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Cheng en Wu (Auteur présumé)Arthur Waley (Traducteur)George Deniker (Traducteur)
EAN : 9782228896801
448 pages
Payot et Rivages (17/03/2004)
3.99/5   55 notes
Résumé :
La trame de ce célèbre roman chinois est constituée par le récit d'une invraisemblable randonnée, celle qu'un moine chinois, Hiuan Tsang, accomplit au début du VIIe siècle en partant pour l'Inde chercher les écritures sacrées du bouddhisme.
Wou Tch'eng-en, qui vécut entre 1505 et 1580, reprit à son compte le cycle de légendes qui fleurirent pendant des siècles autour du pèlerinage de Hiun Tsang, appelé Tripitaka dans ce roman. Il y a dans son récit un mélange... >Voir plus
Que lire après Le singe pélerin ou le pélerinage d'Occident (Si-yeou-ki)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Fut un temps où mon frère essayait de faire de moi quelqu'un de cultivé, depuis il a renoncé. Je devais avoir dix ans quand il m'a mit dans les mains ce pavé monumental. Ce fut la première fois de ma vie que je m'attaquais à un livre de plus de mille pages, et je n'eu pas à le regretter. Pour un livre écrit en Chine à la fin du XVIème, il est tout bonnement génial ! Par la suite il m'a été donné d'en lire des versions modernisées, mais aucune n'arrive à la cheville du texte original. En Chine, il a fait l'objet d'une telle quantité d'adaptation sous toutes les formes imaginables qu'il serait vain de vouloir les compter. Très rarement traduites, hélas…

L'histoire débute par la jeunesse d'un petit singe promis à un grand avenir… Mais aussi et surtout un fouteur de pagaille invraisemblable ! Sūn Wù Kōng, ou Souen Wu Kong, le roi des singes, personnages mythiques de la littérature chinoise et cousin du Hanuman indien. Né d'un oeuf de pierre, il devient rapidement souverain de ses semblables. Mort, il réussit à ressusciter, avec un bon paquet de ses sujets dans la foulée. Ayant appris les voix du Tao et trouvé son arme légendaire, le bâton qui change de taille à volonté (eh oui c'est de là que ça vient) il devient si puissant que les dieux lui confient la garde du vergé où poussent les pêches qui confèrent l'immortalité.

Bien entendu… Il les mange toutes. Condamné à être cuit dans un four, il parvient à survivre, mais son corps est changé dans l'opération en métaux précieux. Devenu à peu près invincible, il sème alors le chaos dans le royaume des dieux ; en désespoir de cause ces derniers font alors appel au Bouddha pour le vaincre. Au cours d'une scène mémorable Souen Wu Kong finit rapetissé… A pisser dans la paume de Bouddha ! Vaincu mais immortel, on l'enfoui sous une montagne pour l'obliger à se tenir tranquille.

Quelques siècle plus tard, vient à passer par là le moine San Zang. Un grand saint aux vertus inégalables, qui s'est donné pour objectif de voyager jusqu'en Inde retrouver les sutras authentiques du Bouddha. Tellement vertueux qu'une bouchée de sa chaire donnerait dix mille ans d'immortalité ! Guan Yin, déesse de la compassion, qui veille sur lui, se dit que c'est le moment ou jamais de trouver une utilité à ce fichu singe. Il va donc devenir le compagnon de route et le garde du corps du moine. Un anneau d'or est placé autours de sa tête ; une formule permet de le faire rétrécir à volonté, de quoi lui enlever toute velléité de révolte. Mais Souen Wu Kong s'attache vite à son maitre.

Un démon repentant à tête de cochon, Tchou Pa Kai, un dragon transformé en cheval et un officier céleste déchu complètent peu à peu la troupe. Ils affrontent une quantité inimaginable de monstres et de démons, chacun équipé de quelque arme ou objet aux propriétés fantastiques, et tous amateurs de moine rôti.

Un formidable classique, dans laquelle mangas et dessins animés continuent de piocher sans vergogne – il est vrai que le puits est presque sans fond.
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Le Xiyouji, autrement traduit par La Pérégrination vers l'Ouest ou le Voyage en Occident, est un voyage vers l'Illumination sacrément comique. Lire cette odyssée bouddhique du XVIème siècle c'est un peu comme dévorer un paquet familial de biscuits chinois de la chance tant il regorge de proverbes savoureux tout aussi sages qu'absurdes. le poète Wou Tch-eng-e, à qui a été attribuée sur le tard la paternité de ce grand monument littéraire de la culture chinoise, ne manquait pas d'humour pour nous révéler, au fil de ses cent chants d'aventures épiques et fantastiques, les enseignements sacrés vers l'Illumination. Une tonalité et des situations burlesques nécessaires pour déguiser cette critique religieuse des Trois Enseignements (confucianisme – taoïsme – bouddhisme) et cette satire sociale de la dynastie Ming en une épopée mythologique.
Le Singe Pèlerin est une parodie du périple du moine Hiuan Tsang parti en Inde au début du VIIème siècle chercher les écritures bouddhiques authentiques (un des plus grands traducteurs des sutras bouddhiques de l'histoire de la Chine, dont le Rapport du voyage en Occident à l'époque des grands Tang a été une véritable source d'informations géographiques, historiques et culturelles), et autres contes et légendes du folklore chinois. le récit de cette parodie d'épopée a pour principal héros la figure espiègle et trouble-fête du singe (caricature de Hanumān figure héroïque de l'épopée mythologique indienne le Râmâyana) : l'indomptable Sun Wukong (plus connu dans la culture pop sous le nom de Son Goku) fort de formidables pouvoirs magiques (et d'un bâton et d'un nuage magiques) et d'acolytes attachants qui ont tout autant besoin de purifier leur karma… selon Bouddha…
Ce pèlerinage vers l'Occident est une vaste fresque dont la forte empreinte religieuse n'empêche pas la critique des Trois Enseignements, du confucianisme par la prédominance de fantastique et de surnaturel, du taoïsme par la dénonciation de son arrogance et ses abus de pouvoir dans des chapitres qui même burlesques sont sans équivoque, du bouddhisme même… avec une fin de roman déroutante. Une critique qui n'épargne pas le pouvoir de la dynastie Ming, au travers de la croyance populaire qui veut que la hiérarchie céleste n'est que la réplique fidèle du système bureaucratique humain, une bureaucratie omniprésente même jusqu'à l'Empyrée…
« Les tribulations sont trop nombreuses pour être narrées par le menu », alors le traducteur Arthur Waley (en anglais, version française de George Deniker) a fait le choix, dans une énième édition abrégée de cet un des « quatre livres extraordinaires », de supprimer nombre de ses épisodes et de ne pas affecter les savoureux dialogues qui sont l'âme de cette satire sociale. Cette édition de 2003 de la Petite Bibliothèque Payot comporte les trente épisodes, sur les cent que compte cet incroyable récit, les plus essentiels et caricaturaux de cette parodie d'épopée ô combien divertissante.
K'eou-t'eou
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Ouf, enfin parvenu à la fin de ce récit initiatique et légendaire de la naissance et de l'initiation au bouddhisme de ce singe de pierre. Un récit légendaire donc, puisqu'il fut repris et parodié, détourné dans des centaines d'oeuvres littéraires, BD, films, que sais je encore !

Je voulais lire ce récit pour enfin avoir le déroulé exact de ces aventures et découvre surtout la seconde partie du récit, bien souvent moins connu que la première. Disons le, comme souvent dans des récits antiques, c'est un enchainement de petites histoires déconnectées les unes des autres. le récit lie l'ensemble mais sans que ce soit une véritable progression dramatique. En le lisant, c'est assez net que chaque chapitre est une aventure à part.
Le déroulé est en deux phases distinctes, reliées par une histoire centrale légèrement déconnectée. Tout d'abord la naissance du singe, les aventures qu'il a avec les immortels et enfin son emprisonnement. S'ensuit le récit de comment l'empereur veut envoyer un prêtre chercher les textes sacrées, et enfin la partie du voyage en tant que tel.

Je pense que le premier tiers du récit est le plus passionnant, on sent que l'auteur cherche à critiquer l'administration chinoise, mais aussi les rigueurs du formalisme des traditions. le singe arrive dans ce monde ordonné et se permets de façon très amusante de tout démolir. On y retrouve l'impertinence d'un Renard du roman éponyme, qui sert d'exutoire à toutes les frustrations de ce monde.
Les parties suivantes se concentrent plus sur le monde humain et sont plus longues, surtout redondantes. le voyage en lui-même est une succession d'obstacles sur le trajet et ils sont presque toujours résolus de la même façon. A ce titre, l'utilisation de la puissance des dieux semble un poil trop présente, chaque résolution ou presque fait intervenir la déesse qui a initié le voyage. C'est dommage, il n'y a pas réellement d'enjeux du coup, et l'impertinence du singe manque cruellement pour donner de l'épaisseur au récit. le goret remplace dans le rôle du comique, mais repose sur les mêmes gimmicks qui finissent par lasser.

En somme, un classique de la littérature que je ne regrette pas d'avoir lu même si ce fut long et fastidieux, mais je ne pense pas que je le relirais. Il me parait aujourd'hui légèrement désuet, et la traduction ôte sans doute une partie du charme. A lire pour ceux qui aiment les classiques littéraires ou cherchent à découvrir l'origine de Sangoku. Mais préparez-vous à une lecture longue !
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Le singe, après avoir défié les dieux, doit partir en pèlerinage pour expier ses fautes. En cours de route il rencontrera trois compagnons.

Ce roman écrit au XVIIe siècle fait partir des 4 grands classiques chinois sous la dynastie Ming (avec les trois royaumes, Au bord de l'eau et le Jing Ping Mei) et est basé sur sur le pèlerinage qu'un moine chinois entama au VIIe siècle pour partir aux sources du bouddhisme c'est à dire l'Inde où naquit le Bouddha historique (dont le nom le pèlerinage d'Occident).
Pas toujours facile à comprendre car il s'agit d'une spiritualité éloignée de la notre, il est cependant passionnant et pittoresque une fois qu'on arrive à s'y introduire.

Sachant que ce livre fait partir de la culture de la Chine mais également du Japon, il est indispensable pour tout ceux qui veulent mieux comprendre certains mangas ou animés tel que Dragon Ball (la 1ere série est librement adaptée de cette légende) ou Saiyukl ou encore certains jeux vidéos.
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Sans aucun doute ce livre permet de faire lien, chaînon et compréhension de toute la cultu...
...
Ouais, mais bon, si j'ai bien apprécié les 150 premières pages, qui me semblaient drôles, un peu folles, et effectivement "explicantes" (on n'a rien inventé), je me suis vraiment ennuyé pour tout ce qui a suivi. Répétitif, gavé. Un peu comme si on se tapait une vingtaine de mangas type Princesse Mononoké, le Voyage de Chihiro, mais en beaucoup beaucoup moins chiadé.

Et en français, aucun style.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
... et puis, continua le Bouddha, voici trois serre-tête. Ils sont tous pareils, mais on use de chacun différemment et avec une formule différente. Si sur sa route le pèlerin rencontre un ogre ou quelque puissance surnaturelle, vous tâcherez d'abord de convertir cet ogre et d'en faire un disciple de celui qui vient chercher les Écritures. S'il résiste, que le pèlerin lui ceigne la tête d'un de ces bandeaux et récite la formule correspondante. Les yeux du monstre, alors, s'enfleront et sa tête aura si mal qu'il lui semblera que sa cervelle va éclater. Il sera trop heureux alors d'embrasser notre Foi. La Kouan-yin salua et demanda à son disciple Houei-yen de l'accompagner. Celui-ci était porteur d'un grand gourdin de fer pesant mille livres. Il allait et venait autour de la Kouan-yin, lui servant de garde du corps. La Kouan-yin fit un paquet de la lévite et le chargea sur le dos de son compagnon. Elle-même prit les serre-tête et le bâton à neuf bagues.
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- Il y a, dit la Kouan-yin, un proverbe qui dit : "Des œuvres de perdition ne peuvent conduire au salut." Banni du Ciel pour en avoir transgressé les Lois, tu ne t'es point repenti et tu te nourris de chair humaine. N'est-ce pas, par ce double crime, appeler un double châtiment ?
- Du salut, parlons-en, répliqua le monstre. Si je suivais vos conseils, de quoi me nourrirais-je ? du vent, peut-être ? Il y a un autre proverbe qui dit : "Si le gouvernement met la main sur toi, il te fustigera jusqu'à ce que mort s'ensuive. Si les bouddhistes mettent la main sur toi, ils te feront jeûner jusqu'à ce que mort s'ensuive."
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Ménager, entretenir les puissances vitales, cela et rien d'autre,
Voilà la somme de toute magie, secrète ou profane.
Tout est dans ces trois choses : l'Esprit, le Souffle et l'Âme ;
Garde-les étroitement, cache-les bien ; qu'il n'y ait aucune faille ;
Entrepose-les dedans toi-même ;
C'est tout ce qui se peut apprendre et tout ce qui se peut enseigner.
[...]
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Les pèlerins voyagèrent pendant plusieurs jours et l'automne était déjà venu, lorsqu'un soir Tripitaka tira sur les rênes de sa monture et dit : "Disciple, où allons-nous faire halte pour la nuit ? - Maître, répondit le Singe, voilà une question que pourraient se poser des hommes ordinaires, mais non des pèlerins comme nous. - Et quelle différence cela fait-il ? demanda Tripitaka. - Les gens ordinaires, à cette heure-ci, sont dans leur lit bien douillet, serrant leurs enfants dans leurs bras ou caressant leur compagne sous les chaudes couvertures, bien confortables et à leur aise. Mais comment des pèlerins pourraient-ils en espérer autant ? Sous la clarté de la lune et des étoiles,il nous faut aller, soupant de l'air du temps et bravant l'humidité, autant que dure la route que nous suivons. - Frère, interrompit le Pourceau, tu parles pour toi.
(P. 340)
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A quoi vous sert-il d'avoir vécu si vieux, dit-il, si vous ne savez pas deviner quand on plaisante ?
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