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EAN : 9782259243438
224 pages
Plon (03/03/2016)
3.12/5   4 notes
Résumé :
Un quarantenaire urbain en crise est contraint de passer un été dans un camp naturiste et se découvre – au propre comme au figuré. Un roman initiatique drôle, émouvant et lumineux sur notre tentative d'échapper à la frénésie individualiste contemporaine.
Rien ne va plus. Divorce, métier éreintant, fuite en avant, alcool et somnifères inopérants : Sébastien n'a pas le choix, il doit prendre des vacances. En urgence.
Ses finances exsangues le contraignen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
D'emblée, je suis séduit et capturé par un style vif, maîtrisé. L'auteur creuse au coeur de son protagoniste, sans ambages, et le dessine en une série de séquences bien senties. Ce portrait au vitriol du quadra au bord du burn out est une réussite. Pourtant Marie Dô flirte avec les clichés mais son écriture nerveuse les déjoue et nous rend concevable que le héros n'ait jamais mis les pieds ni se soit même intéressé depuis 15 ans à ce bungalow qu'il a acheté à sa femme esseulée, davantage par culpabilité et égoïsme que par amour.
Puis le récit prend un tour gentiment burlesque lorsque le personnage se retrouve en décalage dans un camp de vacances naturistes dont les figures marquantes prônent la suprématie de l'être sur l'avoir. Des valeurs à l'opposé de celles du héros qui travaille dans la publicité et a une confortable maison dans la banlieue chic de Paris… Là encore, on frôle la caricature, mais c'est joyeusement enlevé et au service du propos. Et puis, c'est à travers les yeux de son protagoniste que l'auteur nous décrit ce petit peuple d'illuminés, selon la subjectivité du héros. Son cynisme et sa stupéfaction donnent lieu à des réflexions hilarantes... Sébastien, le narrateur, est assez antipathique mais l'auteur parvient à nous le rendre progressivement pathétique, voire sympathique. Car Marie Dô en profite pour mieux épingler les méfaits des préjugés et de la bêtise… Au fur et à mesure, les blessures du protagoniste se dévoilent, la façade s'effrite. L'auteur n'est pas manichéenne et elle opère de même avec les personnages secondaires. Les valeurs, telles des couleurs, se mélangent. Et nous, lecteurs, nous sommes amenés à réfléchir à nos propres valeurs, à nos propres à priori, à notre rapport au corps, à l'autre, aux tabous et à la liberté.
Le récit est donc intelligemment mené et, je le répète, merveilleusement écrit, ciselé. Si la fin est un peu attendue, cela est inévitable avec un livre initiatique censé nous apporter une énergie positive !
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Sébastien Vinerbest, 45 ans, réalisateur de films publicitaires, se trouve à bout de souffle. Sa femme et son fils de 16 ans l'ont quitté. Il faut dire qu'il les a pas mal négligés pendant ses 18 années de mariage. Sa carrière n'est pas bien gratifiante. Sa santé vacille. Il boit un peu trop. Il décide de prendre le large, cap sur le camp Robinson, sur la côte aquitaine. Il y a acheté, sous la pression de sa femme, un bungalow, la Saudade, où il n'a jamais mis les pieds. Surprise à l'arrivée : il s'agit d'un camping naturiste.

Le scénario du béotien qui débarque dans un camp de nudistes n'a rien d'inédit. L'humour est assez facile, les situations cocasses attendues. Marie Dô ne s'en sort pas trop mal. L'ensemble est sympathique, même si l'écriture, fluide, n'a rien d'extraordinaire. Ses personnages sont des archétypes : Seb, celui du looser, Jean-Jacques, son voisin au camping, celui du baba cool sage, Esther et Gilou, celui du couple fatigué, Esther en quête d'aventure et Gilou, un peu lourd qui s'accroche.

Il règne au camp Robinson une atmosphère bon enfant, et les habitués partagent un esprit amical, convivial, avec une attention à l'autre et à ses failles assez touchante. Leur philosophie de la vie s'articule autour du naturisme. Cela signifie un détachement des valeurs sociales habituelles. Ici, pas de distinction de classes, pas de jugement moral, pas d'hypocrisie. L'authenticité prime lorsque l'individu se présente dans sa nudité, et ne peut se dissimuler sous des apparences trompeuses.

Le roman de Marie Dô se lit agréablement, même si Seb, le looser, est plutôt lassant à la longue. Elle y glisse un suspense modéré, mais soutenu jusqu'à la dernière page, autour d'un pullover turquoise. le roman se lit sans difficulté.

Traitant du même sujet, j'ai toutefois à l'esprit un polar beaucoup plus captivant, et drôle, celui de Jean-Bernard Pouy, Nus. Ses dunes sont peuplées de personnages un peu plus hauts en couleur et en consistance. Son intrigue est nettement plus solide. La littérature de Marie Dô paraît en comparaison assez fade. L'ennui n'est pas loin. La fin, douce-amère, est sans grande surprise. Les dunes sauvages constitue, malgré tout, une bonne lecture de vacances, à la plage, au camping, ou chez soi.
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Il y a des séries dans la vie qui sont souvent le fruit du hasard. Ainsi, des appareils ménagers tombent en panne quasi au même moment ou un lecteur lit le même mois, trois romans avec pour toile de fond le naturisme.
Après, "Le côté gauche de la plage" de Catherine Cusset et "Je suis capable de tout" de Frédéric Ciriez, voici donc "Les dunes sauvages" de Marie Dô présenté sous une très jolie couverture "pelliculée soft touch" ( précision de l'éditeur, qui ne ment pas, le livre a un toucher très agréable).
Contrairement aux deux précédents où le naturisme servait surtout de décor, "Les dunes sauvages" adopte un côté plus militant. le personnage principal, pourtant réfractaire à ce mode de vie, verra son existence prendre un autre départ une fois qu'il aura accepté de se débarrasser de ses vêtements. Mais là où les deux autres adoptaient un ton vraiment littéraire, celui-ci choisit l'option roman facile à lire, fait pour la détente, les vacances.
Je le dis très franchement, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire. Tout d'abord, le héros est fort antipathique et le restera, pour moi, jusqu'au bout. Cela aurait pu être un parti-pris intéressant et inconfortable, mais ici, vu la trame très romanesque, cela m'est apparu comme une maladresse. Fraîchement divorcé d'une certaine Tess qui en avait marre de ne pas exister à ses côtés, lui préférant de multiples tournages de pubs à l'autre bout du monde, Sébastien sombre dans la déprime et, sur les conseil d'un ami médecin, arrête tout et part en vacances dans un bungalow qu'il avait offert à son ex-femme lors d'une Saint Valentin... Je n'épiloguerai pas sur le prétexte pour envoyer Sébastien dans un centre naturiste sans qu'il le sache, mais il est sérieusement tiré par les cheveux et sert aussi à lui brosser un portrait où les clichés s'enfilent comme des perles. Au final, on se demande comment un réalisateur de pub peut être aussi coincé et aussi obtus. Une fois au "camp Robinson", nom du lieu de villégiature, le collier de clichés s'enrichit avec l'ajout de voisins naturistes tous épris de yoga, de méditation, de spiritualité (Je note toutefois que Marie Dô nous a finement évité le plus gros, les naturistes partouzards !) mais aussi d'une intrigue amoureuse genre Harlequin. Sébastien croise la ravissante Mona mais leur première rencontre n'augure en principe pas une scène érotique de sitôt, laissant donc penser que le fraîchement divorcé mettra sans doute tout en oeuvre pour conquérir cette belle créature.
Devant autant d'écueils, j'aurai pu quitter ces dunes sauvages sans regret, mais je suis tenace et comme sa lecture restait somme toute facile, j'ai continué. Et j'avoue que dans sa deuxième partie, dès que Sébastien accepte enfin d'enlever son slip, j'ai trouvé le roman plus séduisant.
La suite sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Réalisateur au bout du rouleau, Sébastien se retrouve au camping, chez les naturistes. Prêt à tomber la chemise ?

Souvent bateau mais plutôt sensible.
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Videos de Marie Dô (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Dô
La Roseraie des Cultures et des Arts - 8ème édition. Table ronde "Destinées littéraires". Invitées : Liss Kihindou, Écrivaine, professeur de français. Llivre « Négritude et Fleuvitude - Et autres observations littéraires », aux Éditions L?Harmattan, 2016.
Marie Dô, Écrivaine, danseuse, chorégraphe. Selection Titre de son intervention : « Fais danser la poussière ». Livre « Les dunes sauvages », aux Éditions Plon, 2016.
Déborah Lévy-Bertherat, Écrivaine, poétesse. Selection Titre de son intervention : « Grandir dans la guerre ». Livre « Les voyages de Daniel Ascher », aux Éditions Rivages poche, 2015.
Marie Lissouck, Écrivaine. Livre « le sang des uns et des autres », aux Éditions Sépia, 2016.
Modérateur : Aimé Eyengué, Écrivain-Poète, Aimé Eyengué est Docteur en Sciences sociales et diplômé en Sciences Politiques des Universités de Paris. Spécialiste en Modes de vie, il s?intéresse à l?action politique et ses incidences sur le devenir des nations et l?action des peuples sur le devenir de l?action politique.
http://www.laroseraiedescultures.fr/edition2016/mb-table-ronde-4-Destinees-litteraires.html
Association "La Roseraie des Cultures et des Arts" le 4 septembre 2016 - Moulin de la Bièvre Salon du Livre et des Arts de L'Haÿ-Les-Roses http://www.laroseraiedescultures.fr
Réalisation : M.D'E
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