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Mage de bataille tome 1 sur 2
EAN : 9782253103356
648 pages
Le Livre de Poche (10/03/2021)
3.93/5   127 notes
Résumé :
Dans un monde en guerre peu à peu conquis par l’armée infernale des Possédés, Falco Danté est un gringalet. Pire, il est méprisé, mis à l’écart, à cause de son père qui fut un immense mage de bataille avant de sombrer dans une folie meurtrière. Alors que la Reine tente de rassembler toutes les forces armées pour repousser les Possédés, Falco prend une décision qui va l’amener aux marges du désespoir : entrer à l’académie de la Guerre, une école d’excellence pour les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Sorti par la porte de la collection Lunes d'Encre chez Denoël, Gilles Dumay revient par la fenêtre de la concurrence à la tête de la collection Albin Michel Imaginaire. Il nous dit qu'il connaît très mal la Fantasy : venant de quelqu'un qui à plusieurs casquettes a travaillé 20 ans dans les littératures de l'imaginaire c'est fort de café, mais si c'est vrai il aurait pu nous épargner durant toutes ces années ses diatribes haineuses contre le « rayon des archères elfes à grosse poitrine » (sic). Il nous explique aussi qu'il navigue à vue car il ne connaît pas ses propres chiffres de ventes : ou il ment et il est dans l'hypocrisie la plus complète, ou il dit vrai et la médiocrité des éditeurs français dépassent mon imagination qui est pourtant fort élevée… Toujours est-il que pour diverses raisons il a décidé d'éditer en 2 parties le roman anglais intitulé "Battle Mage" / "Mage de bataille" et on se retrouve une fois de plus avec un livre qui coûte 15 £ en Angleterre et qui coûte 50 € en France. Car en France les éditeurs sont schizophrènes : ils considèrent la littérature comme un Bel Art réservé à une élite sociale et culturelle, mais après ils se plaignent que rien ne se vend et inondent le pays de bouses yankees bon marché pour se refaire la cerise tout en critiquant les vils goûts de la plèbe censément composées de teubés décérébrés… YAM ! (y'en a marre !!!)

Je ne suis pas hostile à la Fantasy classique, même s'il faut toujours passer outre une phase de mise en place plus ou moins stéréotypée… Mais là c'est difficile tellement j'ai été assailli par les clichés car on est à la fois dans le Teen Movie et la Dystopie Young Adult ! Alors on a Falco Danté un anti-héros forcément adolescent et forcément orphelin (mais de noble voire héroïque ascendance), intello tourmenté au sombre passé, Malaki son pote populo et musculo qui le protège des autres et de lui-même, Bryna sa pote féministe qui se fait bolosser par les machos qui se veulent virilistes, le fresh air aristocratique qui joue le rôle du quaterback de lycée médiéval fantastique, et sa bande de caïds de cour de récré. C'était déjà cliché il y a une bonne vingtaine d'années, donc il n'y aucune raison que ne soit pas encore plus clichés aujourd'hui, et pour ne rien gâcher on veut donner dans le gentil peuple contre la vile aristocratie mais finalement c'est plutôt juste la petite aristocratie contre la grande aristocratie… Une fois passés tous les clichés Falco Danté se la joue Elric de Melniboné (asthme, pneumonie, tuberculose, mucoviscidose : on met sa maladie en avant pour ensuite l'oublier complètement) et sème involontairement la chaos et la désolation : une légion de l'enfer se rapproche de Caer Dour, le mage Darius Voltario invoque un dragon pour les combattre et les choses ne se passent pas très bien … On assiste alors à une remake de la fuite d'Edoras vers le Gouffre de Helm en suivant en parallèle un convoi de réfugiés poursuivis par l'armée ennemie (que l'élite comme d'habitude veut laisser à son sort pour sauver sa peau : une fois de plus les membres de la prétendue haute et bonne société fuient le navire comme les rats qu'ils ont toujours été), et un commando envoyé en avant chercher du renfort pourchassé par des démons ailés et donc le sort semble dès le départ scellé ! du sang et des larmes, c'est tragique et c'est épique, mais c'est surtout très bien fait malgré 1 ou 2 défauts (les chevaliers qui font comme dans les jeux vidéos des roulés-boulés en armure de plaques, ou l'inévitable sacrifice du mentor magicien qui ici nous gratifie d'un magistral « Vous ne passerez pas ! » plus gandalfien tu meurs)...

Arrivé à ce moment-là, j'étais à fond de dedans et plein d'espérances quant à la suite du roman… Mais on retombe ensuite directement dans les stéréotypes pour rester gentil. Alors on nous explique à retardement un worldbuilding fonctionnel à la David Eddings avec une méchante puissance orientale appelée Férocie (sic) avec son Sauron de circonstance nommé Marquis de la Douleur (sic) et ses lieutenants ressemblant beaucoup trop à des Balrogs pour êtres honnêtes (et qui sont porteurs de critiques contre le totalitarisme et le terrorisme donc c’est assez bizarre à lire tellement c’est pompier), des puissances centrales scandinaves et germaniques tombées à l'ennemi, un pseudo-France sur le point de succomber à son tour, des Latins qui s'en lavent les mains (Espagnols ou Italiens ? Il aurait été tellement plus intéressant de point du doigt les atermoiements hautement coupables de la puissance américaine autoproclamée leader du Monde Libre), et une pseudo Grèce paralysée entre clergé et royauté, donc tout repose sur les épaules d'une pseudo Angleterre dirigée par une reine (Elisabeth Ière ou Elisabeth II ?) qui elle-même se repose sur son principal conseiller (John Hawkins ou Winston Churchill ?). Comme l'auteur semble francophile on évite le french bashing, mais pour le reste on est au royaume des clichés. Niveau personnages, on passe de l'Angleterre aux États-Unis avec une Fantasy militaire qui ne dit pas son nom : les adolescents sont pris en mains par une académie de guerre / école de bataille supérieure à la Westpoint pour devenirs des hommes/femmes, et Falco doit devenir mage, Malaki officier chevalier, et Bryna officier archère… Sans parler des anachronismes conceptuels, on retrouve absolument tous les passages obligés des récits d'apprentissages militaires, et cela ne serait absolument pas un défaut s'il n'y avait pas un os dans le potage : on nous explique en long, en large et en travers que le Royaume d'Ire est le bastion du Monde Libre qui doit former les officiers chargés de dirigés et d'entraîner les forces du Monde Libre mais tout se fait dans un système élitiste détestable à souhait qui n'a aucun sens (on veut former des formateurs qui vont démocratiser toutes les techniques militaires permettant d'emporter la victoire sur l'Axe du Mal, mais dans quel but vu qu'on ne sélectionne que des nobles pourris gâtés qui en ont rien à foutre du reste de la société ? Pensée unique ou 2e degré critiquant tout ce bordel institutionnalisé ???). On a aussi niveau complots et intrigues de circonstances un simili conflit État / Église, puisque les alchimiste héréditaires veulent remplacer les mages héréditaires, alors qu'on nous explique moult fois que les premiers mettent des heures voire des jours à lancer les sortilèges que les secondes lancent immédiatement ou presque (ah l'innée et l'acquis, débat de la Fantasy et de la SFFF, de la société et de l'humanité : je vous laisse deviner ce que l'auteur et les médias prestitués ont privilégié)… Et qu'est-ce que c'est que ce naming qui fait que la Fantasy gît parfois lamentablement à nos pieds : Sébastien Cabal, Dominic Ginola, Marshal Breton, Patrick Vockler… Oh Secours !!!

J'ai l'impression d'un auteur qui a voulu marier les héritages du tolkienisme à l'américaine à ceux d'Ursula le Guin et Anne McCaffrey, mais qui anglais oblige n'a pas pu s'empêcher de piocher dans le grimdark de la franchise Warhammer… Ça nous donne évidemment un auteur anglais qui écrit à l'américaine (argh c'est quoi ces histoires de « mémoire raciale » !), donc à mi-intrigue on ne sait toujours pas d'où viennent les démons et les dragons au centre de l'intrigue... Ce n'est ni mal écrit, ni mal construit, ni mal traduit, mais on voit bien les limitations de l'auto-édition quand elle n'est pas accompagnée d'un minimum d'introspection (car oui ici la comparaison avec un Michael J. Sullivan fait assez pour ne pas dire très mal)… On aurait pu virer les personnages clichés pour construire une dualité entre Falco écrasé par le souvenir d’un père trop absent appartenant à un camp et Meredith écrasé par le souvenir d’un père trop présent appartenant à l’autre camp : putain qu’est-ce que cela aurait été trop bien dans cette configuration ! (on aurait même pu aller vers un romance lgbt et cela aurait été carrément révolutionnaire !)
Je suis sans doute sévère et sans doute que les easy readers fantasy y trouveront agréablement leur compte (et c'est tant mieux hein, je ne veux pas pourrir leur grove), mais dans mon parcours de lecteur je privilégie désormais l'efficacité sur le fond et sur la forme donc je n'ai plus guère de pitié pour les gros pavés farcis de clichés ! Toutefois, j'espère de tout cœur que la 2e partie me fera mentir en étant plus réussi et plus emballante ^^


Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2019
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Sympa les fêtes de fin d'années. le boulot aux vestiaires, des repas plantureux, des amis…
Et cerise sur le gâteau : ce Mage de Bataille.

Clairement, je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir en lisant ce roman ; un plaisir presque nostalgique, qui fleure bon les bons vieux plats que préparait maman ; un plaisir simple et fort.
Peter A. Flannery nous plonge dans un univers d'heroic fantasy mainstream. Il attaque direct sur la présentation des personnages principaux et nous les place rapidement dans un décor manichéen puis au sein d'une bataille dantesque qui nous fait frôler les précipices du désespoir. A ce stade, lorsque je remontais en surface pour reprendre ma respiration, je me disais que quand même j'aurais bien apprécié un peu plus de construction d'univers ; quelque chose de plus consistant. Mais l'auteur en a gardé beaucoup sous le coude, et la seconde partie dessine au trait plus gras un univers que l'on découvre ainsi de l'intérieur. Flannery n'a pas favorisé ses personnages aux dépends de son univers, il a plutôt découplé leur introduction. Il maintient de plus une masse de secrets qui tiennent en halène et ne seront probablement dévoilés que dans le tome 2 (en fait les parties 3 et 4 du même roman, l'éditeur français ayant choisi de couper en deux ce monstre de plus de mille pages).

Ceux qui pratiquent la fantasy depuis longtemps se retrouveront dans leur zone de confort avec ce livre. On pourrait multiplier les références auxquelles on pourrait penser. Comme tout monde de fantasy mainstream qui se respecte, le continent est européanisé, accolé à un océan infini à l'ouest, divisé en plusieurs royaumes en plus ou moins termes, avec un ennemi implacable qui vient de l'Est, comme toujours depuis Attila. La Férocie, le centre du Mal, est situé géographiquement un peu comme le Mordor. L'Europe apparait comme à travers un papier calque : les noms de personnages – dont certains sont des clins d'oeil à des sportifs ayant fait carrière en Angleterre comme Sébastien Cabal ou Dominic Ginola –, des expressions en allemand, une opposition royauté-thaumaturges qui évoque la dualité État-Église renforcent l'impression que l'on se trouve sur une sorte d'ombre de la Terre.
Les personnages principaux sont soit des adolescents ou jeunes adultes au fort potentiel, pas forcément très sûrs d'eux mais capables de se dépasser, soit des adultes qui vont aider à la formation des premiers. Et bien sûr on leur oppose des abrutis qui crachent leur mépris et leur haine à tout bout de champ. On sent l'atmosphère à la Harry Potter ou à la Ender ici. Les sentiments simples et sans concession évoquent les mangas, et le jeune personnage principal Falco Danté fait d'ailleurs fortement penser à Naruto (sauf qu'il est moins tête de cochon). Quant au lien qui unit les mages de bataille et leurs dragons, il rappelle Anne McCaffrey et sa balade de Pern.

La force de ce roman est justement son ancrage dans le connu, son manichéisme affiché, sa simplicité. En vouloir plus, c'est vouloir autre chose. Et franchement ce serait dommage tant le plaisir de lecture est important dès qu'on se souvient que les plaisirs simples sont souvent les meilleurs. Assurément, je ne tarderai pas à lire la suite et fin.
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Les éditions Albin Michel se lancent dans une nouvelle collection Imaginaire, dirigée par le redoutable Gilles Dumay, fervent admirateur de la production anglo-saxonne et proposent pour leur lancement un diptyque de fantasy épique, Mage de bataille, écrit par Peter A. Flannery (2e partie publiée début 2019).

De la fantasy très magique
Falco est petit, rabougri et pas très aidé, car il porte en lui la malédiction de son traître mage de père. Son ami Malaki est forgeron mais rêve de devenir chevalier. Enfin, Bryna est issue d'une famille aisée, mais sa condition de femme ne la prédispose pas à pouvoir mettre beaucoup en avant ses qualités ès archerie. Ces trois compères et commère sont embringués avec le reste des habitants de leur ville dans une fuite devant une menace surnaturelle qui envahit leur territoire. Géopolitiquement, il faut se figurer les Sept Royaumes d'Ire (Beltane, Illicie, Clémonce, Valence, Achéron, Thrace, Férocie) occupant un vaste continent, au milieu duquel les montagnes de Caer Dour, en Valence où débute notre histoire, se dressent. Des hordes de morts-vivants venues de Férocie (difficile de savoir, sans lire en VO, si c'est la traduction qui accentue cette évidence), des « Possédés », écrasent méthodiquement les armées défendant les autres territoires. Face à ce désastre annoncé dès le prologue, sont utilisés des maîtres ès magie et art guerrier que sont les Mages de bataille, des professionnels alliant force combattante et force mystique. Ceux-ci ont la particularité, quand ils dévoilent leurs pouvoirs, de tenter d'invoquer un compagnon, un Dragon, qui, normalement, les aidera dans leur quête de la paix par les armes. Or, Falco, le petit gringalet au centre de cette histoire se découvre une certaine sensibilité à ces aspects magiques, voire une certaine attirance plus ou moins bénéfique envers les Dragons. le passé tumultueux de son père décédé plusieurs années auparavant dans des circonstances délétères ne l'aide pas à se rassurer ; c'est finalement la quête de sens et de reconnaissance de ce jeune Falco, désigné parfois comme le « Fils de la folie », qui nous est contée dans Mage de bataille.

Une intrigue classique assumée
Avec cette nouvelle collection Imaginaire, Albin Michel a directement mis les points sur les i en disant vouloir mettre en avant des romans de genre très marqués. Clairement, il n'y a pas tromperie sur la marchandise : avec Mage de bataille, nous sommes dans la high fantasy telle qu'on peut en trouver dans La Roue du Temps par exemple ; les envolées et les batailles se veulent épiques, le mal est le Mal et les archétypes sont légion. Ainsi, les trois personnages principaux sont respectivement le jeune orphelin doué d'une force intérieure qu'il doit apprendre à maîtriser, le jeune roturier qui, à force de persévérance, se gagne une place au sein des corps nobles et la jeune archère qui doit s'imposer dans un monde d'hommes. Classique donc, mais efficace, à l'image déjà de la couverture : c'est Alain Brion qui a été invité à travailler sur une illustration qui sert au diptyque entier, et dans son style si caractéristique il nous renvoie à nos meilleurs souvenirs de fantasy épique. Difficile de critiquer l'ensemble de la structure de Mage de bataille, car la coupure semble assez nette et dit correspondre au milieu du volume original ; pour autant, la première partie de ce premier tome réside dans une fuite à la va-vite menée tambours battants, ce qui aide à s'immerger dans l'univers, en compagnie des personnages, au plus près des enjeux de survie. La deuxième partie pâtit un peu plus des attendus dus aux archétypes : à partir du moment où chacun doit se perfectionner dans son domaine particulier, le passage par la case « formation » (ici, une caserne multifonctionnelle) semble inévitable et cela traîne un peu en longueur, même si on sent bien que l'auteur a accéléré certains passages car on se doute bien que chacun passe un cap à un moment donné dans son apprentissage. Une fois cette étape accomplie, il ne reste « plus qu'à » se confronter à des dangers plus importants…

Pour aller plus loin
En guise d'approfondissement (et donc moins en guise de véritable critique), il convient de noter que le sous-texte de Mage de bataille peut être compris via le paradigme d'un fort héritage judéo-chrétien. Dans cet univers de fantasy, la magie est assez psychologique (pour la contrôler comme pour la débloquer), et en tout cas (de ce qu'on peut saisir pour le moment) liée à l'âme. Or, une âme, peu d'êtres en ont véritablement une : les humains avant tout, les dragons également, même s'ils peuvent virer vers la folie, par contre le reste des animaux n'est pas concerné, voire même le monde animal est plutôt très restreint. Nous sommes typiquement là dans une vision chrétienne de l'animalité : dans le paradigme de la Genèse, l'Humain est maître des animaux, car il a un « souffle » qui le rend supérieur. C'est toujours intéressant de voir que certains romans poursuivent méthodiquement cette vision maintenant bien ancienne, mais qui prend le parti de voir le règne humain se poursuivre sur les autres espèces qu'il côtoie. Les Dragons peuvent apparaître comme une exception, mais très vite ils apparaissent comme des êtres doués de conscience tout à fait abordables par quelqu'un qui y prend attention et tout à fait anthropomorphisés dans leurs attitudes. Cela est d'autant plus vrai que le destin mystérieux de certains Dragons qui est peu à peu dévoilé montre que la folie leur est accessible comme aux humains.

Ce premier tome de Mage de bataille est donc un cas d'école de fantasy qui vaut le moment de lecture, peut avoir plusieurs niveaux de lecture et fournit une intrigue simple mais efficace. La présentation qui en est faite par la collection A.M.I. n'est donc pas volée.

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- Ce que j'ai aimé

C'est de la Fantasy classique, idéale pour les débutants et une piqûre de rappel aux anciens de pourquoi ils ont aimé ce genre. Y a un petit peu ce côté « Fan Service » pour plaire à un large public, aussi bien profane qu'initié.

L'histoire est prenante comme les récits de David Gemmell (sans en avoir la profondeur par contre). C'est fluide, rapide, pas trop de prise de tête à la compréhension des tenants et aboutissants. Une excellente lecture pour celui qui recherche quelque chose de facile à lire et à digérer.

Une maîtrise de la tension des batailles et de l'art militaire qui est à mettre en avant. Des différentes classes de soldats aux différentes manoeuvres, il est vraiment intéressant de plonger au coeur d'un camp d'entraînement et nous apprenons, comme les cadets, qu'être officier dans l'armée, ce n'est pas que combattre, c'est également penser à toute la logistique, aux stratégies, étudier les terrains et les manoeuvres,…

Un conflit qui se déroule sur une grande partie de la carte et pas seulement focalisé sur un lieu. Plusieurs territoires (Ire notamment dont les provinces de Beltanie et d'Illicie sont en très grands dangers à cause des Démons et des armées de Possédés en provenance de Férocie, la Valence dont proviennent les protagonistes, le royaume de Thrace sous le joug des thaumaturges locaux et l'Achéron, sorte de Sparte locale,…). Bref, il y a du voyage et on espère secrètement que l'Achéron débarquera, telle une armée de spartiate, pour mettre une raclée aux Possédés. Possédés qui eux aussi sont très bien retranscrits, classés par catégories, tout comme les Démons provenant des profondeurs de l'Enfer avec leur propre vocabulaire dans le monde des mortels.

Que serait une Fantasy sans complots ? Certes le niveau n'atteint pas un Game of Thrones passé maître sur ce plan mais le récit propose une idée intéressante avec la prise d'importance des thaumaturges dans l'ensemble des pouvoirs. Leur jalousie vis-à-vis des mages de bataille est intrigante vu qu'ils sont normalement leurs guides pour les aider à devenir de grands guerriers et ainsi battre les Démons qui menacent le monde.

De nombreux personnages ont la parole, donc nous sommes dans un roman dit « choral » mais rien de bien méchant pour ceux qui n'en sont pas fan. En effet, si l'histoire se concentre principalement sur Falco Danté, on a également l'occasion de se retrouver une fois avec la reine, une autre fois dans les complots thaumaturges ou dans les pensées de Mérédith Saker et plus encore. On s'attache à certains comme le bon Julius Merryweather (peu important mais la touche d'optimisme de la première moitié du livre) et son fils handicapé Tobias, les frères Klingemann (cadets de l'Académie) ou encore Aurélian Cruz, ancien mage de bataille qui prend en charge l'entraînement de Falco, voir même Bryna Godwin et son évolution dans la prise en charge d'une unité d'archers complètement barges.

La deuxième partie est prometteuse de combats et d'action à tout rompre. Bref, de la BAGARRE !!! … Désolé. Et vu que l'auteur n'hésite pas à tuer certains personnages, il est raisonnable de penser que certains protagonistes majeurs vont y laisser des plumes.

La couverture panoramique claque sévère. Elle attire directement l'oeil du public et ne peut pas vous tromper sur la marchandise. C'est épique !

- Ce que j'aurai aimé, ce qui m'a dérangé

Qui dit classique, dit prévisible. Si on a un mélange de tout ce qui s'est déjà fait, on peut raisonnablement penser sans trop se tromper à comment tout cela va se finir, ou comment certaines scènes vont se dérouler. Manque de surprise à la clé et enchaînement de stéréotypes. Ne touchera pas directement les profanes, sera peut-être ennuyant pour les adeptes.

Certaines relations comme la reine avec l'émissaire qui n'apporte rien et en plus est gênant dans deux cas. Ils doivent rester cachés mais tout le monde est au courant. La relation Malaki (best friend de Falco) et Bryna est par contre trop détachée. Il y a de l'affect mais c'est très peu mis en avant, on a du mal à y croire.

Falco, un condensé d'erreurs en un seul personnage. Erreurs, oui et non selon le type de lecteur que vous êtes. Très jeune atteint d'une maladie qui attaque ses poumons, il doit attendre que l'émissaire débarque dans sa ville pour connaître son mal et pour que son médecin essaie enfin de le guérir correctement. Passé ce cap, le souffrant et frêle Falco (jouant les rôles de serviteur alors qu'il est noble, rappelons-le) va devenir en quelques mois un guerrier (je n'ai pas dit « grand » guerrier, abusons pas). de plus, on va plus lui en vouloir d'avoir eu un père traître que d'avoir fait exiler toute une ville (avec les nombreux morts qui ont suivi), père qu'il n'a pratiquement pas connu (et la mère morte en couche bien entendu) et dont la simple mention de ce mot « père » fait fondre en larme notre bonhomme. On aurait pu apporter un traitement plus approprié ou tout du moins différent à ce personnage principal.

Ah les noms. Bon sang de bois ! Si certains comme Falco, Malaki ou encore Bryna Godwin pouvaient passer, l'auteur ne s'est pas ennuyé pour d'autres. L'un d'entre eux, John Pierre, oh misère, j'en ai les yeux qui saignent ! Passant de prénoms italo-espagnols à des noms allemands puis gréco-romains, on aime ou on n'aime pas mais je n'ai pas adhéré à ce manque de créativité pour trouver des noms donnant l'impression d'être dans une vraie Fantasy (Druss la Légende, Eragon, Rekk le Boucher, ça se sont des noms qui vous transportent vers des lieux inconnus et magiques, sûrement pas des Sébastien Cabal (Chabal aussi tant qu'on y est) ou encore Cyrano ou pire, Marchio Dolor, « le Marquis de la Douleur », le démon très méchant de l'histoire. Perte de crédibilité totale de mon point de vue).

Beaucoup de zones d'ombre, notamment sur la provenance du pouvoir des mages et des thaumaturges, par rapport également aux dragons qui viennent d'au-delà de la mer et qui répondent à l'appel d'un mage mais sans que personne ne sache pourquoi. Beaucoup de facilités sur certains points pour donner consistance à l'histoire et au final peu d'explications réelles ou valables.

Le prix et l'édition du livre ! Ah, je suis désolé mais dans un monde où il est de plus en plus compliqué de mettre la main à la poche pour des loisirs ou de la culture, je suis un peu outré que l'éditeur nous fait payer 50,00€ (2 livres) pour une histoire qui tiendrait tout à fait en un tome. Pour preuve, sur une plateforme en ligne mondialement connue, le livre en VO est en un tome et ne coûte que 10,00€… J'ai le sentiment de m'être fait avoir et je suis totalement contre cette politique éditoriale, et ce n'est pas un certain Alfaric, critiqueur influent et respecté du site Babelio, qui me dira le contraire sur ce point.

- Point neutre, réflexion

Le nombre de personnages. Moi j'aime bien quand il y en a pas mal, mais pour certains, cela risque d'être assez important à digérer malgré tout. J'ai compté en tout plus d'une cinquantaine de personnages, importants ou non. Faisant partie de l'Histoire, ou ayant un rôle parfois minime mais qui auront leur importance à un moment bien précis, mieux vaut noter qui est qui pour ne pas s'emmêler les pinceaux.

- Conclusion

Un livre de Fantasy classique destiné à un public débutant dans le genre, ou pour ceux qui aiment les bonnes vieilles histoires héroïques Old School sans prise de tête. Il est vrai que pour les plus expérimentés des lecteurs de Fantasy, ce livre comportera de nombreux défauts et manquera de surprises. Néanmoins, il est difficile de ne pas apprécier ne serait-ce que l'aventure proposée par l'auteur car elle contient de nombreux ingrédients qui ont fait le succès du genre. Si en tant que blogueur nous sommes « obligés » de relever les différents points qui étayeront notre critique, qu'ils soient positifs ou négatifs, le lecteur lambda amateur des littératures de l'Imaginaire y trouvera son compte sans se soucier des fausses notes. Choix éditorial contestable pour avoir scindé une histoire en deux tomes alors qu'en VO il n'y a qu'un livre et est cinq fois moins chère. Néanmoins, un bon moment de lecture vous attend au bout du chemin, et c'est surtout ce que l'on retiendra avec ce tome 1 qui nous laisse entrevoir une deuxième partie très prometteuse.

Pour l'ensemble de la chronique, c'est par ici -->
Lien : https://evasionimaginaire.wo..
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Voici une Fantasy somme toute classique, mais que j'ai dévorée !

Je me suis régalée.

Dans un monde imaginaire d'inspiration médiévale, le jeune Falco est détesté par la ville entière : son père était un mage de bataille devenu fou qui a tué beaucoup de personnes avant d'être éliminé. Falco porte le poids de cet héritage avec une honte qui ne le quitte pas. Pour ajouter à son malheur, il est malade depuis l'enfance et malingre.

Malgré tout, il a l'amitié de Malaki, le fils du forgeron à la forte stature qui rêve d'être chevalier, et il vit comme domestique chez l'ancien ami de son père, qui l'a recueilli.

Au loin, les armées des Possédés avancent, menées par un démon. Les humains ne peuvent y faire face, sauf s'ils sont accompagnés de mages de bataille, magiciens puissants et rapides. Les thaumaturges, autres magiciens beaucoup plus nombreux, ont besoin de journées entières pour créer un sort, et sont incapables de faire venir dans notre monde — ou plutôt celui du roman — un dragon, élément clef du dispositif lors des batailles. En effet, seuls les mages de bataille peuvent invoquer un dragon, qui les suivra comme un partenaire fidèle. Il y a un hic : si le dragon invoqué est noir, les mages et les thaumaturges sont contraints de s'unir pour éliminer celui-ci. Les dragons noirs sont animés de folie meurtrière.

Le jour annuel du tournoi arrive, en présence de l'émissaire de la reine, Sir William. Ce tournoi permet de repérer les jeunes — notamment les jeunes nobles — que l'émissaire honore en leur proposant de rejoindre l'armée. Par divers concours de circonstances, le fils du forgeron Malaki est sélectionné pour intégrer l'armée, mais Falco perturbe le mage de bataille de la ville lors de l'invocation du dragon et provoque une catastrophe. Les habitants sont obligés de fuir, la plupart haïssant Falco pour ce qu'il vient de faire. Curieusement, il s'attire la sympathie de l'émissaire de la reine Sir William, et on comprendra vite pourquoi.

On découvre que Falco a l'essence d'un mage de bataille : il n'a pas été envahi par la peur lors d'une attaque des Possédés ; or la peur est l'arme principale du démon (l'allégorie est évidente : on ne combat bien que si on n'est pas terrassé par la peur). Falco devra lui aussi venir à la capitale pour être formé contre l'avis de beaucoup : les nobles qui se souviennent de la catastrophe provoquée par Falco, et les thaumaturges qui n'ont pas oublié son père devenu fou.

Et je ne vous ai raconté ici que le début d'une histoire mouvementée, riche d'actions et de personnages, dans une ambiance très dépaysante.

Les codes de la Fantasy classique sont respectés : univers médiéval, magie et dragons, démons et morts-vivants (les Possédés), le jeune qui a des pouvoirs et doit apprendre à les maîtriser, l'ami fidèle, le père de substitution, le mentor, la reine idéale, et j'en passe.

On y retrouve l'Académie et l'école des sorciers (les thaumaturges), les conflits politiques, le héros qui a des faiblesses et qui doute, etc. Mais c'est tellement bien fichu !

C'est un très grand plaisir de lecture, grâce à une plume agréable, un univers soigné, et un certain sens du suspens. Pendant que nos jeunes héros apprennent à se battre dans leur corps d'armée respectif, l'enjeu majeur reste de savoir si ce monde va résister aux démons et à leurs Possédés qui avancent inexorablement dans les royaumes voisins. Quelques mystères entourent Falco : pourquoi son père est-il devenu fou ? Pourquoi Falco a-t-il provoqué une catastrophe en voulant protéger le dragon noir ? Quelques secrets cachent les thaumaturges ?

J'ajoute que les scènes de batailles (oui, vu le titre, il y a des batailles) sont animées et palpitantes, alors qu'habituellement les batailles dans la Fantasy m'exaspèrent. On passe d'un point de vue à une autre, les retournements de situation sont fréquents, et le lecteur est au plus proche des valeureux héros (les combattants sont ici tous valeureux : je vous ai déjà dit que c'est de la Fantasy classique ? Mais j'ai aimé ces héros-là).

Ce long pavé (très digeste) a été découpé en deux tomes dans la version française : vive la suite !

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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critiques presse (2)
Actualitte
13 janvier 2019
Des personnages hauts en couleur, un rythme tendu et des morts-vivants qui ne sentent ni le réchauffé ni la naphtaline. Définitivement un bel exploit.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Elbakin.net
30 août 2018
Mage de bataille constitue ainsi une belle réussite, tant sur le fond que sur la forme, dans un genre, la fantasy épique, qui a souvent souffert de la présence de copies sans originalité, voire sans talent, d’illustres aînés. On ne peut qu’espérer, en attendant le second volume, qu’Albin Michel Imaginaire ait réussi son pari et que ce livre rencontre son public.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
— Je ne sais pas pourquoi je suis si excité, poursuivit Malaki. Ce n'est pas comme si j'allais postuler à l'Académie.
— Tu vas participer à la mêlée, expliqua Falco en tournant la tête. Et sur ce coup-là, tu es le favori. Peut-être te laisseront-ils postuler après ça, qui sait ?
— Mais oui, répondit Malaki. Et on verra bientôt des poules avec des dents au cul, tant que tu y es !
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Un silence s’installa au-dessus de la ville, un silence qui équivalait à vingt mille au revoir : entre amoureux, entre mère et fils, entre mère et fils apeuré et désorienté. Ils promettaient de faire attention. Ils promettaient de revenir. Hélas, un soldat ne saurait faire de telles promesses. Il ne peut qu’espérer pouvoir les tenir.

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Il ressentit de nouveau cette satisfaction de se trouver en présence d’armes et de les manier. Il fut tenté de croire que c’était là une attitude typiquement masculine, mais il avait bien noté la joie manifeste de Bryna quand elle passait son ceinturon d’épée à sa taille et son carquois par-dessus son épaule. Tout cela se résumait à une question d’identité et à la façon dont on se voyait soi-même.
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- La peur... Siméon et l'émissaire parlent de la peur comme s'il s'agissait d'un véritable adversaire, de quelque chose qui pourrait se jeter sur nous et nous dévorer.
- C'est le cas.
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Être une reine ne signifiait pas être au-dessus du peuple. C'était être la fille, la sœur et la mère d'une nation.
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Peter A. Flannery, en compagnie de Gilles Dumay, répond à nos questions concernant Mage de bataille (éd. Albin Michel Imaginaire) durant le festival Trolls & Légendes 2019.
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