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EAN : 9782350686561
208 pages
Cairn (03/10/2018)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Un surfeur est retrouvé mort sur une plage du Maroc. À première vue, il s’agit d’un accident mais la mère et la soeur de la victime refusent d'y croire. Face à la passivité des autorités, elles se tournent vers Antoine Mesabki, un enquêteur privé. Les deux femmes, aussi belles que troublantes, vont le convaincre de se lancer dans des recherches qui le conduiront de Toulouse à Rabat, en passant par le piémont pyrénéen.

Sur sa route, il va débusquer ent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un jeune homme est retrouvé mort sur une plage au Maroc. le médecin dépêché sur les lieux conclut à un accident de surf.
Au même moment, une mère inquiète de la disparition de son fils, jeune adulte, tente d'alerter la police. le lien se fait rapidement entre les deux événements. Mais le lecteur apprend très vite que le jeune homme enquêtait sur un trafic de sable et comme sa famille, on a du mal à croire à un accident surtout qu'il ne savait pas nager !
Sa mère et sa soeur, Marion, décident de faire appel à un détective privé, Antoine Mesabki. Marion va, elle aussi, se lancer dans l'enquête à ses côtés, sans conscience du danger.
Serge Nicolo est un habitué du roman policier puisqu'il participe à l'organisation du festival Toulouse Polar du Sud, chaque année. du coup, son livre en contient tous les ingrédients : une enquête avec suffisamment de tiroirs pour garder le suspens jusqu'à la fin, des personnages bien campés et des meurtres. Oh, évidement, ce n'est pas un thriller haletant ! Ce n'est pas l'intention de l'auteur !
A chaque début de chapitre, la page de droite raconte la réalité de l'exploitation industrielle du sable, ses conséquences sociales, environnementales et économiques. C'est la seconde ressource naturelle la plus utilisée du monde après l'eau.
Du coup, cela fait des envieux vu qu'il n'y a qu'à se baisser pour le ramasser. La consommation est si importante qu'en certaines régions du globe, les plages disparaissent. La mafia s'est depuis longtemps engouffrée dans une telle manne mondiale.
C'est aussi d'actualités sur les plages françaises. Puisqu'en 2015, Manuel Vals et Emmanuel Macron, à l'époque Ministre de l'économie, ont signé une concession pour une entreprise afin de puiser une dune sous-marine au large de Lannion. La même chose pourrait se produire dans l'estuaire de la Gironde.
Serge Nicolo situe son intrigue au coeur de ses exploitations industrielles. de plus, profondément ancrée dans sa région, il en décrit sa ville, Toulouse, sa gastronomie et son art de vivre. Il répond ainsi parfaitement à l'intitulé de la collection « du noir au sud » des éditions Cairn.
Serge Nicolo signe son premier roman au coeur d'une intrigue politico-sociale et environnementale. Son polar est bien ficelé même si au hasard de la lecture quelques points sont « légers ». Qu'importe ! Ça fonctionne et en plus, j'ai découvert un futur problème environnemental. Tout ce que j'aime !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Seconde participation à Masse Critique avec ces "pêcheurs de sable". Je la dois aux Editions Cairn que je remercie au passage.

Je ne viens pas de lire le polar de l'année mais la pêche fut plutôt bonne.
Je l'ai déjà dit ici, outre une intrigue bien ficelée, j'aime découvrir autre chose lorsque j'aborde ce genre littéraire.
Serge Nicolo satisfait parfaitement à cette exigence, d'abord un peu artificiellement, mais conformément à la charte des éditions CAIRN, en nous faisant visiter Toulouse à grand renfort de clins d'oeil gastronomiques, mais surtout en fixant, de manière très documentée, le noeud de son intrigue autour de ce phénomène stratégique mondial et peu connu du marché du sable et de ses conséquences écologiques, socio-économiques et souvent maffieuses.

Le choix d'intégrer, entre chaque chapitre, un article très pédagogique relatif à ces dommages collatéraux, mais indépendant du récit proprement dit, peut surprendre mais ne m'a pas gêné.

Avertissons tout de même les amateurs de twist ending et de gore, ils ne trouveront pas leur dose d'adrénaline chez ce marchand de sable. Je ne veux pas insinuer par là que l'auteur nous endort mais la trame policière, sans être bâclée n'est pas trépidante, son propos est ailleurs.

On chipotera peut être également sur la crédibilité de l'agence privée et sur l'amateurisme des barbouzes, quoique, le souvenir d'un bateau arc-en-ciel coulé jadis en Nouvelle Zélande nous rappelle, qu'en ce domaine, tout ne se passe pas toujours comme dans les films.

Je salue ce premier roman de Serge Nicolo.
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Un grand Merci aux éditions Cairn -que je découvre- et à Babelio pour cet ouvrage reçu lors des Masses Critiques d'octobre 2018.

Tout commence par le meurtre d'un étudiant qui menait sa propre enquête sur un scandale en rapport avec des trafics de sable. Sa mère et sa soeur vont alors faire appel à Antoine et sa bande, enquêteurs privés de profession, afin de découvrir qui est à l'origine du décès et, pourquoi pas, poursuivre le combat.

J'ai choisi cet ouvrage par rapport à l'intrigue. Un scandale environnemental en rapport avec le sable, je n'en avais jamais entendu parler, j'avais envie d'en savoir plus.
De ce point de vue, j'ai vraiment été satisfaite. J'ai appris beaucoup de choses sur le sujet, bien documentées et je suis ressortie de l'ouvrage avec des connaissances sur un sujet très intéressant. J'ai notamment adoré l'aparté documentaire à chaque début de chapitre.
J'ai également bien apprécié la construction des personnages, très aboutie avec un passé palpable. de même pour les lieux, très bien décrits, on s'y croirait. Bien sûr, il y a quelques stéréotypes dans les gros vilains, dont on a du mal se défaire dans les livres du genre mais qui me dérangent toujours.

Par contre, un bémol pour l'intrigue, qui ne met ni en haleine ni ne crée de suspens. Dommage car dans le fond et la forme, tout y était, mais il ne suffit pas d'avoir le sujet pour avoir un grand roman.
Avec Les pêcheurs de sable, on se trouve donc limite plus dans le roman engagé que dans le polar ou le thriller habituel.
Je le recommande toutefois, tant le sujet mérite d'être connu.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sept iles du détroit de Macassa, dans l'archipel de Bornéo,
ont été englouties, suite à l'extraction intensive de sable, jusqu'à trois millions de mètres cubes par mois. Ce sable est exporté principalement vers Singapour, où on l'utilise pour étendre les terres. La pêche a aussi beaucoup diminué. Une enquête des Nations Unies a démontré que les fines poussières issues de l'extraction peuvent être emportées par les courants marins sur des distances de trente-sept à cinquante-cinq kilomètres, l'eau devient marron et cela impacte les mangroves, les plages
et les récifs de corail. Cercle vicieux, de nombreux pêcheurs pour survivre, sont devenus des extracteurs de sable. A Bornéo, l'extraction se poursuit sur les plages et les montagnes, ravageant les forêts de mangrove et l'ensemble de l'écosystème. Mais les dix-huit millions de tonnes de sable extraites chaque année ne sont pas uniquement exportées, elles servent aussi pour construire les autoroutes Trans-Bornéo et Trans-Papua, qui constituent des voies de transport pour le bois tropical, l'huile de palme et le minerai. Ainsi, on ravage d'un côté, pour construire des routes qui servent à détruire plus loin.
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Dans certains endroits, les plages ont complètement disparu et ailleurs, on les voit reculer à une vitesse incroyable. C'est un phénomène de dégradation visible dans une vie d'homme. (...) en une génération, les hommes détruisent ce que la planète a mis des millénaires à créer.
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Il s'était pourtant juré de ne plus s'intéresser à de pareilles histoires. l'État français et ses entreprises multinationales jouaient un sale jeu en Afrique : quand on y mettait le nez, on était souvent déçu et, quelques fois pire...
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Le sable, c'est vraiment le problème. C'est la deuxième ressource naturelle la plus consommée, après l'eau et loin devant le pétrole. Il n'y en a jamais assez, alors tous les moyens sont bons.
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