La maison en thé

Déception pour cet album qui m'avait fait honteusement de l'oeil à l'occasion de la dernière Masse critique de Babelio.

On sent bien que Nicolas Zouliamis a souhaité rendre hommage à Alice au pays des merveilles, et on l'imagine sans mal fan de Lewis Carroll. Car que fait Michèle au début de l'histoire ? Suivre son chat à travers un trou dont elle ne sait pas où il mène. Et là, elle tombe sur une théière-locomotive toute fumante, qui la transporte cahin-caha à travers un drôle d'univers, accompagnée d'autres voyageurs bizarres - qui ressemblent vaguement aux têtes d'Odilon Redon, maintenant que j'y pense, en ceci qu'ils ne sont que des têtes.

D'un côté, ça semble plein de fantaisie et de bizarreries, d'un autre côté, ça manque justement de fantaisie (et un peu de bizarreries). Si j'osais une comparaison audacieuse - ce que je vais faire -, je dirais que c'est comme le voyage trépidant d'Indiana Jones dans la mine du film Indiana Jones et le temple maudit, mais sans la trépidation, sans rythme, sans action, sans véritable rebondissement, sans événement accrocheur et, bien pire, sans véritable ambiance. S'il arrive des péripéties à Michèle, elles sont au final assez quelconques : elle tombe uniquement dans du sucre dont elle se dépêtre assez facilement, et ce genre de choses.

Dommage, le décor était planté, les personnages insolites inventés. Mais en l'absence d'une intrigue consistante et d'une belle atmosphère onirique, voilà qui tombe en partie à plat. On se serait attendu à davantage de touche british (c'est le minimum, pour une maison dans laquelle voyage secrètement une théière fumante), et surtout, à pouvoir rêver et s'étonner avec Michèle.

Nul doute que le livre trouvera son public, avec ses dessins à l'ancienne (que je n'aime pas plus que ça, mais c'est une simple question de goût) et son univers original. Mais que voulez-vous, il en faut davantage pour émouvoir une vieille lectrice blasée ! Et du coup, ça ne me donne pas envie de le conseiller à des enfants.

: Un univers de conte assez proche de la fantaisie japonaise du réalisateur Myazaki avec ses objets animés et ses énormes têtes.
" La maison en thé" est à se représenter entre le roman illustré et le conte.
C'est un temps de rêverie qui prendra l'allure d'un voyage en train.
Oui, le titre nous promettait dès le départ de la maison hantée, enfin non, surtout de la maison en "thé". Ça sera bien moins hostile.
Oui, cette nouvelle maison où viendra s'installer la famille de cette petite fille, notre héroïne, sera déja habitée et oui, il y aura un lien avec le thé.

C'est en suivant, surprenant, son chat dans ses escapades secrètes et en remarquant qu'il grossissait anormalement depuis leur emménagement, que l'héroïne découvrira la drôle vie de la maison.
L'emménagement ne sera qu'anecdotique, la véritable aventure se concentrera après, sur le voyage onirique, sur sur ce drôle de service à thé qui parcourera la maison à certaines heures de la journée comme une locomotive et qui traversera les murs.

Nous nous laisserons imprégner par le texte de Nicolas Zouliamis, doux et magique, qui adoucira l'étrangeté et l'allure inquiétante des fruits et autres passagers du service à thé sur les illustrations.
Texte et images seront complémentaires, apportant et liant sa propre saveur magique, du sucre par ci, de l'amertume par ici, comme avec un thé aux feuilles de menthe.
Les jeunes lecteurs devraient être charmés si il respecte la recette: impérativement ne pas sauter l'étape du texte.
On ne sait pas où nous mènera au début le voyage du service à thé, qui fera plusieurs haltes du jardin aux gouttières de la maison.
Et pourtant, la petite héroïne, réduite à la vapeur à la taille d'une tasse-wagon, sera sur le point de découvrir l'envers des choses, la maison et ce qui l'entoure sont vivants, gorgés de souvenirs et de secrets.
C'est original. Proche de la fantaise de Lewis Carroll mais bien moins bavard. Oui, il y aura de l'onirisme japonisant pour se laisser surprendre et éprouver autant de craintes que d'émerveillement.
Pas d'Alice mais juste un délice d'épices, de senteurs de fleurs et de breuvages des bois.
Un conte sur les odeurs et les souvenirs.
On a aimé.

J'ai découvert ce livre grâce au #pumpkinautumnchallenge , et lorsque je l'ai vu dans la sélection de la dernière masse critique Babelio, je n'ai donc pas hésité une seconde à postuler ! Merci à la maison d'édition pour l'envoi de ce livre. 🙂 La couverture à elle seule vaut le détour, magnifique illustration qui résume en fait pas mal l'histoire.

Michèle, petite fille curieuse, vient d'emménager dans une grande maison à la campagne. Elle s'habitue petit à petit à sa nouvelle vie, mais un détail la perturbe : le pelage de son chat gonfle et l'animal disparait chaque jour sans qu'elle ne le retrouve de la journée. Elle décide de se cacher et d'observer ses moindres faits et gestes. S'ennuyant d'abord profondément, elle sent soudain une délicieuse odeur de fruit et de fleur… accompagnée par un petit train service à thé qui sort d'un trou de plinthe qui n'existait pas avant. La petite Michèle ne va pas hésiter à monter à bord et découvrira sa maison sous un jour nouveau !

Ce livre est d'une richesse incroyable. D'abord dans ses illustrations. Très colorées, elles ont un style « ancien » plus que charmant, qui m'a replongée avec nostalgie dans les souvenirs de lectures de mon enfance, mais avec des inspirations un peu japonaises, naturelles, pleines de magie et d'étrangeté. J'y ai retrouvé un mélange entre les univers de Miyazaki, de Tim Burton dans les côtés plus sombres et étranges, de la marque Fiftyeight, connue pour sa vaiselle à visage, et bien sûr d'Alice au pays des merveilles, avec cette petite fille qui part vivre son aventure en rétrécissant et qui « subit » diverses péripéties, se laissant porter par le train. Un régal !

J'ai aussi beaucoup aimé le texte proposé avec chaque illustration. Il mêlait à la fois une très jolie histoire, à des sons/onomatopées, mettant une sonorité particulière et donnant ainsi vie au récit.

Michèle apprend à connaître la vie secrète de sa demeure, n'ayant jamais soupçonné tant d'activités dans ses murs et son jardin ! le fait d'être toute petite lui fait observer des détails qu'elle n'aurait jamais soupçonnés. Comme dit précédemment, Michèle n'est pas entreprenante, elle va surtout rester dans sa tasse et explorer ce nouveau monde extraordinaire depuis son siège en thé. Ce n'est pas pour autant qu'elle reste sans rien faire !

J'ai aussi trouvé très touchants les échos du passé qui réapparaissent, montrant qu'une maison ancienne possède une âme. Je dois dire que j'ai trouvé le concept du train de thé génialissime. Il y a beaucoup de détails, d'éléments incongrus à découvrir. Les personnages fruits sont à la fois mignons et carrément flippants. 😀 le grand format de l'album fait d'ailleurs la part belle aux dessins !

Un album coup de coeur : des illustrations grand format magnifiques, entre souvenirs d'enfance et inspirantes inspirations, une petite fille qui vit des aventures magiques assisse au fond de sa tasse, une jolie histoire, touchante et étrange, qui se déguste doucement, un bon thé à la main.
Lien : https://livraisonslitteraire..

La petite histoire

Michèle est une petite fille qui vient d'aménager avec ses parents dans une vieille maison. Elle a encore du mal à s'acclimater. Un jour, elle décide de suivre son chat qui disparaît tous les après-midi à la même heure. Elle se cache et l'observe quand tout à coup... un drôle de train théière sort du mur.

Ce que je retiens de cet album...
Nicolas Zouliamis nous entraîne à la suite de Michèle non sur les traces du lapin blanc mais d'un chat noir vers un monde fantasmagorique où les fruits et les objets s'animent.
Les références à Alice aux Pays des Merveilles sont multiples (théière, horloge, chenille...), mais la "sorcière" rappelle plutôt des personnages des studios ghibli, notamment Kiki la petite sorcière. C'est tout un imaginaire qui est ici développé. L'imagination de la petite fille va bon train, elle nous fait part d'un rêve naît de sensations, d'odeurs qui réveillent l'empreinte laissée par l'ancienne propriétaire.
La plume de l'auteur-illustrateur est très onirique et poétique, imagée, métaphorique à souhait. Nous suivons Michèle au Pays de la Théière pour une réinterprétation d'Alice pour questionner et pour évoquer le pouvoir du rêve.
Les dessins oscillent entre merveilleux et cauchemars avec ses têtes et ses objets personnifiés.
Un Alice aux Pays des Merveilles revisité où l'imagination d'une petite fille rappelle et appelle le souvenir d'une autre petite fille pour sublimer les petits bonheurs de la vie. J'ai adoré !
Lien : https://chrisbookine.blogspo..

La Maison en Thé est en bonne place dans notre bibli. Je l'ai acheté pour mes filles, mais en vrai un peu, beaucoup, pour moi. J'ai adoré. Les illustrations sont magnifiques, j'ai été transportée avec Michèle dans la tasse, et durant toute son aventure. Une parenthèse enchantée, hors du temps.
Superbe. C'est une jolie pépite que je conserverais précieusement. D'ailleurs, je le relis régulièrement dès que j'ai besoin d'un instant suspendu, juste pour rêvasser un peu.