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EAN : 9782715233157
192 pages
Le Mercure de France (12/04/2013)
4/5   8 notes
Résumé :
Parfois un chevrier ou un villageois qui cherchait du bois dans la forêt, un fagot sur la tête et une badine à la main, le rencontrait sur un sentier qui descendait vers la vallée. Ils murmuraient quelque salutation tout en pressant le pas derrière leurs chèvres, n'obtenant qu'un grognement pour réponse. Mais au-delà, on cessait de le voir : on arrivait à une grand rocher arrondi qui aurait pu être un colossal magicien noir attendant qu'il arrive, puis jetant son om... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'art de l'effacement est un petit bijou, un de ces recueils qui passent inaperçus, mine de rien, desquels on n'attend pas nécessairement grand chose à part un moment de lecture agréable mais qui se révèlent une belle surprise, une expérience enrichissante. Bon, soyons clair, ce n'est pas un coup de coeur qui figurera dans mon Top10, dont je chérirai le souvenir à jamais, mais, dans tous les cas, il me donne l'envie de lire d'autres bouquins d'Anita Desai.

Trois nouvelles, trois histoires. Toutes se déroulant en Inde, le pays d'origine de l'auteure.

Un haut-fonctionnaire vieillissant se rappelle sa première affectation. Timide, fraichement sorti de l'université, il avait obtenu un poste dans une région excentrée. Là, un pauvre métayer avait essayé de le convaincre de recommander la transformation en musée d'une vieille maison délabrée mais remplie des souvenirs de voyage du dernier propriétaire. Ou bien n'était-ce que son imagination ?

Une professeure de lettre timide convainc une ancienne camarade de classe de la charger de la traduction du recueil de son auteure préférée mais l'expérience ne tourne pas aussi bien qu'elle l'aurait souhaitée.

Un homme, qui n'a gardé presqu'aucun souvenir d'une enfance et d'une adolescence esseulées mais fortunées, tourne le dos à la civilisation à la mort de ses parents et s'isole sur une montagne au pied de l'Himalaya. Toutefois, cette civilisation le rattrape quand une équipe de tournage se pointe.

Trois histoires, trois protagonistes. Uniques mais, en même temps, semblables. Des êtres timides, qui n'osent pas confronter les autres, dire le fond de leur pensée, qui se laissent mener par les événements. Des êtres qui se protègent en s'isolant, qu'un seul et unique moment de courage (ou d'abandon) a pu faire entrevoir une possibilité mais qui retombent facilement dans l'oubli. Des êtres qui maitrisent l'art de l'effacement. Sur les autres, les projecteurs !

Trois histoires, trois protagonistes, un seul et même rêve ? Parce que ces trois nouvelles sont comme un long rêve évanescent. le lien qu'elles entretiennent avec la mémoire, les souvenirs, il est précieux. Après tout, le haut-fonctionnaire, Prema et Ravi sont-ils victimes de leur imagination ? Leurs têtes leur jouent-elles des tours ?

Et que dire du style d'Anita Desai ? Il est charmant, tout en douceur, pleine d'humanité. L'auteure n'a pas écrit des nouvelles à chute, oh non ! Et c'est correct ainsi. Pas besoin d'action, de rebondissements multiples. Il faut savoir se détendre, s'asseoir tranquillement et regarder autour de nous. Profiter du moment présent, de la vie. C'est tout.
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L'écriture d'Anita Desai nous enveloppe dans un tissu beau et élégant qui laisse entrevoir suffisamment de lumière pour apercevoir la beauté du monde mais dissimule entre ses plis les failles de l'âme humaine. L'auteure joue à merveille avec le clair-obscur et les reflets, les illusions et les fantasmes.
Dans ses trois longues nouvelles, Anita Desai tisse entre les personnages de chacune d'entre elles le même fil, évoquant la mémoire et l'oubli. Les souvenirs ne sont-ils pas cousus selon l'envie de chacun ? L'apparence est souvent trompeuse. Les songes et les mirages envahissent parfois si bien l'esprit qu'on finit par s'interroger sur le fondement des choses vécues. La frontière entre imaginaire et réalité serait, selon l'auteure, assez ténue.
Le musée des ultimes voyages. À l'automne de sa vie, un haut-fonctionnaire à la carrière brillante se rémémore ses premiers pas professionnels. Envoyé dans un coin isolé de l'Inde, il avait éprouvé une grande déception, à la fois paniqué, triste et découragé. Un sentiment d'isolement et d'abandon s'était emparé du tout jeune homme qu'il était alors. Retiré du monde, cette solitude forcée l'oppressait. Sa rencontre avec le gardien d'un bien étrange musée privé va momentanément le sortir de sa torpeur. Une parenthèse enchantée. Mais, cet endroit extraordinaire, ne l'a-t-il pas rêvé ?
La traductrice. Prema est professeure de lettres, même si en réalité Jane Austen, George Elliot et Simone de Beauvoir ne l'ont jamais vraiment passionnée. La quarantaine, célibataire, elle se rend bien compte de la monotonie de son existence. Et puis un jour, elle retrouve Tara, une ancienne camarade de classe. La voilà en présence d'une femme belle et charismatique (comme dans ses souvenirs), de surcroit éditrice de renom. À force de bavardages, Tara propose à Prema, médusée, la traduction d'un livre de Suvarna Devi, une auteure indienne méconnue écrivant dans un dialecte indien, l'oriya. L'oriya étant sa langue maternelle, Prema se plonge avec délice dans la traduction, dans laquelle elle finira par se perdre.
L'art de l'effacement. Un homme, Ravi, est de retour dans la région de son enfance, au pied de l'himalaya. Petit garçon adopté par un couple fortuné mais confié à une gouvernante, les souvenirs de Ravi n'ont pas laissé des traces impérissables. Peu présents, ses parents étaient souvent en voyage, à la découverte d'autres horizons. Adolescent, il fut envoyé dans des écoles prestigieuses et trouva un bon travail à Bombay. Son père et sa mère décédés, il prend la décision de revenir à la source. Tel un reclus, il se retire dans la forêt, dans les collines, seul face à lui-même, en communion avec la nature. Mais, une équipe de télévision débarque pour faire un reportage. L'homme est rattrapé par la civilisation. Pas si simple de se faire oublier, de disparaître, de s'effacer.
Une lecture inoubliable d'une grande auteure indienne que je ne connaissais pas.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Je remercie tout d'abord l'éditeur Mercure de France et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.
Cette fois-ci j'ai été vraiment contente de ma lecture. J'aime particulièrement la littérature indienne, donc cela était déjà un bon point de départ.
Ce livre est constitué de trois nouvelles, et c'est la dernière qui donne son titre à l'ouvrage.
Ma préférée est la seconde, "La traductrice". L'histoire d'une femme qui fut une élève moyenne, effacée, et qui rencontre à nouveau par hasard l''élève brillante qu'elle admirait plus jeune, et qui est devenue éditrice. Par ce biais, elle se mettra à la traduction vers l'anglais d'une oeuvre écrite dans l'un des nombreux dialectes minoritaires de l'Inde. Ce faisant, elle va se prendre au jeu et sera en quelque sorte piégée par la passion qu'elle va mettre dans cette traduction.
La première nouvelle m'a aussi plu, surtout par l'atmosphère typiquement indienne qui s'en dégage : un jeune fonctionnaire récemment nommé dans un village perdu se demande ce qu'il fait là et découvre fortuitement un musée abandonné
La dernière nouvelle ne m'a pas déplu non plus, mais ne m'a pas autant transportée. Elle a quand même son charme, et nous raconte l'histoire d'un homme qui s'est en quelque sorte retiré du monde, enfin qui n'y a jamais vraiment habité, se sentant mal à l'aise avec ses parents puis cherchant toujours à s'isoler, au plus proche de la nature. Cette nouvelle me semble avoir une portée plus "universelle" que les autres, elle aurait tout aussi bien pu avoir un cadre autre que l'Inde.
Bon, je ne suis pas très douée pour décrire pourquoi un livre m'a plu, pour moi il est plus facile de dire ce que je n'aime pas. Mais donc cet ouvrage fait partie des livres que j'ai aimés, par son atmosphère et son style.
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Livre composé de trois nouvelles. La dernière, qui donne son titre au livre, m'a paru la plus intéressante. Elles donnent un bon aperçu de l'Inde coloniale. J'ai été cependant un peu déçu par la chute de ces nouvelles, qui me laisse un peu sur ma faim. Mai au total, un livre agrable à lire.
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"L'art de l'effacement" est un recueil de nouvelles d'Anita Desai. C'est avec plaisir que l'on retrouve cette auteure et sa magnifique écriture. Un livre idéal pour faire une pause littéraire.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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critiques presse (2)
LeMonde
29 juillet 2013
Desai aborde ce sujet avec son pinceau inimitable, fluide et léger, faussement simple. On a le droit de préférer ses romans à ses nouvelles. Celles-ci constituent en tout cas une excellente introduction à l'oeuvre d'un grand écrivain. Une artiste de l'intime et de l'infime.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
02 mai 2013
Ecriture impeccable, élégance, justesse de ton. Mais sous cette prose si lumineuse, presque lisse, se cachent une multitude de zones d'ombre et de fêlures souterraines. Ce double mouvement - quiétude, inquiétude - constitue la singularité d'une oeuvre dont les personnages, eux aussi, sont déchirés entre l'être et le paraître, la comédie sociale et les exigences du coeur.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Il y avait là des illustrations, semblables à des joyaux de vie florale et aviaire, et on voyait de minuscules personnages lancés, sur des montures aux formes rebondies, à la poursuite de lions ou de gazelles, ou bien agenouillés devant des saints barbus dans des grottes de montagne. J'entrevis un couple de grues effectuant une parade nuptiale sur un tertre verdoyant, avant de passer à une jeune fille conversant avec son perroquet en cage et une autre écrivant une lettre à son bien-aimé lointain, puis à l'image d'un jeune homme épiant de derrière un arbre un groupe de jouvencelles se baignant dans une rivière, vêtues mais d'une manière transparente. Ici des éléphants, un howdah doré sur le dos, transportait des nobles vers un fort crénelé au sommet d'une colline, et là de menaçants nuages bleus apparaissaient, chassant les aigrettes blanches devant eux ; une jeune bayadère dansait dans une cour entourée de murs, un prince posait, une rose à la main, un autre montrait fièrement un faucon posé sur son poignet. Des chiens de chasse traquaient un cerf dans une forêt, suivis d'un chasseur armé d'un arc et de flèches. Un grand voilier appareillait. La foudre frappait. Des lignes d'exquise calligraphie couraient le long des bords, nommant, racontant. » Le musée des ultimes voyages.
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« Dehors était la liberté. Dehors était la vie à laquelle il choisissait d'appartenir – la vie des grillons sautant dans l'herbe, des oiseaux évoluant au loin dans la vallée ou s'élevant au-dessus des montagnes et des animaux invisibles dans les fourrés, ne trahissant parfois leur présence que par un bruissement ou une brusque succession de cris ou d'appels précipités ; des plantes obéissant à leurs propres nécessités végétales, presque imperceptiblement, apparemment inertes mais mystérieusement liées aux changements et aux mouvements de la terre. » L'art de l'effacement
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Un jour, en classe, l'enseignante avait nommé la nouvelliste dont le livre était posé ouvert devant elle - Suvarna Devi -, et avait parlé d'elle comme de l'héroïne méconnue de la littérature oriya. Elle lui avait dit à elle, Prema, l'étudiante la plus fervente qu'elle eût jamais eue, qu'il valait la peine d'apprendre la langue rien que pour lire les oeuvres de Suvarna Devi. «Elle ne vous révélera pas seulement la beauté de la langue, elle vous ouvrira aussi les yeux sur ce que vous ne saviez même pas exister ici...»

La traductrice
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« Comme il était facile de voir que ces mots convenaient mieux ici que les autres... Je me hâtai de continuer, de continuer pendant que durait ce sentiment de ce qui était approprié ou non, un instinct parfois fuyant qu'il fallait tâcher de maintenir à niveau suffisant de vigilance. Percevoir, reconnaître, choisir. Je n'étais que le conduit, le véhicule entre cette langue et ceci – mais c'était tout de même moi qui distinguais et choisissais, et j'étais la seule à pouvoir le faire, l'auteur elle-même ne l'aurait pas pu. » La traductrice
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Oui et oui. Comme il était facile de voir que ces mots convenaient mieux ici que les autres... Je me hâtai de continuer, de continuer pendant que durait ce sentiment de ce qui était approprié ou non, un instinct parfois fuyant qu'il fallait tâcher de maintenir à niveau suffisant de vigilance. Percevoir, reconnaître, choisir. Je n'étais que le conduit, le véhicule entre cette langue et ceci – mais c'était tout de même moi qui distinguais et choisissais, et j'étais la seule à pouvoir le faire, l'auteur elle-même ne l'aurait pas pu.
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