La flûte enchantée

Comment mettre le célèbre opéra de Mozart, un joyau de notre culture européenne, à la portée des plus jeunes ?

Père Castor revisite cette magnifique histoire qui oppose deux royaumes, deux pouvoirs avec au centre une belle histoire d'amour et des épreuves !

Un album grand format qui privilégie une immersion dans le récit par ses dessins qui évoquent les enluminures.

Charlotte Gastaud nous gâte par ses illustrations en pleine page. On reconnaît le soucis du détail avec l'utilisation de formes simples comme les traits, les points ou encore les ronds et les carrés qui subliment le texte.

Elle peint des mondes enchantés où la nature et les animaux sont magnifiés.

Mais le texte est aussi une très belle surprise car son découpage et son efficacité servent l'histoire qui, bien que relativement complexe, se révèle fluide et agréable à lire.

Une belle adaptation de ce trésor en conte où l'image offre en quelque sorte le pendant de la musique...
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" La flûte enchantée"?
Nous ne connaissons le titre que sur sa bonne réputation de symphonie classique, accompagnée au pas par les pointes de petits rats de l'opéra.
Mais de quoi ce Ballet parle t-il?
Cela parlera de musique, de chevalerie, de magie, de jeux d'apparence et même de tromperie.
Beaucoup de personnages de cette histoire auront beaucoup de mal avec la vérité.

C'est l'histoire d'un prince qui un jour secourut la puissante Reine de la Nuit des crocs d'un maléfique serpent. Il n'en viendra pas à bout tout seul mais la Reine saura récompenser sa témérité.
Confiante sur ses qualités de bonnes manières et de bon élève sur les codes de chevalerie, elle le priera de l'aider à sauver sa fille, retenue contre son gré chez un autre être puissant.
Comment une Reine de la Nuit ne peut-elle pas en venir à bout, avons-nous envie de nous demander?
Ce autre personnage doit être vraiment très puissant.
Pour se faire, la Reine offrira une flûte enchantée au prince pour venir à bout des obstacles ( non, pas une épée). le sifflement enchanté fera danser, danser les ennemis sans qu'ils puissent y résister.
La Reine confiera aussi un carillon à un pauvre oiseleur qui passera là et qui, tout en tombant sur la scène du serpent, s'en attribua bêtement la victoire.
Pour la peine, tu nous devras un exploit mérité.
Voici un serviteur tout désigné et redevable.

Attention.
Ne vous fiez pas aux apparences, chers jeunes lecteurs car elles seront aussi trompeuses que la nuit est noire et qu'elle obscurcit notre vue et notre jugement.
Le ravisseur affirmera qu'il n'est pas l'ennemi à craindre et que la princesse est venue chez lui se réfugier.
Voici qui devrait attiser notre curiosité et ce n'est que le début de la quête.
L'usage de la flûte nous amusera, capable de rendre docile celui pour qui l'air est destiné, du géant aux éléments naturels.

Le récit.
Arrivé aux trois quart de l'histoire, nous remarquerons bien que le fil de l'histoire s'accommodera de nombreux raccourcis car les intrigues s'annoncent extrêmement rapidement. Probablement était-ce utile, selon l'auteur Pierre Coran et qu'il était difficile de proposer l'aventure dans son entier sans proposer plus de pages.
Mais nous aimons ce qui s'y passe., l'atmosphère magique, colorée et épicée, entretenue par l'illustratrice Charlotte Gastaud, afin de relever le caractère exotique des noms Tamino, Papageno ou Sarastro. Avec ces teintes choisies sur la nature, nous penserons safran, poivre rouge et peut-être cumin. La stylisation et ses choix de couleur inspireront aussi des imprimés de costumes insulaires venant d'horizons lointains ou tout simplement des costumes de théâtre, d'opéra.
Cette version est une bonne mise en bouche pour profiter d'un vrai spectacle son et lumière de l'histoire de la " Flûte enchanté".
C'est à découvrir.

Les illustrations de Charlotte Gastaut sont toujours très belles, mais je dois avouer que je m'attendais au style et au travail que j'avais admiré sur le lac des Cygnes (Amaterra). J'aurais dû réaliser que ce n'était pas le même éditeur, donc pas la même collection. du coup, même si c'est beau, cela a un peu joué sur mon enthousiasme.
L'histoire est assez floue. En voulant l'adapter en album et la simplifier pour les enfants, elle a un peu perdue de son sens et de sa lisibilité. Je reste dubitative et je ne sais pas si un enfant suivra bien.
J'ai vu une réalisation de cette pièce il y a un paquet d'années, et je ne me souviens pas bien de tout, mais ce livre ne m'a pas vraiment aidé à me rappeler de l'histoire...

Pierre Coran nous livre ici l'histoire de la flûte enchantée en un texte accessible à tous, chantant par ses refrains et motifs récurrents, et empli de rebondissements et d'émotions.

Mais à mes yeux, ce qui fait de cet ouvrage un chef-d'oeuvre sont très certainement les sublimes illustrations d'une Charlotte Gastaut au sommet de son art. Sans égaler la magnificence de son album le lac des cygnes (incomparable notamment grâce à ses effets dentelle des pages découpées), La flûte enchantée permet à l'illustratrice de faire montre de toutes les facettes de son incroyable talent : des dessins sublimes, des choix de couleur pertinents et magnifiques, une maîtrise du noir et blanc, le tout enrobé de douceur, poésie, noblesse... et humour !
L'influence japonaise se sent dans les décors et les motifs, et se marie subtilement à ce récit.

Toutes les pages sont incroyables de beauté (c'est réellement à couper le souffle, pour qui aime son style), mais mes préférées restent celles avec la reine (personnage pourtant "méchant" dans l'histoire... comme quoi !), et la splendide double-page sous la pluie.

Bien qu'ayant un style anguleux et en apparence figé, Charlotte Gastaut se renouvelle sans cesse, magnifiant tous les sujets qu'elle illustre... Je suis définitivement conquise par cette artiste !

La flûte enchantée, je connais juste Mozart et le nom de cette histoire. Je n'avais jamais eu la curiosité d'en connaître davantage et cet album m'a donné très envie de réparer ça ! C'était une pause intéressante et captivante, je n'ai pas tout saisi parce que l'adaptation a dû faire des choix et que l'on peut se sentir un peu perdu par cette rapidité... Néanmoins, c'est une très belle entrée en matière dans le monde de l'opéra, j'ai eu très envie d'écouter la musique qui va avec.

Cet album est parfait pour se faire une première idée des sujets évoqués par cet opéra, il permettra — avec une écoute des morceaux — d'avoir une première approche de l'opéra. Ce n'est pas un art super populaire ou très présente dans la littérature jeunesse, je suis donc très heureuse de ce parti pris, de ce pari osé de mettre en avant une oeuvre très connue et de l'adapter en texte. le mélange des genres entre musique et littérature fonctionne très bien et personnellement, j'ai très envie d'en apprendre davantage sur cet univers.

Le texte est très chouette, simple et poétique, fort et il sait être enchanteur. C'est un style soigné sans être trop complexe, il donne les grandes lignes de l'histoire ; une intrigue remplie de créatures fantastiques, de romance et d'affaires de famille, sur fond de nuit et de liberté. L'histoire m'a totalement charmée, j'ai passé un excellent moment en compagnie du prince Tamino et de sa belle Pamina. Les personnages sont nombreux, la Reine, Sarastro, Monostatos ou encore Papageno sont très intéressants à suivre, à comprendre.

Les illustrations sont signées Charlotte Gastaut que j'avais découvert dans La princesse au petit pois des éditions Lito. C'est de toute beauté et clairement, les illustrations fonctionnent tellement bien avec le texte présenté ! C'est juste extraordinaire, la qualité des textures, des motifs, je me suis perdue dans la contemplation de ce travail de titan pour donner un aspect fantaisiste, magique et si beau à l'ensemble. Je suis surtout fan des décors et des vêtements qui sont à couper le souffle.
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