La maison d'édition ne sait casser ni la tête ni le cul; elle pose la même photo en première de couverture comme pour marquer la continuité entre ses deux livres. Dans le premier, Martine, pardon je voulais dire
Claire Koç, dit comment elle est devenue française. Dans le second, comment elle est devenue catholique. Qui a lu le premier ne s'étonne pas du second. L'autrice l'avait déjà écrit: la France est chrétienne, elle aime la France donc il est normal qu'elle devienne chrétienne pour être pleinement française. Son mari l'étant lui aussi, français et chrétien, de la branche catholique, il faut qu'elle le soit elle, française donc catholique. Pas trop le choix en même temps car elle le dit, il faut "assurer" la "paix" des ménages.
Que vous dire. J'ai ri. du manque de consistance, de cohérence, de fond, de profondeur. J'ai beaucoup ri. Des envolés qui émergent d'on ne sait où pour apporter du lyrisme à un texte qui n'en devient que plus ronflant. Des réflexions de la journaliste qui défilent sans fil de sorte que l'on ne cesse de se demander à quoi elles s'attachent. Qu'est-ce qu'elle dit? Je n'ai rien compris à la réflexion, au raisonnement. J'ai essayé mais je crois que
Claire Koç atteint un tel niveau de sophistication intellectuelle que je n'ai pas su, malgré mes bonnes volontés, la rejoindre dans les sommets où elle est haut perchée.
Je n'ai rien compris. Comment on peut être "autodidacte de la foi" et "ne rien connaitre des textes religieux ni de la Bible"; comment on peut déclarer son amour au catholicisme en particulier quand on ne sait rien de ce qu'il est. le catholicisme est une branche du christianisme , celle qui accorde sa légitimité au Pape. Est-il possible de s'y reconnaître quand on avoue par ailleurs n'y rien connaître ? Est-il possible d'embrasser le catholicisme quand à la première déconvenue (le prêtre refuse de la baptiser car elle est mariée à un catholique divorcé) on envoie balader les règles qui font pourtant partie de l'Église? Pire, est-il possible de se dire catholique et d'écrire son mépris pour ce prêtre simplement parce qu'il n'a pas voulu répondre à ce qui semble devenir un caprice personnel?
Caprice personnel oui. On ne peut pas dire que le catholicisme est merveilleux et pisser sur le prêtre qui suit ses règles.
Je n'ai rien compris. Comment on peut avoir bénéficié du catéchèse à Paris et dire deux ans plus tard, lors d'un baptême aux Seychelles, qu'on n'y connait strictement rien? Mais n'a-t-elle donc rien appris pendant tout ce temps? Comment est-il possible que la journaliste qui se dit si habitée par le christianisme et le catholicisme n'ait jamais ouvert les pages d'un livre pour apprendre sur ce qui l'intriguait tant? Comment est-il possible d'être restée si longtemps dans l'ignorance et d'avoir attendue un mari pour s'y intéresser enfin? Comment est-ce possible quand on dit avoir la foi?
Comment il est possible d'écrire qu'on a été touchée par la grâce de Marie à six ans et connaître sa première foi en 2011? Comment est-il possible que sous la plume de l'intéressée le temps devienne un brouillon impossible à démêler où tout se confond au point de ne plus rien comprendre à la chronologie des évènements ?
Enfin, ultime et sans doute la plus importante des questions, comment est-il possible de faire l'éloge de la bonté, du pardon et de l'amour des autres quand on a, comme elle, publié un livre très à charge contre sa famille; quand on a, comme elle, été incapable de pardonner son père, même au seuil de sa mort (elle l'écrit).... Je vous l'ai dit, je n'ai rien compris... sinon que
Claire Koç, en étalant ses connaissances comme elle le ferait de la confiture, postule pour un poste sur CNews.
Bref, ce livre est brouillon, mal ficelé, impossible à saisir et je ne comprends pas (je fais mine de ne pas comprendre) comment il a pu être publié en l'état. On oublie.