Le néo norvégien ça vous dit quelque chose ?
C'est le nynorsk, une des deux normes de la langue écrite norvégienne, la seconde étant le bokmäl. Ces deux là sont toutes deux reconnues comme langues officielles. le nynorsk est utilisé aujourd'hui par environ 10 à 15 % de la population.
Une ville, Odda, dans les profondeurs d'un fjord à côté de Bergen.
Une drôle de ville qui nous est décrite comme un lieu où "quelqu'un était venu sur la pointe des pieds, avait porté un index à ses lèvres et fait chut !".
Nous allons découvrir la chaleur à Odda, de quoi parlons nous ?
Le climat subarctique est décrit avec été court et frais. (Il offre des différences climatiques parmi les plus extrêmes de la planète. En hiver, la température peut chuter jusqu'à -40°C alors qu'en été, elle peut atteindre 30°C). Surprise, la canicule ça existe sous ces latitudes.
Les personnages, Robert, journaleux, qui tente au travers de ces écrits de faire fonctionner "l'aspirateur à lecteur" pas mal trouvé comme définition.
Frank, policier peut être mais c'est surtout le mari d'Irène et le frère de Robert.
Le style de l'auteur, percutant, on passe son temps à recevoir des claques dans la gue.... , c'est violent, direct, très perturbant, nous frôlons le KO à plusieurs reprises.
L'intrigue, un meurtre, oui bien sûr, mais ce qui nous est raconté là, c'est le naufrage d'une ville autrefois industrielle et qui a comme tant d'autres, été victime de la mondialisation et de la recherche du profit envers et contre tout.
Découvrir comment une maison de retraite devient un foyer de demandeurs d'asile, "les politiques locaux avaient découvert que les vieux étaient une source de dépense et les demandeurs d'asile de revenus".
Assister impuissant au spectacle de ce qu'est devenue l'information, dans nos pays dit civilisés, cette chasse au scoop. Peu importe le sujet, peu importe si il existe seulement, il suffira de le créer, ce qui compte c'est l'audience !
Voir et revoir se jouer la condamnation préalable de ces étrangers qui ont fuit la misère économique de leur pays croyant retrouver au pays des droits de l'homme, l'espoir d'une autre vie, et puis en Norvège comme en France, économie souterraine,foyer logement, foyer concentrationnaire, ....
La moralité de notre époque peut elle se résumer à cette maxime : "On vient au monde pour bosser et pour baiser. Point final ".
Ne réveillez pas l'ours qui dort, ne réveillez pas l'amour, ne pas faire de vague, hier, aujourd'hui ou demain. Se laisser porter par ce qui ressemble à une vie ....
Ca donne pas vraiment envie, en Norvège comme en France, on devine la rumeur populiste qui gonfle .... Qui gonfle .... Que faire ?
Alors ....
On surveille les canetons, qui disparaissent la nuit, il faut faire des tours de garde, cela suffira t t'il ?
Je n'en suis pas sûre mais c'est un bon début !