« Lettre aux évêques ». Tel est le sous titre de ce petit essai d'
André Frossard, «
le parti de Dieu ». Lettre, certes si l'on s'en tient à la forme, mais véritable réquisitoire contre les évêques accusés d'avoir vidé les églises…
Comment, me direz-vous ?
Tout simplement en passant la Bible et les Evangiles au travers de différentes grilles de lecture, celle, par exemple, de
Freud, ou de Marx, ou de Darwin, etc… enlevant de ce fait tout leur mystère aux textes en question.
« Il y a mille façons de prendre l'Ecriture sainte, en dehors de la plus simple qui consiste à la manger comme une première version de l'Eucharistie », nous explique l'auteur. Et parmi ces mille façons, celle, « psychanalytique », qui consiste à lire ces textes avec les lunettes du Dr
Freud, lequel considérait la religion comme une névrose historique et collective… la « sociologique » aussi, qui applique à l'Evangile les principes de l'analyse marxiste… Enfin, la « structuraliste » qui « présente, sur toutes les autres, l'avantage de n'avoir aucun intérêt et de ne mener nulle part »…
On le voit, l'auteur est en forme dans un style qui allie l'ironie à la caricature, voire au cynisme ; un sens de la formule inimitable…
«
le parti de Dieu », un violent réquisitoire contre les évêques, certes, mais également un vibrant plaidoyer pour une lecture littérale des textes, dénuée de toute référence à quelque idéologie que ce soit. La préservation du mystère est à ce prix : « Les mystères sont des objets de contemplation, non des énigmes à élucider ».