AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782815926317
64 pages
L'Aube (05/10/2017)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Cet ouvrage rassemble les contributions de Nancy Huston à l'hebdomadaire Le 1, offrant l'opportunité au lecteur d'apprécier la plume de la romancière et l'esprit acéré de l'essayiste sur des sujets aussi variés que la politique internationale, la politique intérieure française ou encore la langue française.Depuis l'aube de l'humanité, nous dit Nancy Huston, notre espèce superpose à la réalité des récits simplistes et manichéens : les bons et les méchants, les gagnan... >Voir plus
Que lire après Naissance d'une jungleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le miroir que nous renvoie Nancy Huston sur la langue française est intéressant. Une langue qu'elle pratique depuis près de cinquante ans. C'est l'arrogance française qu'elle pointe, une arrogance illustrée aussi, de mon point de vue, par l'habitude un peu ridicule de mettre en avant la Déclaration des droits de l'homme de 1789 sans jamais évoquer tout ce qu'on doit aux Etats-Unis dans sa rédaction.
Il faut quand même espérer que sa détestation du subjonctif et du passé simple et son invitation à laisser la langue s' « arranger par des rythmes et syntaxes venus d'ailleurs » ne contribuent pas à plus de complaisance envers l'écriture inclusive.

Pour le reste de ses chroniques, Huston a souvent raison. Parce qu'elle a beaucoup voyagé, elle peut inviter à porter un regard différend sur les choses et le monde, et les comparaisons qu'elle fait remettent utilement en cause les modes occidentales.

Les expériences d' « empathie travaillée » et des ateliers d'écriture qu'elle relate dans le chapitre ‘Religion du roman' sont tout à fait intéressantes et montrent l'inanité de l'idéalisme progressiste, les actions visant au rapprochement entre individus s'y heurtant aux volontés individuelles.
Cela rappelle l'action de l'UNESCO qui, à sa création en 1946, visait au rapprochement des cultures pour éviter la guerre avant d'effectuer un revirement à 180° dans les années 1960 sous la pression des Etats nouvellement indépendants qui, eux, tenaient surtout à entretenir la leur propre ce qui a favorisé la paix. Ainsi, le « chacun chez soi », souvent qualifié d'extrême droite, se révèle un plutôt bon moyen d'éviter les conflits.

Mais elle a aussi des positions bien-pensantes un peu faciles et primaires, comme par exemple quand elle dénonce le « nous » contre les « eux » qui « vaut pour tous les grands primates ». Les guerres menées par l'Occident et sa détestation de Trump lui font prôner l'ouverture à l'autre, mais sans jamais évoquer l'étendue de cette ouverture ni ses conséquences.

Elle exagère quand elle écrit « toute empathie avec ceux qui ne sont pas nous ou nos amis est rendue difficile, voire délinquante. »
Elle sait très bien que c'est l'évitement des allochtones pratiqué par les autochtones qui est présenté par les médias comme délinquante.
Se demande-t-elle un seul instant si les Africains et les musulmans vivant en Occident ont de l'empathie pour les populations de souche ? Pourtant jamais cette absence d'empathie-là n'est stigmatisée.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La dépaysée ----Eté 2016

En effet, à force d'avoir vécu dans (...) des lieux nombreux et variés, je perds progressivement ma capacité d'être patriotique. (...)
Comme moi, Gary [Romain] a connu un nombre inhabituel d'identités nationales, et, bien sûr, ceux qui changent trop souvent de casquette finissent par se sentir nu-tête. dans -La Promesse de l'aube-, Gary exprime cela à sa façon inimitable, par le paradoxe : "Mon égocentrisme est tel que je me reconnais instantanément dans tous ceux qui souffrent et j'ai mal dans toutes leurs plaies". (p. 42)
Commenter  J’apprécie          220
La morgue de la reine (29 octobre 2014)

Le mieux qui puisse arriver à la langue française aujourd'hui, c'est qu'elle se laisse irriguer, assouplir, "arranger" par des rythmes et syntaxes venus d'ailleurs, qu'elle cesse de se comporter en reine agacée et se mette à l'écoute de ses peuples. (p. 18)
Commenter  J’apprécie          90
En somme, plus je voyage, moins j'ai de repères, de fierté et de certitudes. Se "dépayser" de cette manière -là est une grande leçon philosophique. (p. 43)
Commenter  J’apprécie          170
La morgue de la reine (29 octobre 2014)

Comme je dois prendre la parole ensuite, j'en profite pour dire aux enfants que, certes, le français est une belle langue, mais qu'on peut en dire autant de toutes les langues; que disposer d'une belle langue ne suffit pas, encore faut-il s'en servir pour dire des choses intelligentes. (p. 13)
Commenter  J’apprécie          40

Lire un extrait
Videos de Nancy Huston (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nancy Huston
Elle s'appelle Francia après s'être appelée Ruben, là-bas, dans son pays, en Colombie. Devenue femme, Francia est prostituée au bois de Boulogne. Dans son nouveau roman tout en justesse et en sensibilité, à travers ce personnage, Nancy Huston nous raconte le quotidien de la prostitution, entre larmes et espoirs.
Retrouvez l'émission intégrale sur WebTvCulture
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Allemagne à la portée de tous

J'ai un chien loup ou

berger teuton
berger germain
berger d'outre Rhin
berger allemand

10 questions
70 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}