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EAN : 9782758803423
176 pages
Atlantica (06/09/2010)
5/5   3 notes
Résumé :
Safia Moghladj est professeur d’histoire-géographie dans le département du Doubs, en Franche-Comté.
À 32 ans, elle nous livre son premier recueil de poésie. Un recueil écrit à la frontière entre l’Orient et l’Occident. Un recueil où ces deux mondes qui l’habitent se rencontrent et s’affrontent, s’aiment et se déchirent.
À travers sa poésie classique et ses vers libres, ses chansons ou ses petits contes satiriques, elle nous offre un recueil éblouissant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Célébrons la beauté.

Chaque poète, chaque poétesse a son style, à nul autre pareil, et il est vain de faire des comparaisons.

C'est le deuxième recueil de Safia Moghladj que je lis - et pas forcément dans l'ordre de publication, et conquis par le premier, je ne pouvais que repiquer.
En retenant mon souffle, car, fort de ma précédente lecture, je pressentais déjà que le dernier souffle allait me laisser un petit moment sans... voix (avouez que c'est à "souffle" que vous vous attendiez plaisamment).

L'auteure se défendra peut-être de cela, et pourtant, elle qui est encore jeune, nous a donné là un écrit de Sagesse.
Lisez et relisez chaque poème, vous ne trouverez ici que "morale de l'histoire" ou que belle leçon à tirer de tout ce qui s'y trouve. Il est des êtres qui n'ont pas besoin d'atteindre le "vieil âge" pour avoir cette maturité tirée de l'expérience (expérience des choses et réflexion appliquée à ces choses avec raison et avec coeur).

Des mots reviennent, d'un poème à l'autre, comme des leitmotive? chargés de sens et de beauté : soleil, eau, pluie, désert, souffle, temples, flèches, amour, souffrance, liberté, espoir, poète et SAGE, pour n'en citer que quelques-uns.
Ils ne donnent lieu à aucune redite et leur utilisation n'est en rien le résultat d'une recherche ou le fruit du hasard, car ils prennent un sens différent à chaque fois selon la place qu'ils occupent. C'est du sucre pur, un miel divin, et c'est aussi un texte philosophique mais sans prétention.

Du Sanglot d'un orgue, où les marchands-colons qui se piquent de religion donnent vraiment l'impression d'avoir trahi leur Dieu, à l'hommage à Charles Baudelaire qui clôt ce cycle, la poétesse nous place sur les rivages opposés de la Méditerranée, du nord au sud ou de l'ouest à l'est, ou dans l'autre sens, pour que nous osions enfin nous regarder avec amour. le Moyen Âge occidental et oriental y a aussi sa place, car il s'agit de pleurer des erreurs humaines et de louer les humains quand ils ont su produire du beau en pensant viser le bon (en peu de mots, nos enluminures célébrées par Safia Moghladj le sont de manière plus profonde et plus colorée qu'en beaucoup de livres d'art).
On y respire les odeurs pregnantes et fort épicées de l'Orient.
En entendant le doux bruissement des Peupliers de l'Euphrate. En plongeant notre regard dans ce fleuve grossi des larmes d'une femme pleurant ses morts. En nous rappelant Bagdad au temps de sa splendeur, paradis perdu. En admirant de nos yeux bien ouverts "les lueurs brillantes de l'aurore". En suivant le rituel de l'amour comme on entrerait dans la danse.

En choisissant l'humour pour supporter les drames et la patience pour attendre que les choses se recomposent, avec ou sans l'aide de l'humain, souvent si malhabile, si maladroit. du pire au bien, si seulement... Ne parlons pas de meilleur.
Certains arrivent à se tenir à demeure dans la maison de la sagesse, bien que cela ne soit pas toujours de la plus grande facilité, tandis que d'autres s'obstinent à choisir pour compagnes la guerre et ses oeuvres mortelles, attirés par les profondeurs d'un gouffre qu'ils regardent comme leur but. Et la guerre, justement, voudrait détruire la maison de l'esprit et du partage des connaissances. Quel homme ou quelle femme, faisant taire les canons, redeviendra l'être qui rêve de paix et d'amour, sur la Place de la Liberté ? Qui versera les larmes purificatrices pour redonner au monde sa virginité ?

Ce rêve intérieur [...]
réveille, dans la douceur,
la bonté et la grandeur,
qui se cache au fond du coeur
de celui qui pleure.

La lutte s'impose bien, pacifique ou pas, contre les briseurs de rêve, contre les ennemis de la vie.

Qui enseigne : le maître ou l'élève ? Les perles de Maître Habib, dans Les joies du soir, nous font nous poser la question.

Chant d'espérance : l'humain porte en lui un rêve, à condition que l'utopie du possible ne devienne pas l'arme de la tyrannie. Prière pour que refleurisse dans un paradis perdu les fleurs de la félicité. En cette vie, s'il n'y avait l'accueil par des bras ouverts, des mains offertes, d'un cercle à l'autre, nous n'oserions sauter le pas, franchir les obstacles. C'est donc ici bas, tout simplement, la ronde de la vie et de la mort, qui n'est que passage. Ne l'interrompons pas dans son cours naturel. Ah! si les humains parvenaient définitivement à abandonner l'idée de guerre et les armes pour la faire.

Les rêves et l'espérance
d'un empire sans défense

Elle et lui
Se refaire une vie en commun, un destin après le chaos engendré par la guerre. À deux.

Parlez-moi d'amour
On se nourrit du miel de l'amour reçu pendant l'enfance.
Bienheureuse Safia qui a reçu cela, et en prime cette langue dont elle porte haut les couleurs par ses poèmes.
Chante et prends ta lyre.







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Safia Moghladj est professeur d'histoire-géographie dans le département du Doubs, en Franche-Comté.
À 32 ans, elle nous livre son premier recueil de poésie. Un recueil écrit à la frontière entre l'Orient et l'Occident. Un recueil où ces deux mondes qui l'habitent se rencontrent et s'affrontent, s'aiment et se déchirent.
À travers sa poésie classique et ses vers libres, ses chansons ou ses petits contes satiriques, elle nous offre un recueil fait de mille saveurs.
Un recueil qui se lève en Orient pour célébrer Bagdad la superbe, pour pleurer et pour rire de l'humanité. Un recueil qui se couche en Occident pour dire à l'humanité que « le poète est un fils du soleil, et la poésie, un temple où l'on prie ».


Ce recueil est un chemin qui part de l'orient vers l'occident, de la guerre pour aller vers la paix que l'auteur a trouvée en se consacrant à la poésie.
Composé de quatre parties, il allie les conventions classiques avec un style plus contemporain. Ainsi l'importance que l'auteur accorde au rythme, la recherche d'une certaine musicalité, d'une harmonie côtoient les vers libres, les rimes intérieures, ou encore les assonances.

De Bagdad à la France en passant par l'Algérie, la place des femmes dans le monde musulman, la douleur, mais aussi l'espoir de l'exil, et enfin l'amour et la liberté, sont autant de thèmes qui inspirent Safia Moghladj.
Lien : http://www.safia-moghladj.fr
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais derrière cette porte où je t'attends,
peut-être y a-t-il quelqu'un ?
Un messager du petit matin,
un regard divin,
un ami qui revient
me tendre la main
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"Sur la route qui est la mienne, même le loup solitaire peut suivre son étoile"
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"Je n'ai plus peur de la lutte, ni des chagrins de la chute"
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"Aux lunes de novembre tatouées sur le corps du supplicié"
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