« Boucle la-Coiffeur visagiste », « Imagin'hair », « Sam la coupe », « Que f'hair ? »
Vos regards sont déjà tombés sur ces devantures de coiffeurs aux jeux de mots improbables, n'est-ce pas ? Ils sont le plus souvent tirés par les cheveux (!), d'un humour déplorable ...A ce petit jeu (de mot ! … zut ! Voilà que je m'y mets, moi aussi !), les coiffeurs étaient les maîtres incontestés.
C'était sans compter
Natalie Saracco qui les a tous renvoyés à leurs ciseaux : elle a écrit un ouvrage entièrement constitué de ces jeux de mots lourdingues. Exaspérant …
L'histoire est complètement déjantée. Elle a dû partir de traviole dès le début car le titre ne colle pas du tout avec le reste.
Puis, peu à peu, chemin faisant, la méchante diatribe contre certains de nos contemporains s'évanouit en chemin vers une vraie histoire pleine de chaleur et d'humanité. Est-ce le message de
Natalie Saracco ? Rencontrer les personnes en allant au-delà des a priori permet de les connaître en vérité ?
Cependant, ne vous y trompez pas!
Si j'use de la correction fraternelle, c'est que l'histoire est vraiment bien. Malheureusement, elle est comme ces amphores retrouvées dans de vieilles épaves au fond de la mer : les épaisseurs de coquillages incrustées dessus en rendent la forme méconnaissable.
Oui, je dois le dire : l'histoire est belle, originale mais elle pèche (le comble pour un roman catho !) quelque fois par manque de développement (Quid des suites des attaques de « La bande à Jésus » ?).
D'autres fois, il y a, au contraire, des longueurs : le monologue interminable de Lucifer au Golgotha, par exemple, qui est un vrai calvaire...
Sans parler des vulgarités dont le livre pourrait se passer.
En fait, ce livre ne va qu'en s'améliorant au fil des pages. On dirait qu'il chemine. Même la fin cache une surprise !
A une époque où on se soucie des ressources naturelles cependant, je trouve qu'il y a certains livres qui ne méritent pas qu'on abatte des arbres pour les imprimer. Celui-ci en fait partie.
Si je pouvais faire un souhait, c'est qu'il puisse « renaître de nouveau », qu'il reparte chez son autrice, qu'elle en enlève les scories et lui fasse un beau lissage. Ce serait alors une belle pépite.