellement révélé.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Une chose correspond à l'autre : la dépolitisation notoire du Mexicain s'accorde pleinement avec son évidente amoralité, avec l'irrémédiable flemme qu'il éprouve à la simple idée de s'indigner face à n'importe quelle forme d'injustice. Dépolitiser, ce n'est pas seulement convaincre tous les citoyens de l'inutilité de s'intéresser aux affaires publiques, du caractère inexorable des décisions, excluant d’emblée toute intervention de la volonté collective. Dépolitiser, c’est aussi priver une société de repères moraux, de sa capacité d’indignation. C’est anéantir la vie morale comme affaire de tous en la ramenant à un niveau individuel : c’est donc la mort de la morale sociale et l’incitation à la moralité petite-bourgeoise, fondée sur le besoin d’interdire, et jamais, comme dans le cas de la véritable morale, sur la capacité de choisir.

Carlos Monsivais, La culture en Mexico, 17 avril 1968
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Voici l’écho du cri de ceux qui sont morts et le cri de ceux qui sont restés. Voici leur indignation et leur protestation. C’est le cri muet qui est resté coincé dans des milliers de gorges, dans des milliers d’yeux exorbités d’effroi le 2 octobre 1968, la nuit de Tlatelolco.
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« Éstos son los agitadores : ignorancia, hambre y miseria » (Voilà les agitateurs : ignorance, faim et misère)
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La démission du recteur est un acte de civisme seulement comparable à celui d’Octavio Paz renoncera quelques semaines plus tard à son poste d’ambassadeur du Mexique en Inde parce qu’il ne pouvait pas représenter un gouvernement qui assassine son peuple.
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« Al hombre no se le domina, se le educa » (on ne domine pas l'homme, on l'éduque)
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Videos de Elena Poniatowska (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elena Poniatowska
Jérémy Chaponneau, chargé de collection au département Philosophie, histoire et sciences humaines, vous propose un programme de lectures autour des voyages d'Henri Cartier-Bresson : « le Musée du peuple mexicain », Pedro Ramirez Vazquez, Vilo, 1968 https://c.bnf.fr/NKm « La Nuit de Tlateloco », Elena Poniatowska, Éditions CMDE, 2014 https://c.bnf.fr/NKp « Autobiographie ou Mes expériences de vérité », Gandhi, PUF, 1982 https://c.bnf.fr/NKs « Gandhi : la biographie illustrée », Kapoor Pramod, Chêne, 2017 https://c.bnf.fr/NKv « Gandhi, athlète de la liberté », Catherine Clément, Découvertes Gallimard, 2008 https://c.bnf.fr/NKy « Mahatma Gandhi », Romain Rolland, Stock, 1924 https://c.bnf.fr/NKB « Mahatma Gandhi : a biography », Bal Ram Nanda, Oxford India paperbacks, 1959 https://c.bnf.fr/NKE « Histoire de l'U.R.S.S. », Nicolas Werth, Que sais-je ?, 2020 https://c.bnf.fr/NKH « Staline », Oleg Khlevniuk, Gallimard, 2018 https://c.bnf.fr/NKK « U.R.S.S. », Jean Marabini, le Seuil, 1976 https://c.bnf.fr/NKN
En savoir plus sur l'exposition Henri Cartier-Bresson. le Grand Jeu : https://www.bnf.fr/fr/agenda/henri-cartier-bresson
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