Merci à Babelio et aux Éditions Atelier 10 pour l'envoi de ce livre, dans le cadre de l'opération Masse Critique québécoise 2023. S'inscrivant dans une lignée familiale de femmes militantes dont elle évoque les réalisations et les combats,
Mélikah Abdelmoumen s'attarde, à travers son parcours personnel, à définir la notion d'engagement ordinaire, cet élan qui amène des gens à s'impliquer : « S'engager sur le terrain en tant que citoyen.ne ordinaire, c'est devenir membre d'un petit équipage épars qui a un combat en commun. Un équipage lié par cette conviction partagée : la situation est désespérée, changer le monde est difficile, absurde et à deux doigts d'être illusoire, mais il faut néanmoins essayer. C'est ce ciment qui nous fait tenir, bien plus que la certitude de voir les choses changer dans l'immédiat ou même de notre vivant. Il s'agit de refuser, ensemble, cette idée supposément raisonnable et pragmatique selon laquelle améliorer notre monde est absolument impossible. de refuser de croire que ce qui est est immuable. » (p. 49) Et c'est ce qui fait la force de ce court essai : elle y croit,
Mélikah Abdelmoumen, à la nécessité de ces engagements, et elle nous y fait croire avec elle. En faisant sortir de l'ombre sa grand-mère, Olivette Lévesque-Babin, une pionnière de ma région que je ne connaissais pas – elle a été la première femme à devenir échevine (l'équivalent de conseillère municipale) et à ouvrir une ressource pour femmes victimes de violences conjugales au Saguenay-Lac-St-Jean – elle rend hommage non seulement à cette dernière mais à toutes les personnes qui ont à coeur le sort de leur prochain. Un tout petit livre, à la grande portée, qui fait partie d'une collection à découvrir.