Le Ciel est par-dessus le toit

Les romans de Florence Jouniaux sont vraiment incroyables, toujours différents, riches et profonds !
Avec ce roman à suspense, difficile à classer, (thriller psychologique, peut-être ?) Florence nous met face à un fait de société rarement mis en lumière, l'esclavage moderne… Une histoire forte et poignante.
De l'esclavagisme sur les chantiers, au travail de bonne chez un mafieux russe, ou dans des restaurants et en passant par l'esclavage sexuel d'enfants mineurs, l'autrice nous dépeint un panel complet et glaçant de tous les types de rabaissements et d'exploitation possible des hommes par d'autres qui se pensent surpuissants et intouchables.
Une famille thaïlandaise est séparée dès son arrivée en Suisse malgré les belles promesses qu'on leur avait faites. On découvre d'abord l'expérience de Ratana, qui passe de la désillusion à l'effroi d'être devenue l'esclave d'une famille russe. Elle subit l'humiliation et l'enfer. Et malgré quelques alliés, même les plus surprenants, qui vont tenter d'adoucir sa situation et l'aider à retrouver les siens, elle traverse un calvaire. Ses larmes et ses prières achèvent chacune de ses journées et nous vrillent le coeur.
Les scènes concernant l'esclavage sexuel sont dures, car réalistes, et on sait que cela arrive. Personnellement, je n'ai pas pu lire certains passages mais j'ai veillé à ne rien perdre de l'histoire. Ces passages ont été vraiment compliqués pour moi, mais tout est décrit avec intelligence et sans tomber dans le scabreux. On est horrifiés de découvrir certaines pratiques, les esclaves deviennent des sources de profit, ils sont totalement déshumanisés. Comment peut-on tomber aussi bas ? Et je parle des bourreaux, quelle que soit leur place sur cette échelle de l'horreur.
Nous sommes plongés au coeur de la vie d'esclave des quatre membres de cette famille, chacun en subissant une différente. Florence nous dépeint leur quotidien sans tomber dans l'excès mais la réalité est déjà bien assez sombre. Inutile d'en rajouter et c'est fait intelligemment.
On s'attache très vite aux personnages et on espère une issue heureuse. le suspense est présent, les descentes aux enfers se succèdent, tout en préservant l'humanité par les sentiments des personnages. La tendresse et l'amitié s'invitent grâce à d'autres personnages. Certains passages nous permettent de reprendre notre souffle et ajoutent des rebondissements dans l'intrigue.
On est pris dans cette histoire, on veut connaître la fin, le destin qui attend cette famille… Florence parvient à créer un rythme haletant et addictif. Quand le sort d'une jeune fille émeut ceux qui l'entourent et donne des ailes pour combattre l'injustice… Ce roman est un très beau témoignage de courage. J'ai vraiment été bouleversée par cette lecture.
La famille de Ratana va-t-elle survivre ? Se retrouver ? Comment peut-on se reconstruire après avoir subi de telles atrocités ? Comment supporter de telles tortures ? Toujours s'indigner, ne jamais accepter… et pourtant, on se sent tellement impuissants. Autant de réflexions que fait naître cette lecture.
Un sujet fort qu'il était important d'aborder, mais une lecture pour lecteurs avertis… même si Florence le présente avec respect et beaucoup d'humanité, et toujours avec une plume fluide et agréable.

Un tout grand merci à Florence Jouniaux pour m'avoir fait découvrir son dernier roman. Et quel roman 😱

Ce roman est déroutant, émouvant, dérangeant, puissant et tellement criant de vérité.

Le premier thème est la traite d'humain est encore d'actualité même si on en parle moins. Des familles viennent dans les pays civilisés avec l'espoir d'une vie meilleure et tout reprendre sur de bonnes bases. Mais tout ça n'est qu'un leurre. Les familles sont souvent séparées. Certains membres sont utilisés pour les restaurants, chez des particuliers comme servantes et d'autres et surtout les jeunes enfants servent d'objet sexuel aux pédophiles et autres êtres abjects.

Le second est la pédophilie. C'est un sujet très tabou, sensible et qui a meurtri mon coeur. En lisant ce que subissent les victimes, j'ai les larmes qui ont coulé de tristesse, de colère. Même si ce n'est qu'une fiction, nous savons tous que c'est une réalité douloureuse. 😢

Le troisième c'est l'esclavage. Ces personnes qui sont utilisées dans le domaine privé et qui n'ont aucune existence légale, car les patrons leur prennent leurs papiers dès leur arrivée. Elles travaillent à n'en plus finir, n'ont pas de repos et ne peuvent s'arrêter. Je ne sais comment certaines personnes arrivent à tenir ce rythme infernal sans aucune reconnaissance ni remerciement.

Heureusement, Florence Jouniaux a mis aussi de la douceur, de l'émotion positive qui vous interpelle et qui mette du baume au coeur. Elle démontre que certaines gens peuvent changer lorsqu'ils croisent le regard de la victime ou si une personne leur montre la voie à suivre. Une prise de conscience. Certaines personnes ont un coeur énorme et n'hésitent pas à se mettre en danger pour en sauver d'autres au péril de leur vie.

Céu, Lamaï, Ratana, Bruno, Nathan, Milla sont les principaux personnages du récit. Mais qui sont-ils ? Je ne vous dévoilerais pas leur rôle, car il est important que vous alliez à leur rencontre et découvrir leur vie, leurs émotions et leurs pensées.

En résumé, ce roman m a fendu le coeur par sa noirceur mais Florence Jouniaux a réussi à éclaircir l'horizon en ajoutant une belle part d'amour, de courage, de vaillance et de confiance et d'entêtement. La chose que j'ai retenue, c'est qu'il ne faut jamais rien lâcher. Garder ses objectifs et avoir de l'humanité. Sa plume est édifiante de réalisme, de cruauté et d'optimisme par certains côtés qu'il faut absolument lire ce récit.

Un très coup de ❤️ pour moi. Encore merci pour votre confiance et votre patience. À très très bientôt j'espère.

Une famille thaïlandaise (un père, une mère et leurs deux filles), à qui on a proposé de quitter une vie de misère pour une nouvelle et meilleure vie en Suisse se retrouve éclatée, démembrée, éparpillée dès leur arrivée. La barrière de la langue ajoute à la détresse de la séparation.
On découvre Ratana, une enfant à l'orée de l'adolescence, qui est bonne à tout faire dans une riche famille russe de Genève. Des conditions de vie infernales pour la pauvre enfant qui est au travail bien avant le lever du jour jusqu'à bien après le coucher du soleil, sous les ordres d'une domestique hargneuse et dure. Elle dort dans une mansarde, un minuscule réduit humide et froid, sans lumière, sans chauffage. Seule la lucarne au-dessus de son piètre matelas lui fait entrevoir le ciel. le ciel, fil conducteur de l'histoire, le point de ralliement de tous les membres de la famille où qu'ils se trouvent, l'espoir, l'espoir de fuir ce nouvel enfer, l'espoir de s'évader pour se retrouver coûte que coûte.
Si le sort de Ratana n'est pas enviable, celui de sa petite soeur de 10ans, Lamaï, l'est encore moins. Objet sexuel pour des hommes dégoûtants, emprisonnée dans ce lieu de perdition avec d'autres pauvres enfants filles et garçons. Mais, même Lamaï garde espoir. Si elle a mûri d'un coup, cela va lui servir pour tenter de mettre au point un plan d'évasion.
Le père, Aditaya est employé sur des chantiers et travaille plus d'heures qu'il n'en faut, surveillé de près et en permanence, il garde l'espoir de retrouver ses filles et sa femme, Agien, dont il a été séparé alors qu'elle était malade.

Mon avis :
C'est dur ! éprouvant, mais ô combien plein d'espoir ! Cette histoire met le doigt sur une réalité de notre société que nous ne pensons pas être d'actualité : l'esclavage. Et pourtant, l'esclavage existe bel et bien, il s'est modernisé avec le temps, mais n'a pas été totalement aboli, il est l'apanage de réseaux bien organisés et secrets, dont les ramifications traversent la planète grâce aux outils de notre société dite « moderne ».

Un livre choc ! Florence Jouniaux nous a habitués à virevolter entre les genres littéraires différents, toujours avec talent, une auteure prolixe qui n'a, visiblement, pas fini de nous surprendre ! Un sujet « osé » qui traite de la condition d'inhumanité dont sont capables certains êtres humains pour l'argent surtout, et peut-être aussi pour le plaisir d'avilir leurs semblables en les traitant comme des morceaux de viande sans intérêt. Mais, ce que j'ai trouvé dans ce récit terrifiant de réalisme, c'est la force de l'espoir. Il est toujours là, au-dessus du toit ou dans le coeur de ces êtres qui ne se résignent jamais, justement parce que ce sont des êtres humains avec un coeur, une âme, un esprit et une force vitale. Et, lorsque leur dignité est bafouée, il reste le sens de la famille, l'amour, le besoin d'être à nouveau réunis. Et avec cet espoir prégnant, il y a, heureusement, des lueurs d'humanité qui scintillent parfois autour d'eux.

Au fil des pages, la plume de Florence nous prend aux tripes, fluide toujours, précise lorsqu'elle nous décrit les journées harassantes de Ratana comme celles, abominables et cruelles de Lamaï (certains passages, au début, sont vraiment très durs pour des âmes sensibles), sans concession lorsqu'elle nous dépeint toute l'horreur de ce réseau d'esclavage moderne et les responsables qui n'ont aucune humanité.

Et Florence a une botte secrète, celle de savoir nous accrocher à ses mots pour ne pas lâcher le livre avant d'être arrivé à la fin, par un rythme qui s'accélère au fur et à mesure qu'on entre dans la vie de tous, chaque page lue nous donne envie de lire la suivante pour savoir, espérer avec Ratana, Lamaï, et leurs parents, ne pas abandonner ces personnages que l'on prend en affection dès le début, car on aimerait entrer dans le livre pour les sortir de leur enfer une bonne fois pour toutes !

Je recommande vivement cet ouvrage.


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🔑 Cette fois, je viens vous parler d'un livre extrêmement perturbant.
Il y a tellement de realisme dans ce roman, que nous ne pouvons qu'être écoeuré par ce que ces personnes vont subir.

🔑 Ce livre met à nu l'esclavagisme moderne, la pédophilie, et tous ce qui peut être fait à un être humain sous la condition d'avoir un dû, car il aurait été aidé à sortir de son pays et emmèné vers une vie meilleure.

🔑 La famille que nous suivons vient de Thaïlande, et réussit à obtenir de l'aide pour redémarrer une vie à Genève.
Tout d'abord exploités ensemble dans un restaurant, ils vont être séparés car l'un d'eux, la maman, va tomber malade.
Ne pouvant plus respecter les conditions de paiement, c'est à dire travailler jusqu'à épuisée pour rembourser leur dette, ils vont être séparés les uns des autres.

🔑 La mère restera sur place et devra continuer à assurer son travail, bien que très malade.
Le père sera emmèné sur une autre zone et deviendra de la main d'oeuvre gratuite et ce dans des conditions totalement inhumaines.
La soeur ainée, elle aussi droguée comme les quatre membres de sa famille, se reveillera dans une mansarde sans chauffage ou elle devra se débrouiller pour communiquer avec du personnel qui ne parle pas sa langue et chaque jour acceptée d'être maintenue prisonnière de cette demeure ou elle se voit confier toutes sortes de tâches domestiques.

🔑 Et il y a Lamaï, tout juste 10 ans, qui se retrouve attachée et obligée de subir ce que son bourreau fera d'elle.

🔑 Une descente en enfer effroyable. Un récit bouleversant.
Et bien que cela ne soit qu'un roman, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec des situations similaires et bien réelles.

🔑 L'autrice a su mettre l'accent sur les faits, les émotions et non le côté barbare, bien que relaté, et certe présent dans le roman.

🔑 On y découvre la triste réalité que des êtres "humains" sont capables de faire subir à d'autres êtres humains.
Une lecture qui m'a vraiment bouleversé et fait réfléchir sur la condition humaine de nos jours.

Une famille thaïlandaise : le père Aditaya, la mère Agien et leurs deux filles Ratana 14 ans et Lamaï 10 ans vivent dans un bidonville et n'ont même pas les moyens de scolariser leurs enfants .

Un jour on va leur proposer d'aller s'installer en Suisse où un avenir meilleur les attend, du travail, un logement décent et ils pourront même scolariser leurs filles. Plein d'espoir ils vont accepter de faire le voyage.

Mais à peine arrivé la désillusion va être au rendez-vous, leur logement est minable et ils vont tous les quatre être obligés de travailler pour rembourser les dettes du voyage et quelques jours plus tard leurs filles vont être enlevées et leur famille dissoute

- Attaya va être envoyé sur un chantier pour travailler dans des conditions inhumaines

-Agien, malade, va être exploitée dans un restaurant asiatique

- Ratana va être employée dans une maison bourgeoise où elle va devoir subir humiliations, coups et dormir dans une pièce insalubre.

-Limaï va se retrouver dans un réseau pédophile pour servir d'objet sexuel

Et pourtant , malgré toutes ces atrocités, ils ne vont jamais perdre l'espoir de tous se retrouver et tout faire pour y parvenir. Mais comment peut-on se reconstruire après avoir subi de telles épreuves?

Un livre très fort, émouvant, bouleversant où l'on a envie de se révolter. L'autrice aborde le sujet de l'esclavage moderne très présent de nos jours, qu'on ne veut pas toujours voir. Elle dépeint un monde de plus en plus cruel et pervers et l'exploitation de la misère.

Un livre à lire absolument même si certaines scènes sont vraiment très dures.