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Georges Nivat (Préfacier, etc.)Edouard Beaux (Traducteur)
EAN : 9782070372836
224 pages
Gallimard (06/05/1981)
3.4/5   15 notes
Résumé :
Peu d'années après la guerre, Maria, une jeune Polonaise, erre dans Paris. Sa famille a été exterminée, et, depuis, les préoccupations humaines lui sont devenues incompréhensibles. Pour elle, tout vaut et rien ne vaut. Elle suit dans le Midi un vieux monsieur, Michel Carron, qui s'est attaché à elle. Mais arrivés là-bas, son ami lui signifie que la tendresse et l'amitié ne sauraient lui suffire. Une lutte sournoise s'engage entre eux. Maria tente de ressusciter l'en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Anna Langfus, née le 2 janvier 1920, comme Anna Regina Szternfinkiel, à Lublin, à 175 kilomètres au sud-est de la capitale polonaise, a connu une courte existence de souffrances dans sa Pologne natale et une brève vie de succès littéraires en Français, couronnée par le Prix Charles Veillon, en 1961 pour son ouvrage autobiographique "Le sel et le soufre" et l'année suivante le Prix Goncourt pour "Les bagages de sable".

Une crise cardiaque a mis fin, en mai 1966, à une carrière littéraire plus que prometteuse. Au moment de sa mort, à 46 ans seulement, Anna était en train d'écrire son quatrième roman. Son troisième roman "Saute, Barbara" de 1965, a bénéficié d'une adaptation cinématographique par François Dupont-Midi, sous le titre "Pour un sourire" en 1970, avec dans les rôles principaux Bruno Cremer, Marina Vlady, Philippe Clay et Isabelle Missud.
Outre des romans, elle a produit 4 pièces de théâtre et une pièce radiophonique, et a collaboré à d'autres textes, entre autres une biographie du compositeur Frédéric Chopin.

La petite narratrice de 14 ans est gravement perturbée par la guerre, pendant laquelle elle a perdu ses parents et son frère Jacques.
Elle commence ses journées par dire "merde" et les passe en traînant dans les rues, en espérant un miracle, et en se reposant sur un banc de parc.

C'est ainsi, assise sur un banc de parc qu'elle fait la connaissance d'un vieux monsieur qui propose de s'occuper d'elle et de protéger celle qu'il baptise gentiment Maria.
Michel Caron est un médecin à la retraite qui a coutume de promener son grand chien Lomax.

Peu après l'ancien toubib invite notre jeune orpheline à le joindre dans le Midi, où il peut s'installer dans la maison au bord de la mer d'un pote en voyage.
Maria accepte, sans grande conviction, mais comme elle s'ennuie...

Là-bas, elle rencontre un petit groupe de jeunes avec qui elle descend à la plage et apprend à nager.

C'est cependant les rapports compliqués entre Michel et Maria qui forment l'essentiel du récit ensemble avec les réactions souvent imprévisibles d'une gamine fortement traumatisée par les horreurs de la seconde guerre.

Dans quelle mesure le roman est autobiographique est difficile à déterminer, mais il est évident que l'auteure a pu décrire la psyché de Maria avec une exceptionnelle précision du fait de sa propre expérience dramatique pendant cette guerre.

Comme Juive Anna Langfus a vécu les abominables ghettos de Lublin et Varsovie. Comme résistante, elle a été arrêtée par la Gestapo, violemment torturée et emprisonnée jusqu'à sa libération par l'armée soviétique. Son jeune mari, Jakub Rajs, a été fusillé par les Boches.

Après la guerre elle a émigré en France, s'est mariée avec Aron Langfus (1910-1995), un rescapé juif polonais des camps, avec qui elle a eu, en 1948, une fille qu'elle a nommée... Maria.

En 1938, avec son premier mari, la très jeune Anna a suivi des cours d'ingénieur à l'École des textiles à Verviers, en Belgique, jusqu'à l'invasion de son pays natal par la peste brune.

Bien que le ton du roman soit naturellement sombre, Anna Langfus n'a pas oublié par ci par là une pointe ironique, comme à la page 49 : "Parfois ses yeux se plissent, son nez s'élargit et je comprends qu'il me sourit".
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Le plus souvent j'ouvre un livre sans connaître vraiment ce que je vais y trouver, en n'en sachant le moins possible sur l'histoire. Ce roman m'a donc pris un peu au dépourvu, le personnage principal est une jeune femme en proie aux interrogations de nombre de gens après la seconde guerre mondiale.
Comment vivre au lendemain de ces épreuves ? Comment continuer, ne pas vivre seule entourée de ses morts ? Comment retrouver une vie, y prendre goût, s'insérer parmi ces autres qui ne pourront jamais les comprendre, faire semblant de s'intéresser à des choses futiles ou anodines ?
Désoeuvrée, elle suivra un homme, lui même perdu et cherchant un renouveau.
Anna Langfus, prix Goncourt 1962 pour ce roman a vécu dans le ghetto de Varsovie. Résistante, elle a été arrêté, torturé puis libèré par l'armée soviétique. Réfugiée en France, son oeuvre tourne autour de la guerre et de la Shoah.
Un livre difficile par moment, de par son propos, mais avec un rythme lent, un livre qui nous interroge.
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Maria est une jeune femme perdue dans sa propre vie d'un après-guerre récent. Pendant l'été, seule à Paris, elle a pour principale occupation de suivre, sans raison, les gens qu'elle rencontre avant de regagner sa mansarde habitée par ses fantômes, exterminés pendant la guerre. Une rencontre dans un parc la conduit à suivre un vieux monsieur qui l'emmènera en villégiature dans le Midi.

Là, elle comprendra vite que les attentes de celui qu'elle aurait pu considérer comme un ami, et que ceux qui les croisent pensent être son père, sont d'un autre ordre. Elle s'applique donc à le fuir par tous les moyens. Elle se lie d'amitié avec un groupe d'enfants auprès desquels elle semble retrouver un semblant de vie sans parvenir à renouer avec la légèreté de la jeunesse. Mais un drame survient à nouveau, et Maria cède aux avances "du vieux monsieur".

Une histoire qui n'aurait jamais dû commencer et qui n'aura pas de fin véritable, interrompue par l'arrivée de l'épouse.

Le sujet est pesant, c'est vrai et, en filigrane, les drames de la guerre, de la déportation, de la torture sont bien là. Mais c'est si habilement traité, avec tant de finesse que jamais il n'y a de véritable évocation. On nous laisse deviner plutôt qu'on ne nous dit.

Les fantômes se mêlent à la vie courante, la tragédie n'est jamais loin et le bagage trop lourd et insaisissable pour permettre de le jeter au loin et vivre.

L'écriture est belle, on se laisse porter avec une très grande émotion.
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Je n'ai pas du tout adhéré à l'ouvrage. Mais quelque part c'est normal, je viens de me rendre compte qu'il avait eu le Goncourt...

J'ai lu assez rapidement les 70 premières pages et très vite j'ai trouvé que c'était glauque et terne.

Pas sombre, mais je n'ai pas vu l'espoir et la vie recherchée à l'après guerre. Pour moi ça manquait de chaleur, de bonheur, d'objectif. L'héroïne est là, elle ne sait pas quoi faire d'elle. Elle vit avec ses fantômes. D'accord, c'est très dur de réapprendre à vivre quand on est encore une enfant et qu'on a plus de famille. Mais je n'ai pas sentie de volonté chez elle. Elle suit des gens qui lui sont totalement inconnus jusqu'à partir en vacances dans le sud avec un homme qui pourrait être son père.

Du coup je ne l'ai pas fini. Oui, c'est très rare que cela arrive, c'est pour ça que je n'ai pas mis d'étoile.

C'est dommage, car le style est bon, mais ça ne fait pas tout!
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Et comment savez-vous qu'elle dit la vérité ?
- Les faits sont là. On juge les gens sur leurs actes.
- Les faits peuvent mentir tout autant que les paroles.
- Il faut bien s'appuyer sur quelque chose, dit-il.
Je ricane :
-Pour quoi faire ? J'ai vu un homme debout sur un autre à terre, un pied sur l'estomac et l'autre sur la gorge. Un troisième lui ordonnait : "Appuie, serre. Je te donne dix minutes pour qu'il meure. Sinon, ce sera toi." Et l'homme appuyait, s'appliquait. Il a même changé de pied. Son pied droit, qui était le plus fort, il l'a posé sur la gorge de la victime pour que cela aille plus vite. Le même homme, je l'ai revu plus tard, il soignait les blessés jour et nuit et lorsqu'il avait un morceau de pain il le partageait. Eh bien, maintenant, jugez sur les faits.
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" Tu arriveras seule sur cette plage perdue
Où une étoile descendra sur tes bagages de sable. "

André Breton

(page7).
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Merde . C'est le premier mot que je dis, chaque matin, en ouvrant les yeux . Un mot très utile . Il peut traduire tout une gamme de sentiments dans leurs nuances les plus subtiles, des états d'âme et même des idées . Il s'adapte toujours exactement à ce que je veux exprimer . Une journée grise, maussade. Merde . Un soleil de plomb . Merde . Il faut se lever . Merde . Je ne bougerai pas ,je resterai au lit toute la journée . Merde,car je me lève .
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Elle ne connait que le travail,elle est malheuse parce qu'elle n'a jamais connu que le travail,le travail qu'elle déteste et qu'il lui faut élever au rang d'une vertu si elle veut donner maintenant un sens à toutes ces années perdues.Moi, ce qui me reste à faire,c'es de me tenir tranquille,mon sac sur mes genoux,à écouter cette vieille femme se mentir à soi-même
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Un jour, peut-être, n’aurais-je plus à me dérober, un jour je deviendrai peut-être semblable à un galet lisse et froid, oublié sur une plage, ayant enfin trouvé la forme parfaite pour échapper au temps.
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Video de Anna Langfus (1) Voir plusAjouter une vidéo

PRIX GONCOURT
ITW d'ANNA LANGFUS chez elle à SAR?LES : sa vie - à quels moments écrit-elle - débats sur les prix décernés avec JEAN CAU, LUC ESTANG et PHILIPPE DELATTE - qu'est-ce qu'un prix littéraire pour JEAN CAU ? - les prix littéraires en FRANCE : ils font intervenir le mécénat - en FRANCE, L'écrivain tient une place sociale - quels sont les auteurs qui, n'ayant pas été couronnés cette...
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