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EAN : 9782804175481
242 pages
De Boeck Supérieur (28/02/2013)
3.59/5   34 notes
Résumé :
Un ouvrage écrit par une Aspergirl pour les Aspergirls

Le syndrome d'Asperger est moins fréquemment diagnostiqué chez les filles que chez les garçons, et même une fois les symptômes identifiés, il est généralement difficile de bénéficier d'un soutien approprié. Les stratégies d'adaptation déployées par les femmes atteintes du syndrome d'Asperger quel que soit leur âge masquent souvent les difficultés, les déficits, les défis et l'immense solitude auxq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un livre qui pourrait être fort utile à toutes les filles et femmes Asperger, afin de les aider à se comprendre et à s'accepter. Il est aussi destiné aux familles, aux parents... Son langage y est simple et efficace.

Ce livre a fait son chemin en moi, petit à petit, aléatoirement.

Au tout début, j'ai été très gênée par le fait que l'auteur s'adresse directement au lecteur (pardon, à la lectrice), quelle qu'elle soit et quelques soient ses particularités. Je pensais, à ce stade de ma lecture, que ce livre m'aurait été fort utile pendant l'enfance ou l'adolescence, puisqu'il me semblait être construit pour les personnes de ces âges-là, et c'est peut-être ce qui explique pourquoi j'ai pu me sentir quelque peu excédée par moments. Aujourd'hui, à 42 ans, il n'est qu'un petit pansement sur des plaies intérieures béantes dues à tout ce que j'ai pu m'infliger psychiquement, physiquement et psychologiquement par ignorance de ce que j'étais vraiment. Mais il a malgré tout réussi l'impossible dans l'état où je suis actuellement : commencer à me comprendre et à m'accepter telle que je suis.

À de nombreuses reprises, je ne me suis pas sentie d'emblée concernée par les propos ou le sujet abordé, jusqu'à ce qu'UN mot ou UNE anecdote fasse tout basculer en appuyant exactement là où ça fait mal. Dans les chapitres où je me reconnaissais bien trop, j'éprouvais une sorte de malaise : j'avais comme l'impression d' « être prise sur le fait », d' « être prise en faute », et une forme de culpabilité et de honte (tellement connues) m'envahissaient, vite dissipées, heureusement, par les différents témoignages qui me faisaient, tout doucement, me sentir moins seule, moins monstrueuse. J'ai alors, enfin, commencé à mettre le doigt sur des « faits » concrets de ma personnalité, comme les crises de colères noires et fulgurantes (j'aurai pu citer l'intégralité du chapitre 17 Les accès de colères), l'oubli, l'effacement et l'envie de tout plaquer (voir chapitre 18 Couper les ponts), les « coups de moins bien », les états dépressifs et les dépressions..., sans parler de tout ce qui concerne les surcharges sensorielles (ce ne sont que quelques parcelles d'exemples parmi tant d'autres). À l'inverse, à chaque fois où je me retrouvais dans le « tableau opposé » à celui décrit (notamment le haut potentiel intellectuel), je ressentais comme un énorme malaise, différent celui-ci, mon sentiment d'imposture et de culpabilité reprenant alors ses droits sur mon esprit.

En résumé, ce livre a fini par m'aider. Je crois.
Je recommande donc chaudement cette lecture. Je souhaiterai même que mes parents l'achètent et le lisent, eux qui ont appris bien trop tard ce qu'il en était réellement me concernant.

Voilà. Désolée pour cette « critique » très (trop, je le sais) personnelle. Mais il m'a été impossible de la tourner autrement, et je pense qu'elle peut faire un petit écho aux propos de ce livre.
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livre didactique mais pas que, truffé d'exemples concrets, vécus , il prend avec sourire ce phénomène trop peu diagnostiqué chez les jeunes filles et ne parlons pas des femmes qui vivent cet 'à côté", cet "en dedans" comme une croix alors que leur vie serait facilité si elles avaient rencontré une personne sachant reconnaître les signes et leur expliquer.
une aspi diagnostiquée à 54 ans , il n'est jamais trop tard !
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Rares sont les ouvrages à traiter exclusivement du syndrome d'Asperger chez les femmes, la plupart se concentrant sur les descriptions génériques faites sur la base des Aspies hommes. Ce livre représente donc une grande bouffée d'oxygène, de par son thème bien sûr, mais aussi par le ton utilisé, simple, clair et précis. Rudy Simone parvient à décrire le syndrome d'Asperger de l'intérieur, avec des témoignage de femmes et de parents de filles Aspies, ce qui donne donc un aperçu beaucoup plus enrichissant, varié et dynamique que les ouvrages écrits par des professionnels non-autistes (bien que certains soient excellents par ailleurs !). A travers les chapitres, nous découvrons certes les difficultés et faiblesses des femmes Aspies, mais également leurs forces et tout ce qu'il est possible de mettre en place afin de se sentir mieux. Les différents témoignages montrent à quel point le syndrome d'Asperger en lui-même, par extrapolation les autismes en général, et le vécu de celui-ci sont propres à chaque individu et ne peuvent se cantonner à un listing froid et rigide.
Je pense qu'il serait d'intérêt public que ce livre soit diffusé et lu, notamment en France, où la culture sur la question reste souvent cantonnée à des stéréotypes destructeurs qui, comble de l'infamie, peuvent freiner des personnes ne sachant pas qu'elles sont autistes mais ayant un doute, à ne pas tenter la démarche diagnostique car ne rentrant pas dans "les cases" du trouble tel que le définissent les praticiens. Ce que ce livre prouve est bien que, si l'autisme et le syndrome d'Asperger composent la personnalité de la personne, ils ne la résument en aucun cas, et que chacun est différent dans sa manière de le vivre et de l'exprimer. S'il existe bien des différences fondamentales entre le fonctionnement autistique et celui neurotypique, cela ne veut pas dire que les autistes se trouvent hors du genre humain, et c'est ce que Rudy Simone et les femmes qui témoignent avec elle expriment si bien. Nous ne sommes pas sous-humains, nous ne sommes pas sur-humains, nous ne sommes pas hors-humains ! Si cela était compris, la cohabitation entre tous serait déjà plus aisée...
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Un livre intéressant pour avoir une première approche des TSA sans déficience intellectuelle (le syndrome d'Asperger n'existant plus dans le DSM-5), notamment pour les femmes, qui ont souvent davantage de difficultés à obtenir un diagnostic.

On peut regretter l'approche très américaine du livre, avec des références au système de soins outre-Atlantique (ce qui peut se comprendre) mais également une approche très centrée sur la religion et la spiritualité.
Je déplore également qu'à de nombreuses reprises, l'autrice évoque l'autisme comme une maladie dont il faudrait guérir ou, tout au moins, atténuer les symptômes les plus visibles. de nombreuses pages sont consacrées aux difficultés des "Aspergirls" (comme elle les appelle) à communiquer, en insistant sur l'importance pour elles de masquer ou d'expliquer leur comportement à leur entourage.
J'aurais aimé une approche plus ouverte et tolérante de la diversité, tant pour les aspects liés au trouble du spectre autistique que pour la personnalité de chacune. Car, avant d'être des femmes "avec autisme", chacune est une personne, unique et entière, qui peut être acceptée dans la société avec ses forces et ses faiblesses.

Bref, ce livre propose une approche un peu trop en mode "guide pratique" et pas assez axée sur la psychologie selon moi. D'ailleurs, les conseils données sont assez agaçants et manquent de souplesse dans leur formulation (peut-être est-ce lié aux aléas de la traduction ?) comme si l'autrice se posait en donneuse de leçons.

A conseiller pour une première découverte, en invitant les lectrices à aller vers d'autres auteurs comme Tony Atwood.
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Je n'ai pas du tout apprécié ce bouquin, que j'ai d'ailleurs abandonné et que j'ai eu la chance de pouvoir me faire rembourser (ouf !!) pour prendre "Le Syndrôme d'Asperger" de Tony Attwood à la place.
Outre le côté "'américain" avec une place trop importante, selon moi, accordée à la religion, cette lecture a été pour moi une purge, j'ai laissé tomber à mi-parcours. J'ai eu l'impression de lire un magazine pour adolescentes, écrit par une adolescente. Mal écrit, partant dans tous les sens. Aucune rigueur scientifique, pas de référence à des études sur l'autisme (ou bien je suis passée à côté). Il s'agit certes d'un témoignage, mais celui de Julie Dachez (Dans ta Bulle) est infiniment plus sérieux et étayé.
Et alors, le côté "j'ai pressenti des événements comme le 11 septembre ou le tsunami de 2004, comme les chats qui ressentent quand il va y avoir des tremblements de terre", pardon hein, mais rien que ça, ça m'a bien fait regretter d'avoir entamé cette lecture.
Ah, dernier point : elle s'est auto-diagnostiquée Asperger... Désolée, elle l'est peut-être, je n'en sais rien, mais parler de "nous les Aspergirls" quand t'es même pas sûre d'en être une me paraît, au mieux, très présomptueux.
Bref, j'ai peut-être un jugement trop sévère, mais pour moi ce livre est une arnaque.
Cela étant dit, tant mieux si ça peut aider des gens, en première approche, malgré tout...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les femmes atteintes de troubles du spectre autistique constituent une subculture, elle même partie intégrante d'une subculture. Nos bizarreries, nos difficultés, nos habitudes, nos caractéristiques et nos points de vue sont similaires, à peu de choses près, à ceux des hommes, avec ce petit truc en plus qui nous est propre. Non pas que le syndrome d'Asperger se présente différemment chez les filles et les femmes, il est simplement perçu différemment, passant par conséquent la plupart du temps inaperçu.
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Pendant mes terribles moments de dépression, les vœux de mon mari "dans la santé comme dans la maladie" éclatent véritablement au grand jour. Alors que je suis allongée dans un état proche de la catatonie, il m'apporte de quoi manger et de quoi boire, tout en sachant que je n'avalerai rien. Il change mon pyjama et m'encourage à me doucher. Parfois, j'ouvre les yeux après de nombreuses heures de sommeil et il est là, couché près de moi, impatient que je me réveille. Il essuie mes larmes une à une tout en trouvant les mots réconfortants qui, même s'ils ne me débarrassent de ma dépression, contribuent je pense à mon équilibre mental car sans eux, je ne serai probablement pas là aujourd'hui. Il lui arrive de pleurer avec moi, comme s'il était capable de ressentir ma douleur mais je me rends compte que la raison est tout autre. C'est simplement que je lui manque, qu'être "nous" lui manque et ça me donne encore plus envie de pleurer. Jour après jour, nuit après nuit, il m'attend. C'est la plus belle manifestation de l'attention que l'on peut porter à autrui.
(témoignage de Brandi)
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Nous avons cette merveilleuse faculté de pouvoir penser aux choses en profondeur, continuellement et ce durant de longues périodes. Dans le cadre des passe-temps, cela s’appelle une passion. Au travail ou à l’école, il est plutôt question de concentration. Mais dans la vie personnelle, on parle d’obsession. Tous ces termes correspondent au même trait Aspie.
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Une dépression peut commencer par un sentiment embrumé de part et d'autre du cerveau en même temps qu'un raidissement au niveau du front. Je me sens abattue, un peu négative. Je ne respire pas profondément. (Parfois cependant, je me sens très bien, et même heureuse.) Puis le déclencheur entre en scène, un événement tel qu'une remarque ou un changement de programme. Il se peut que cela se produise à la fin d'une journée de surcharge sociale ou sensorielle. Il se peut encore qu'il s'agisse de quelque chose de plus évident comme une rupture ou le fait d'être la cible d'individus méprisants, d'un malentendu ou de ragots blessants. Quelle que soit la raison, j'ai le sentiment d'avoir été frappée par une batte de baseball. Je le ressens dans mon ventre et dans ma tête. Je suis soudain prise de vertiges, un peu comme si le monde s'était mis tout à coup à tourner sur un autre axe. C'est cette sensation de faiblesse juste avant l'évanouissement, ce sentiment que l'on ressent au moment ou l'on reçoit une mauvaise nouvelle. Il ne vous reste plus qu'à figer tout cela et à rester là pendant des heures, des jours même. Une fois que cela se produit, il nous est très difficile de ne pas toucher le fond. Nous sombrons vite et la chute est violente.
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Des parents qui ne sont pas informés représentent la pire des tortures pour une Aspergirl. Mais dites-vous bien qu'ils ne comprennent pas à quel point vous êtes sensibles et combien votre situation est difficile. S'ils savaient, ils seraient plus à même de vous aider. Ils ne se rendent pas compte du mal qu'ils vous font.
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