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EAN : 9782264066244
312 pages
10-18 (16/03/2017)
3.64/5   53 notes
Résumé :
À dix-sept ans, Abike Johnson, la fille d'un richissime magnat de Lagos, a l'habitude de se laisser porter par l'immense Mercedes noire de son père dans les rues de la ville. Un jour, alors que la voiture est assaillie par des vendeurs à la sauvette, le regard d'Abike croise celui d'un colporteur : jeune, beau, élégant sous ses haillons, il détonne dans la foule.
Lui vit dans un quartier mal famé. Tous les jours, il parcourt des kilomètres en vendant des gla... >Voir plus
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A Lagos, sur une route fréquentée de la capitale nigériane, deux regards se croisent et s'accrochent. Elle est à l'arrière d'une rutilante jeep noire avec chauffeur, il est colporteur et vend des glaces aux riches qui passent en voiture. Elle s'arrête, ils discutent, se plaisent. Abike est la fille d'un richissime homme d'affaires avec qui elle entretient une relation perverse faite de joutes verbales et de violence larvée. Runner-G est le fils d'un avocat mort dans un accident de voiture. Endeuillée et ruinée, sa famille a du quitter les beaux quartiers pour vivre dans un taudis. Depuis, il veille sur sa jeune soeur et s'occupe de sa mère dépressive.
Malgré leurs différences, les deux nouveaux amis envisagent de se revoir et imaginent même une histoire d'amour. Ils ne savent pas encore que leurs familles sont liées par des secrets bien gardés...


Malgré la jeunesse de son auteure - Chibundu ONUZO l'a écrit à 17 ans à peine – la fille du roi araignée est un roman d'une grande maturité qui donne à voir la société nigériane, assez méconnue sous nos latitudes. Là-bas, les riches sont très riches, aidés en cela par le pouvoir en place qui se laisse facilement corrompre. Les pauvres, quant à eux, le sont à l'extrême, vivant dans des bidonvilles mal famés, et n'ayant pour survivre que la débrouille et les ''largesses'' des nantis. Ces deux mondes qui ne se connaissent pas se trouvent réunis par Abike et son colporteur, amoureux tels La Belle et le Clochard, jusqu'à ce que la réalité les rattrape. Leur jeu de séduction se transforme alors en un jeu de haine et de mort. La tension monte et ce qui commençait comme une banale histoire d'amour entre la petite fille riche et la colporteur pauvre se transforme en un récit d'une cruauté froide au suspens haletant. Chibundu ONUZO campe des personnages forts, à la psychologie tourmentée et des seconds rôles touchants et bien développés. Sa plume, critique jusqu'au cynisme, n'épargne pas la société qui l'a vu naître, où les inégalités sociales sont terrifiantes, où les puissants font feu de tout bois pour s'enrichir, où la justice n'existe pas.
Un fantastique premier roman, criant de vérité, à l'issue forcément tragique. A découvrir.
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J'ai déniché ce livre par le plus grand des hasards, alors que je flânais chez un bouquiniste.
En découvrant qu'il était édité par « Les Escales », dont j'apprécie particulièrement la ligne éditoriale, je me suis empressée d'en faire l'acquisition afin de l'ajouter à une PAL chancelante où il a séjourné plus d'un an avant que je me décide à l'en sortir.
Dès les premières pages, je me suis immergée dans cette rencontre improbable entre une « pauvre petite fille riche » et un colporteur.
Lors de leur première rencontre, c'est comme une évidence pour Abike, elle veut connaître le garçon, devenir son amie, l'attirer dans sa luxueuse demeure.
Jour après jour, elle fait en sorte que son chauffeur croise la route du colporteur, faisant de chaque rencontre un moment de découverte.

L'auteure donne du nerf à son récit en donnant la parole à chacun des protagonistes, elle met ainsi en avant le caractère et le ressenti de chacun.

Il se dessine au fil des chapitres que ce que je pensais être une bluette assez banale était en réalité beaucoup plus complexe.
On découvre la rivalité sournoise qui lie Abike à son père despote et manipulateur.
Jusqu'où la jeune fille peut-elle aller pour narguer ce père qu'elle aime et déteste et ce colporteur qu'elle croit aimer ?

Dans un jeu du chat et de la souris, nous suivons un garçon pris dans les filets d'une jeune perverse qui pourrait bien être aussi redoutable que son géniteur.

Une histoire à deux voix, des secrets qui se révèlent peu à peu, une écriture tendue. Un premier roman particulièrement brillant si l'on songe que Chibundu Onuzo n'avait que 17 ans lorsqu'elle l'a écrit.



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A Lagos, Abike, a dix-sept ans, fille d'un entrepreneur puissant, consciente d'une supériorité qu'il lui a transmise - il lui a enseigné à souffrir sans montrer le moindre signe d'affectation - et une mère qui est partie, en lâchant l'affaire. Quand la jeune fille est attirée par un vendeur ambulant RunnerG, elle se comporte d'abord de la seule façon qu'elle connaisse, c'est à dire en oscillant entre séduction et supériorité, en le traitant de haut. le jeune homme, d'une famille déclassée après la mort du père, a dû s'adapter aux codes de la pauvreté, et soutien de famille pour sa mère dépressive et sa petite soeur, il reste sincère dans ses sentiments naissants mais le jeune colporteur devra bientôt se protéger des manigances et pièges d'un milieu de puissants dont il connaît mal les codes. Les deux jeunes vont découvrir la complexité des sentiments et les valeurs de chacun, et dévoiler le passé peu glorieux du père d'Abike.

La fille du roi araignée est un roman à deux voix pour dévoiler au travers d'une histoire d'amour naissante, les deux extrêmes de la société nigériane et plus spécifiquement celle de Lagos. Entre pauvreté et immense richesse, on suit les destins imbriqués d'Adike et RunnerG, dans une relation amoureuse compliquée, qui m'a fait penser à Mademoiselle Julie de Strinberg, alternant perversion et besoin d'abandon sincère.
Chibundu Onuzo s'empare une galerie de portraits comme autant de facettes pour montrer une société aux disparités les plus criantes, une peinture très réussie, dans un style direct et sans ménagement.
Ce premier roman est une incursion dans la société nigériane bien plus dure que celle évoquée dans le roman de Chimanda Ngozi Adichie Americanah, un roman fort et très instructif.
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Il est un colporteur sans le sou qui vend des glaces sur la chaussée afin de payer les études de sa soeur. Elle est la riche héritière de l'un des hommes les plus puissants du Nigéria. Leurs chemins n'auraient jamais dû se croiser, leurs voix n'auraient pas dû se répondre et leurs regards encore moins se plairent, et pourtant…

Abike et le jeune colporteur vont défier les conventions sociales, sortir des préjugés et de la condition qui est la leur pour apprendre à se connaître et ainsi tenter de dompter le sentiment nouveau qui les bouleverse. Mais la plus belle des histoires d'amour pourrait bien cacher le plus terrible des secrets et risquer de basculer aussi vite dans une sombre tragédie…

Bon, inutile de nier, je me suis complètement laissée prendre dans la toile tissée par « la fille du roi araignée ». Les chapitres sont courts, bien rythmés et s'enchaînent à toute allure. Les deux adolescents sont parfaitement incarnés et sonnent justes. Leur histoire, emprunte de maladresses, de désirs et d'inquiétudes est touchante et pourrait être celle de n'importe quels jeunes amoureux, sauf qu'elle ne l'est pas et, peu à peu, la tension s'immisce, sournoise, prête à nous surprendre et à tout faire basculer…

La force du texte tient aussi à sa construction narrative particulièrement efficace. Les deux voix alternent sans cesse l'une avec l'autre, qu'elles se répondent ou qu'elles soient le fruit d'un raisonnement intérieur, elles nous plongent directement au coeur de la pensée des deux protagonistes et rendent le récit d'autant plus vivant. Mais, sous les dehors d'une histoire d'amour parsemée d'obstacles, Chibundu Onuzo dresse un portrait fascinant autant que terrible du Nigéria et met en place une sordide machination qui vient rappeler au lecteur toute la cruauté de la réalité. Un texte à découvrir sans hésiter !

Challenge des 7 familles
Challenge 3 p'tits chats
Challenge ABC
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Et une romancière nigériane de plus à suivre, après Chimamanda Ngozi Adichie et Sefi Atta. Ces dernières ont respectivement 37 et 40 ans, la petite nouvelle, Chibundu Onuzo, est née, elle, en 1991. Son premier livre, La fille du roi araignée, est tout simplement étonnant. Une intrigue shakespearienne qui commence comme Roméo et Juliette : la jeune fille riche éprise du misérable (et beau) colporteur, et qui se termine sur fond de vengeance en une tragédie implacable. On a beau tiquer sur quelques invraisemblances et coïncidences "faciles", le récit est totalement addictif, conté alternativement par les deux protagonistes. Mais si l'histoire est tellement prenante c'est avant tout parce qu'elle nous embarque d'emblée dans cette ville tentaculaire de Lagos au point d'en ressentir les odeurs et d'en entendre le fracas du trafic routier. du palais de la fille d"un douteux et richissime homme d'affaires aux miasmes des bidonvilles, Chibundu Onuzo capte des ambiances et fait vivre des personnages secondaires plus vrais que nature. A la lisière de la romance guimauve dans sa première partie, le livre bascule dans le thriller haletant dans son final avec une aisance déconcertante. le tout est servi par un style délié, ironique, sardonique par endroits, tableau saisissant du pays le plus peuplé d'Afrique où les inégalités sociales sont encore plus criantes qu'ailleurs. Plus jeune auteure jamais publiée par la prestigieuse maison d'édition britannique Faber & Faber, Chibundu Onuzo poursuit ses études d'histoire à Londres. Qu'elle garde un peu de temps pour écrire, on est déjà impatient de la retrouver après un début aussi prometteur.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Elle s’est pointée en minijupe. Une tenue qu’on ne porte qu’à l’abri de sa voiture climatisée, vitres fermées et, de préférence, teintées, tout le monde le sait. Sauf Abike Johnson. Qui a exhibé ses jambes puis s’est étonnée qu’une meute nous coure après.

J’ai dû l’emmener chez moi. Le chauffeur était parti. Aucun policier digne de ce nom ne nous aurait laissé passer sans l’arrêter pour tenue indécente, voire pire. Une réaction peut-être excessive de ma part. Même si elle le cachait bien, répondant du tac au tac aux quolibets des conducteurs de danfo, elle était perturbée. Il a fallu qu’elle menace de s’en aller pour que je capte qu’elle était vraiment chamboulée. Ses doigts tremblaient quand elle a tapoté sur les touches de son portable et elle refusait de croiser mon regard. Je me suis excusé. Enfin – c’était la seule solution – je lui ai proposé de l’emmener se changer à la maison.
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Avec Abike à mes côtés, j'ai été encore plus sensible au côté sordide du quartier. Les caniveaux débordants, les essaims de mouches, la peinture écaillée m'ont sauté aux yeux avec un regain de force. J'ai failli rebrousser chemin. Se battre avec cent types du quartier semblait plus facile que de lui montrer mon immeuble.
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Je ne comprends pas pourquoi les gens de mon quartier se font dévaliser. Le triple de nos objets de valeur correspond à peine à une fraction de ce que des voleurs trouveraient dans des maison auxquelles je pense. Quels que soient leurs motifs, des voleurs armés visitent le quartier deux fois par mois. Au premier coup de feu, on se recroqueville et, le lendemain on remercie Dieu de ne pas avoir été les victimes. Appeler la police ne nous traverse pas l'esprit. Nous ne l'intéressons pas.
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- Les filles de bonnes familles ne se mariaient pas sans l'autorisation de leurs parents, expliquait-il, penaud, à ce passage de l'histoire.
- En effet, mais votre grand-père était un tribaliste. C'était l'unique raison de son opposition à notre mariage. Le tribalisme est un frein au développement du Nigéria. Il ne faut jamais se fonder sur l'origine tribale de quelqu'un pour le juger.
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Au marché de Yaba où nous nous trouvions, les baraques en bois ployaient sous le poids du désir qu'à le Nigérian moyen d'avoir l'air d'un Occidental pour un prix aussi oriental que possible.
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Payot - Marque Page - Chibundu Onuzo - La Fille du roi araignée.
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