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Étienne Menu (Traducteur)
EAN : 9782844853813
48 pages
Allia (24/02/2011)
3.14/5   11 notes
Résumé :
Dans Machine Soul (« l'âme des machines »), Jon Savage retrace toute l'avancée de la musique électronique, en la resituant dans le contexte socioculturel des pays qui l'ont vu émerger (Allemagne, Angleterre, France, Belgique, États-Unis). Loin des idées reçues, il apparaît que la techno, cet art du bruit, ce « boom boom » sauvage qui a fleuri dans les années 70, est l'aboutissement d une véritable pensée conceptuelle : celle qui vise l'harmonie entre l'homme et la m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Jacques Attali, que Savage cite, a écrit Une brève histoire de l'avenir. Ici, on a davantage à faire à une brève histoire de la techno qu'à une histoire de la techno - le texte présenté est la traduction en français d'un long article publié en 1993 dans The Village Voice (la version originale est disponible en ligne).

Mis à part les références datées au double cassette et au DAT, le texte n'a pas perdu de son originalité et, comme il est désormais coutume de le dire, reste d'actualité - par exemple, la question non traitée vers la fin du texte de la place des femmes dans le monde d'hommes de la techno ou celle du piratage.

Ce format court ne permet certainement pas d'embrasser la totalité de l'histoire de la techno et ce n'est même pas le propos de Savage. Il s'agit plus d'un point de vue, de quelques idées, théories, et mise en relations sur la techno aux USA (la techno de Detroit avec les pères fondateurs Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson)/Angleterre (Orbital*, Aphex Twin, Warp, Sheffield versus Londres/Manchester)/Belgique/Allemagne (Kraftwerk** évidemment), sur les origines « noires" de la techno, sur les rapports homme-machine, et tutti quanti (il y a un peu de Moroder dedans aussi).

D'un format court - après tout le discours bref et le discours long mène au même point - , d'une certaine érudition (on croise Attali, Alvin Toffler, le manifeste (futuriste) de Luigi Russolo et beaucoup de références musicales), cette histoire de la techno reste elliptique mais non moins passionnante.

* Qui me fait penser que m'attend le London Orbital de Iain Sinclair.
** Lu le livre en écoutant les Karftwerk Kover Kollection de Strictly Kev
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La musique, tout comme la littérature, est un art éclectique, qui a vu naître des mouvements qui, à leurs débuts, ne convenaient qu'à une minorité de passionnés. La techno en est peut-être l'exemple le plus percutant et le plus récent.

Que l'on aime ou non ce genre musical, tout le monde connaît de près ou de loin la techno, cette musique que beaucoup considère comme étant du bruit inutile et incompréhensible. A travers Machine soul, Jon Savage se pose en sociologue et décide de remonter aux prémices de la naissance de ces nouvelles sonorités.

Me concernant, je suis comme une majorité d'individus et ne connaît absolument rien sur la musique techno et son histoire. Et bien que je ne sois pas friande de ce type de sons, j'ai enrichi ma culture musicale grâce à ce très court essai.
La musique techno est née à Detroit, aux Etats-Unis, ville industrielle loin des côtes américaines Est et Ouest, à la fin des années 60, début des années 70. Contre toute attente, ces précurseurs s'exportent, notamment en Angleterre, en Allemagne et en Belgique, où quelques jeunes personnes vont à leur tour se lancer dans la conception de ces sons inhabituels.
Le mouvement techno se base sur les sonorités des machines, c'est pourquoi les groupes émergents vivent principalement dans des cités industrielles, où le bruit ambiant assourdissant et répétitif sont une source d'inspiration. Alliée aux lumières des stroboscopes, la techno est un moyen d'atteindre une transe corporelle et mentale.
Peu à peu la drogue fait son apparition dans ce milieu ; d'abord l'ecstasy puis les amphétamines. D'ailleurs, la techno est généralement assimilée à la consommation de ces drogues dures. Pourtant, nous souligne l'auteur, les vrais amateurs et créateurs de musique techno ne sont pas drogués et apprécient ces sons pour ce qu'ils sont et ce qu'ils leur apportent : « 90% de la techno que l'on entend aujourd'hui est destinée à des dancefloors remplis de défoncés » ; « La majorité des gens ne le comprennent toujours pas, mais la plupart des types vraiment bons ne prennent aucune drogue » et, une phrase très intéressante : « La techno était un son, c'est devenu une attitude, un outil pour produire des disques destinés aux amateurs de drogues », p.50.

En conclusion, nous voilà face à un essai particulièrement concis et intéressant sur la musique techno, de ses débuts à l'année 1993, date de l'écriture de ce texte par Jon Savage.
Je le conseille à tous les amateurs de ce genre musical, qui y trouveront une histoire de la techno, une analyse sociologique, ainsi que des noms de groupes et titres de morceaux.
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Je remercie les éditions Allia, et libfly qui m'ont permis de lire ce petit historique de la musique techno, sans qui assurément je n'aurais jamais eu l'idée de m'y pencher. Et pour cause, mélomane indécrottable, je déteste profondément le bruit…..et la techno, tout comme le rap, et toutes ces « musiques actuelle » s'apparentent plus à du bruit qu'à de la musique.
Mais, ces lignes n'engagent que moi ; tous les goûts sont dans la nature. Je conçois que la poésie de Chopin, ou la puissance de Chostakovitch puisse agacer voir donner des ulcères…
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos « techno -musiciens » dont il est question ici. Je suis contente d'avoir eu un petit aperçu du sujet. Ceci étant, je ne suis pas plus avancée, dans la mesure où j'ai eu le plus grand mal à me situe dans ce « bouillon » puisque je ne connais aucun nom, aucun groupe, et, qu'en toute sincérité, le genre musical ne m'attirait pas jusque- là, et qu'il ne m ‘attire pas plus depuis.
Un petit livre vite lu, accessible dans le style, beaucoup moins pour les ignorant comme moi pour ce qui est du contenu.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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critiques presse (1)
NonFiction
28 juin 2011
Datant de 1993, voici une analyse brillamment concise du phénomène techno, et quelque peu visionnaire.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
S'il y a une idée centrale dans la techno, c'est bien celle de l'harmonie entre l'homme et la machine. Comme le dit Juan Atkins, "il faut simplement considérer que, en gros, la techno est technologique. C'est une manière de faire une musique à caractère futuriste : quelque chose qui n'a jamais été fait avant". Une conception courante au cours de l'histoire des avant-gardes artistiques du XXe siècle - en musique, les exemples les plus anciens remontent au manifeste L'Art des Bruits de Russolo en 1913, ainsi qu'à des ballets des années 20, comme Relâche d'Erik Satie ou le Ballet mécanique de George Antheil. Si l'on exclut le stade d'évolution atteint par les machines actuelles, beaucoup d'idées de Russolo préfigurent à tous les niveaux la techno d'aujourd'hui - on pense notamment à l'usage d'instruments non musicaux dans son oeuvre de 1914, Le réveil d'une ville.
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A la fin des années 60 eut ainsi lieu une tentative concertée de créer une musique populaire spécifiquement allemande. Libérés grâce à l'influence de Fluxus (La Monte Young et Tony Conrad séjournaient fréquemment en Allemagne à l'époque) et le psychédélisme anglo-saxon, des groupes comme Can et Amon Düül se mirent à chanter dans leur langue - un premier pas dans la lutte contre l'hégémonie linguistique anglo-américaine. Une autre influence, spécifiquement européenne, venait de compositeurs électroniques comme Pierre Schaeffer et Karlheinz Stockhausen qui, comme Fluxus, perpétuaient la fascination de Russolo pour l'usage d'instruments non musicaux.
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Kraftwerk se tient à mi-chemin entre la vieille avant-garde européenne et la culture euro-américaine d'aujourd'hui. Comme beaucoup d'autres membres de leur génération, Florian Schneider et Ralf Hütter partaient de zéro dans l'Allemagne de l'après-guerre ; comme l'explique Hütter : "Quand on a commencé, c'était le choc, le silence. Où-nous plaçons-nous? Nulle part. Nous n'avions ni figures paternelles, ni tradition suffisamment établie de l'entertainment. Pendant les années 50 et 60, tout était américanisé, conçu directement en fonction du comportement des consommateurs. Nous faisions partie du mouvement de 68, qui avait soudain offert des possibilités, et nous nous sommes mis à établir une forme de son industriel allemand."
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Mon expérience de cette musique a été influencée par les aléas récents de ma vie : j'ai beaucoup voyagé ces temps-ci, généralement en voiture. N'étant que vitesse, la techno est la musique idéale pour de pareils déplacements : ses rythmes répétitifs, ses mélodies minimales et ses modulations de texture convient parfaitement au perspectives toujours changeantes d'un trajet à haute vitesse. par ailleurs, le crépitement des sonorités électroniques avoue de manière troublant el bruit sec des synapses, forcées à traiter le bruit sec d'informations ininterrompu et toujours plus dense.
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Le démarrage de la techno en Angleterre ne se produisit ni à Londres ni à Manchester (dont sortaient à l'époque des groupes mêlant dance et rock, comme les Happy Mondays) mais à Sheffield, une ville industrielle située à trois cent kilomètres de Londres, de 'autre côté des Pennine Hills par rapport à Manchester, et qui avait déjà vu émerger sa propre scène électronique à la fin des années 70, avec Cabaret Voltaire et Human League. "Il n'y aucune salle de concert ici à Sheffield, annonce le copropriétaire de Warp Records, Rob Mitchell. La seule façon de monter un group et d'avoir du succès, c'est de faire des disques de dance music."
"La musique que vous faites et influencée par toute ces zones industrielles, poursuit Mitchell. Si la musique électronique a un sens, c'est parce qu'elle subit l'influence subliminale des sons industriels. Quand vous marchez dans Sheffield, vous voyez toute cette architecture de béton dégueulasse construite dans les années 60. Et, an allant vers le quartier appelé le Canyon, vous trouvez ces énormes usines noires qui crachent leur fumée et font un vacarme incessant. Ce bruit n'est pas tellement différent de notre musique." Une analogie galamment audible dans les premiers morceaux industriels de Throbbing Gristle, comme par exemple la pulsation profonde et vibrante de "The Set Up" de 1978.
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