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EAN : 9782809710250
974 pages
Editions Philippe Picquier (21/08/2014)
4.18/5   104 notes
Résumé :
Un fabricant d'éventails d'un vieux quartier de Tôkyô tient son journal d'avril 1945 à avril 1946. Une évocation passionnante du Japon sous l'occupation américaine, débordante d'humour et nourrie d'une foule de détails savoureux : la débrouillardise, les combines du marché noir, les tracasseries administratives, la contestation ... et les menées secrètes et rocambolesques de sept femmes, qui se consacrent espionnes pour contrecarrer les projets de l'occupant.
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C'est un sacré bon écrivain pour avoir réussi l'exploit de me faire lire 960 pages d'un journal tenu par un japonais moyen. Inoue Hisashi crée le personnage de Shinsuke Yamanaka, fabricant d'éventails d'un vieux quartier de Tôkyô, oisif depuis la guerre car il n'y a plus de matières premières pour l'exercice de son métier. Ce livre est le journal écrit par Shinsuke d'avril 1945 à avril 1946, fin de la guerre et occupation par l'armée américaine sous le commandement de Mac Arthur. J'ai suivi Shinsuke pas à pas, j'ai participé à sa vie familiale et à tous ses efforts pour gagner de quoi vivre. J'ai entendu les bombes tomber, senti le roussi, pleuré les morts de la famille de Shinsuke, sa fille qu'il a mariée deux mois plus tôt ainsi que les beaux-parents de celle-ci, j'ai fait la grimace lorsqu'il avalait une nourriture que l'on ne donnerait même pas à des cochons mais il lui fallait bien manger quelque chose s'il voulait avancer avec son triporteur, le premier travail qu'il a entrepris en avril 1945. Shinzuke est un homme foncièrement bon, incompris par sa femme, il est un peu naïf lorsqu'il croit que sa fille et ses amies sont femmes de ménage à l'hôtel le plus luxueux occupé par les officiers supérieurs américains. Elles sont les 7 roses de Tôkyô qui accompagnent et sont les amantes d'officiers américains ; dans un but de vengeance, elles sont devenues espionnes. Pas un instant d'ennui, le journal écrit par Shinzuke m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière page, il m'a appris beaucoup sur la vie et la mentalité qui régnaient à cette époque. Inoue Hisashi est un grand écrivain décédé le 9 avril 2010 qui a été honoré de nombreux prix littéraires. J'ai un espoir : que les éditions Picquier traduisent et éditent d'autres ouvrages de cet auteur magistral. Si le Japon et ses autochtones vous intéressent je vous recommande la lecture de ce livre de Inoue Hisashi, Les 7 roses de Tôkyô.
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Cher Yamanaka Shinsuke-san, c'est avec beaucoup de regrets que je vous quitte, après 750 pages passées en votre compagnie. Je ne suis pas prête de vous oublier, vous et votre petit monde centrés autour du quartier Nezu de Tôkyô.

Inoue Hisashi est un romancier et dramaturge célèbre et récompensé à de multiples reprises au Japon. Grâce aux éditions Picquier, et au travail des traducteurs et traductrices à qui on ne peut assez dire merci, il nous est possible en France de découvrir deux de ses romans. Dont le vaste Les 7 Roses de Tôkyô qu'il mit treize années à écrire. Il présente son ouvrage sous la forme d'un journal intime rédigé par Yamanaka Shinsuke, entre avril 1945 et avril 1946. Époque cruciale, s'il en est, tant à l'échelle mondiale qu'à celle de l'archipel.

Shinsuke est un citoyen lambda, artisan en éventails réduit au chômage faute de matières premières, à cause de la guerre. Sur son triporteur, il s'efforce de se débrouiller en touchant bon gré mal gré au marché noir afin de faire vivre sa femme, ses trois filles et son fils.
Shinsuke est d'un tempérament pondéré, nonchalant même. Certes il désire la victoire de son pays et s'engage de son mieux dans l'association de quartier. Mais il est loin des extrémistes va-t-en guerre comme il y en a beaucoup. Pour lui, il s'agit surtout de résoudre les problèmes du quotidien (nourriture, chauffage, ...) déjà bien assez nombreux.

A travers ce journal, Inoue Hisashi retrace les derniers mois de belligérance du Japon et les premiers de sa défaite, marquée par l'occupation américaine sous les ordres du général MacArthur. L'histoire de Shinsuke et de ses proches marché main dans la main avec l'Histoire. L'auteur nous fait vivre le dénuement de cette période, le marché noir, les alertes quotidiennes aux B29, les bombardements qui transforment une grande partie de la capitale impériale en un vaste champ de ruine et en cimetière, la stratégie incompréhensible et suicidaire des Forces Spéciales (les fameux kamikazes), la reddition sans condition et la désacralisation de la figure de l'empereur. Période de profonds bouleversements à tous niveaux. La capitulation marque un changement notoire dans les mentalités et met symboliquement à genoux tout un peuple.

Roman passionnant par les récits et anecdotes de Shinsuke qui, loin de tout misérabilisme outré, garde le moyen dans ces circonstances de faire de l'esprit et de se servir de l'ironie pour contrer les difficultés. Et témoignage enrichissant sur ces douze mois qui vont modifier en profondeur l'image et le devenir du Japon.

J'ai beaucoup aimé cette lecture dense et foisonnante, sans y trouver la moindre longueur. Je me suis attachée à la famille Yamanaka, Shinsuke en tête, à qui il en arrive de drôles avec la fin de la guerre. On peut dire qu'il est ballotté par les événements et par les fameuses 7 roses de Tôkyô, qui prennent tout leur sens dans la dernière partie du roman.
Enthousiasmée par cette fresque, j'ai acheté avant même de la finir, Je vous écris, le second roman traduit en français de Inoue Hisashi. J'espère que d'autres viendront enrichir le panel disponible tant cet auteur se révèle un conteur hors pair tout en glissant dans son texte nombre de réflexions matière à débat sur le militarisme et ses dangers, sur la guerre, sur la langue japonaise face aux velléités américaines de la "simplifier" en en supprimant les idéogrammes et ses caractéristiques intrinsèques. M'étant penchée sur la représentation du concept d'idéogrammes et l'influence qu'ils ont dans la conception du texte et de l'apprentissage, cet aspect m'a beaucoup interessée et appris.

Un auteur que je recommande chaleureusement à tous les passionnés du Japon et des bonnes histoires en général.
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Hitler vient de se faire sauter la cervelle et l'Allemagne a capitulé en rase campagne. le Japon se sent bien seul mais ne désespère pas (complètement). Shinsuke a délaissé sa fabrique d'éventails et de petits boulots en modestes magouilles s'efforce de faire vivre sa famille et prépare le mariage de sa fille aînée. Il tient son journal comme il tient debout: avec minutie et obstination. Shinsuke écrit dans les marges de l'Histoire. Il n'existe pas d'époque plus remarquable que d'autres quand on la vit à hauteur d'homme.
INOUE nous offre donc une plongée dans la vie quotidienne de Tokyoïtes qui aiment, trafiquent, s'engueulent, mangent (ni suffisamment ni aussi bien qu'ils le voudraient), vont au théâtre, travaillent et meurent (notamment parce que la guerre, quand même, ça tue).
Shinsuke perd. Sa fille. La guerre. La main. Son travail. Son triporteur. Ses convictions. Sa foi dans l'Empereur. Son statut de chef de famille. Quoique vaillant et digne, II échoue imperturbablement. Le marché noir lui vaut la prison. Ses premiers (et derniers) pas dans l'activisme aussi. Et encore ses tentatives pour protéger le système non-syllabaire de l'écriture japonaise.
À force de s'absenter, il aura le plus grand mal à voir que le monde change. Le lecteur, bien sûr, comprendra avant lui que c’est moins l'occupant américain qui profite de tant de vacance que les femmes japonaises, dont les 7 fameuses roses de Tokyo, femmes, filles, amies, autrefois si discrètes et si conventionnelles. Sous l'oeil rond de Shinsuke qu’une telle efficacité sidère, elles ont pris initiatives et pouvoir.
Enfin! Semble nous dire INOUE, convaincu que le Japon ne s’en portera que mieux.
Alors pourquoi 3,5 étoiles seulement ?
Ben 900 pages quand même.
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Shinsuke Yamanaka, fabriquant d'éventails du quartier ancien de Nezu à Tôkyô, tient son journal d'avril 1945 à avril 1946. Période ô combien bouleversante pour le Japon, qu'il retranscrit dans ses moindres détails du quotidien, avec humour, humeur et rigueur, embarqué parfois malgré lui dans des projets bien audacieux. En nous faisant rentrer avec délice dans la petite histoire qui raconte la grande…

Si le nombre assez conséquent de pages de cette édition de poche pourra en effrayer plus d'un de prime abord (960 tout de même), sachez que ce journal intime se parcourt, que dis-je, se dévore à une vitesse folle tant on est pris dans ce récit extraordinaire avant même de s'en rendre compte. J'ai déjà pu vous en parler auparavant, j'avais réalisé mon mémoire d'Histoire sur les femmes japonaises pendant l'occupation américaine. Autant vous dire que le thème de ce livre ne pouvait que m'attirer : 7 femmes (épouse, filles, protégées), gravitant autour du narrateur, mettent en place une équipe d'espionnage visant à faire échouer un projet de l'occupant, celui de la suppression des kanji de la langue japonaise et sa romanisation, pendant que notre Shinsuke s'évertue à joindre les deux bouts et à comprendre son pays, chose peu aisée au milieu de tant de revirements en une année !

Je dois dire que j'ai été impressionnée par la somme colossale d'informations recueillies et retranscrises par l'auteur dans ce livre qui lui aura tout de même pris 17 ans à rédiger… Et j'ai d'autant plus apprécié non seulement la forme choisie pour le récit, un journal intime, que l'intrigue mise en place, l'ensemble concourant à nous maintenir en haleine de bout en bout. La rédaction d'un journal crée une proximité immédiate avec le lecteur qui a l'impression de tomber sur un trésor et de découvrir les fonds de la pensée d'un individu, sa vision de la Guerre, du monde, des alliés, des ennemis, du devenir de son pays. Evidemment, ce Japonais de 54 ans n'a pas envie de voir son pays perdre et essaie de s'en sortir autant que possible en sinuant dans les méandres de l'administration, en se dépatouillant avec le marché noir. Mais l'inévitable arrive et il faut bien continuer à vivre une fois que l'Empire du Soleil Levant reconnaît sa défaite. Même si cela implique de vouloir de gré ou de force travailler avec les forces d'occupation. Chose plus aisée à dire qu'à faire…

J'ai appris énormément de nouvelles choses grâce à ce livre : le soin apporté à l'ensemble, la volonté de Shinsuke de se tenir informé et de mettre par écrit cette page de l'histoire sous tous ses aspects avec le regard d'un citoyen lambda fournit une lecture dense mais agréable. Elle ne tombe jamais dans l'écueil d'une démonstration académique mais vise bien à nous faire pénétrer dans l'univers d'un être qui vit passionément les événements. Shinsuke doit surmonter le chagrin de la perte d'une fille et d'un frère par un lâcher de bombes, les interrogations véhémentes d'un fils qui en veut à ses aînés de s'être embarqué dans un conflit impérialiste dont ils payent à présent les conséquences, la prostitution de ses filles et jeunes protégées qui permet à la maisonnée de vivre décemment en ces temps de pénurie post conflit (mais s'agit-il vraiment de cela ? Lisez et vous verrez !). Plus on avance dans l'intrigue, plus les rouages s'amplifient et nous bluffent par la tournure qu'ils prennent. J'ai adoré le rôle donné aux femmes dans cet ouvrage, à qui on rend un bel hommage et qu'on fait sortir de la torpeur habituelle dans laquelle on les situe à tort bien souvent. Ici, elles sont fines, ont de la répartie, s'investissent dans la vie quotidienne et ont le courage de leur opinion !

Tout n'est pas rose dans ce texte, où la dérision devient une arme pour ne pas sombrer dans le désespoir, la dignité le dernier barrage pour avancer. Mais il s'en dégage une belle vivacité, une tonicité chaleureuse qui dépeint l'amour de l'auteur pour son peuple. D'ailleurs, il faut bien reconnaître que Inoue Hisashi, militant antinucléariste et pacifiste engagé, n'hésite pas à pointer du doigt les méfaits de chacun en cette période. Si les exactions américaines sont notées, celles des Japonais bénéficient du même traitement et il évoque sans voile brumeux la tragédie de l'impérialisme japonais en Asie. Ce qui n'a pas dû lui valoir que des amis…

Période compliquée et ayant opéré un bouleversement irréversible dans la société japonaise, avec des conséquences positives et négatives, l'année de rédaction parfois interrompue du journal intime de Shinsuke est l'occasion d'apprendre beaucoup de choses, de s'interroger sur de nombreux sujets relatifs à l'Histoire, à la culture, à la subjectivité inhérente à tout un chacun. Mais c'est avant tout l'occasion d'entrer dans une histoire haletante et fascinante avec un narrateur touchant. Les 7 roses de Tôkyô m'a profondément séduite de même que l'écriture du regretté Inoue Hisashi qui a laissé une belle empreinte littéraire derrière lui.
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"L'année qui vient de s'écouler aura été marquée par une cascade d'évènements capitaux non seulement pour le Japon,mais aussi pour celui qui écrit ces lignes,Shinsuke Yamanaka."
Cette phrase relevée sur le journal intime (qui constitue la trame de ce superbe roman historique et familial dont je recommande vivement la lecture) du "père Yamanaka", fabricant d'éventails prospère et lettré (du vieux quartier Nezu de Tokyo) obligé de se convertir en aide copiste alors qu'en cette année 45-46 les attaques des bombardiers anglais et américains font rage, puis que la paix arrive en pays conquis, résume à elle seule la valeur de témoignage de son récit bouleversant sur le quotidien de sa famille (mariage somptueux de la fille ainée grâce à la débrouillardise des beaux-parents,marché noir,restrictions en tout,panique dans les abris,folie ambiante,pertes et décés,emprisonnement, inflation,idéologie...), de son point de vue japonais sur le "pacte tripartite" anti communiste signé avec les Allemands et Italiens, sur "la volonté indomptable des Japonais" pour défendre l'Empire et "relever leur pays", sur la chute finale et le non respect des droits de l'homme (par les Américains) en cette époque sombre qui a lourdement endeuillé le Japon, puis sur la peur de voir supprimer les kanji symboles de la culture japonaise.
Révolte,humour et courage.Et sept femmes liguées, sept roses qui frayent avec les Américains de l'hôtel Impérial pour mieux contrecarrer leurs plans.
Une écriture alerte et pétillante. Un dépaysement certain qui laisse entrevoir une culture, des croyances, des traditions différentes des nôtres et les changements apportés par les envahisseurs. Des situations cocasses (comme celle du frère de Yakamata tiraillé entre sa "bourgeoise" édentée et sa maîtresse ou le prêtre "à l'envolée martiale" lors de la cérémonie de mariage); d'autres émouvantes (comme le père touché par la transformation de sa fille "pulpeuse et douce" au lendemain de la noce; son éloge funèbre;d'autres choquantes (comme les mots "salauds de profiteurs de guerre" lancés à l'encontre du beau-père par les voisins);et d'autres bouleversantes (comme la souffrance face à la perte; l'incompréhension et le désespoir suite à la bombe atomique). Une plume imparable:celle d'Inoue Hisashi, aujourd'hui décédé: conteur,humoriste, dramaturge,essayiste et l'un des plus célèbres écrivains japonais de sa génération (remarqué pour son engagement pacifiste contre le nucléaire).
Qu'est-ce qu'un homme face à la tourmente de la guerre?
Qu'est-ce qu'un père et un mari dans une société "ébranlée dans ses structures"?
Qu'est-ce qu'un empereur?
"Un homme ordinaire"
A lire et à relire!
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
— La langue parlée évolue inévitablement. C'est son sort, elle ne peut y échapper. Mais la langue écrite, elle, est capable de représenter avec clarté les divers concepts de façon immédiate et visuellement, à un niveau autre que celui de la langue orale, transcendant celle-ci. ... Il est tout à fait naturel que la langue parlée évolue. C'est qu'elle est par nature mouvante, maîtresse d'elle-même. La langue écrite, elle, demeure. Pour prendre un exemple, je dirai que la première est le bateau et la seconde son ancre ; c'est grâce à son ancre que le bateau évite d'être emporté.
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Il ne fait pas de doute que ce sont des vols de reconnaissance destinés à localiser les objectifs des prochains bombardements. C'est toujours ce qui se passe avant chaque attaque monstre. Un tel calme règne qu'on ne sait trop quoi évoquer quand on rencontre quelqu'un. Le ventre me serré à la perspective du futur raid, même si je sais qu'il est vain de s'inquiéter du lendemain. Pour qui demeure à Tokyo, il n'existe qu'une recette : profiter autant que faire se peut du temps présent, ne penser qu'à goûter à la tranquillité actuelle.

[29/04/1945]
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... je trouvais cela curieux, moi aussi. Que, pour défendre le pays, on invoque ce mot d'ordre : «Combattons jusqu'au dernier, là est notre devoir.» Mais si le dernier d'entre nous meurt, le pays sera anéanti, bel et bien. Et je me faisais la réflexion que si l'on voulait véritablement le défendre, c'était au contraire «Il faut vivre, que le maximum d'entre nous vivent !» qu'il fallait dire.
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Depuis Meiji, nous, les hommes, avons tenu les rênes du pouvoir sans cesser de plastronner. C'est comme ça que le pays doit être, pas autrement, et les femmes doivent faire comme ça et pas autrement! Voilà ce que nous leur avons toujours commandé. Or, ce même pays a fait faillite. Mais alors, quel sens avait ce que les hommes nous disaient? Tous ces ordres, à quoi répondaient-ils? Est-ce que ce n'étaient pas des inepties, au fond? Vous ne croyez pas que c'est le genre de questions que les femmes ont commencé à se poser?
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Pendant la guerre, le motif de «garantir les déplacements des voyageurs importants» avait donné lieu à de multiples restrictions ... Avec l'une d'entre elles, par exemple, le «Questionnaire sur votre voyage», c'est parfaitement horripilant comme les préposés du guichet en prennent à leur aise avec vous. On commence par vous interroger sur votre destination avec une façon de parler qu'on croirait destinée à un enfant, puis sur les personnes que vous allez voir, on s'enquiert si ces dernières ont une fille, si elle est jolie, si elle est sérieuse. Bref, tout une cascade de questions inattendues, au bout de quoi vous ne savez plus très bien si vous êtes là pour acheter un billet ou si vous subissez un interrogatoire en règle au commissariat. Encore supporterait-on ces avanies en échange d'un billet. Mais la plupart du temps, on vous rembarre d'une phrase : «Si ce n'est que pour cela, vous n'avez qu'à leur écrire. Prière de ne pas nous enquiquiner pour si peu.»
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