Le Bal des imposteurs ne ressemble à rien de ce que j'avais pu lire jusqu'à présent. C'est d'ailleurs l'originalité de la narration qui a suscité mon intérêt pour ce livre.
La narration, venons-y. le roman est à la première personne, ce qui permet de s'attacher très facilement au héros, James Farell, et ce d'autant plus que le récit est rédigé comme une longue confession sur fond d'histoire d'amour passionné, de haine, de coups bas et de jalousie. le narrateur
nous explique les événements qui l'ont amené à tuer sa femme et pour ce faire, il doit remonter 45 ans en arrière et
nous raconter sa rencontre avec Ella, la cousine de sa femme fraîchement assassinée. Plus qu'une simple confession, le récit de James est un véritable travail d'introspection dans lequel il s'attèle à expliquer le pourquoi du comment de son acte et à se remémorer les détails les plus pénibles, mais aussi, parfois, les plus infimes de cette période clé de son existence. Il ne cherche nullement à se justifier, il désire surtout comprendre la mécanique qui s'est mise en place et qui a conduit à ce drame final.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser étant donné que l'on sait dès le départ que le héros vient de tuer, le suspense est bel et bien présent dans le livre. Là encore, la narration y est pour quelque chose.
Richard Mason nous livre en effet les informations au compte goutte, son narrateur respectant scrupuleusement l'ordre chronologique des événements, réprimant sans cesse son envie de sauter les étapes.
Autre point fort du roman, le style raffiné de
Richard Mason. Dans ce roman, tout est bien écrit, tout est dit de manière élégante. C'est un régal pour tout lecteur avide de belles paroles. Cet élément reflète d'ailleurs à merveille le milieu social dans lequel se déroule l'action. En outre, la façon détournée dont sont exprimées certaines choses laisse planer le mystère sur la suite de l'intrigue. Ainsi, le style contribue-t-il également au suspense du roman. Fait remarquable qu'il est intéressant de souligner : lorsqu'il écrivit ce texte,
Richard Mason n'avait encore que 20 ans !
Toutefois, aussi élogieuses que soient ces quelques lignes, ce roman ne m'a pas totalement conquis. Après un excellent départ qui m'a totalement accroché, le milieu du roman est un peu longuet. le narrateur s'épanche pendant quelques pages sur une période très précise de sa vie ce qui ralentit la progression du récit. Ce passage néanmoins a son importance pour la suite des événements ! de plus, j'ai relevé quelques erreurs de ponctuation ainsi que plusieurs mots manquants. C'est un peu dommage.
Comme vous l'aurez sans doute compris, j'ai adoré ce livre et je ne saurais que trop recommander ce petit bijou.