J'avais envie de commencer cette chronique ainsi, "Voici venir, le mois de Mai!" , "En Mai, fais ce qu'il te plait!".
Des inspirations vives et inspirantes pour ce mois gourmand de ponts.
A profiter du beau temps finalement, à récolter ou semer les grandes passions sous l'astre éclatant, il est question d'amour certe mais aussi d'autres tempêtes moins réjouissantes mais tout aussi vitales.
On ne se retrouve pas dans la rue main dans la main que pour le plaisir d'être ensemble.
Christian de Montella nous offre justement un petit clin d'oeil de circonstance, où amour et revendications syndicales seront au premier plan.
Nous sommes en Mai 68 et nous accompagnons le jeune héros, Martin dans cette double aventure.
L'introduction est originale, Martin est perché en haut d'un arbre que son père veut abattre.
Des pensées et deux histoires s'entrecroisent.
Martin est amoureux, on ne la voit pas au début mais on la devine dans quelques souvenirs et surtout des convictions que le jeune homme a fait siennes.
Par amour ou par adhésion libre? C'est assez flou.
Mais de la passion, il y en aura au dedans et au dehors.
La famille subit sa crise familiale tandis qu'en fond c'est la révolution dans les rues de Paris.
C'est assez bien vu et au final, par le cadre donné par l'événement historique de Mai 68, se révèle l'affrontement de générations, jeunes et anciens, dans l'éducation et les aspirations politiques.
Cette histoire d'arbre est une excuse pour mettre en valeur les deux personnages coulés dans des moules bien différents et qui défendent leur position sur le futur qui leur est réservé.
Christian de Montella joue astucieusement des deux caricatures et cela nos fait sourire (si si, moi, j'ai souris).
Le ciel leur tombera t-il sur la tête en défiant l'éducation ancestrale?
Se laisser pousser les cheveux, porter des jeans serrés et faire exploser les couleurs signeront-ils la fin de toute une éducation patiemment semée? Est-ce une nouvelle génération haute perchée?
La révolution est elle la passade d'une puberté générationnelle et serons-ils si différents de leurs parents à l'âge de l'être?
Il est probable que Mai 68 poussait les jeunes générations dans l'urgence à se poser les grandes questions.
Martin, sa révolution, elle s'appelle
Marie-Ange, dite "Angie".
Et Martin ne vit plus depuis que pour suivre ses pas.
On comprend que Angie est une boîte de Pandore, un Prométhée qui lui offre un feu qui jusqu'ici lui était refusé, à lui jeune collégien qui n'a pas le droit de regarder les infos.
Martin a envie de savoir ce qui se passe autour de lui, ce qui agite les passions de 68.
Inscrit peint en peinture blanche sur un mur "Prenez vos désirs pour des réalités ".
Martin ne demande pas mieux.
C'est un roman court, accessible et un joli concentré de références pour nous plonger dans le bain.
Les raccourcis sont à mon sens maîtrisés, cela nous offre habilement deux histoires tout en allant au vif du sujet, ne lésant aucune partie dans son intensité.