Soyons même des malades, s’il le faut. Car il y a une morale
des bien-portants et une morale des malades. Les malades,
dira-t-il un jour, n’ont pas le droit d’être pessimistes.
Or, ce sont souvent les bien-portants qui pensent le plus à la
mort et la redoutent. Et c’est logique. Nietzsche, qui a été
pendant ses quinze grandes années créatrices un moribond,
cherchait le sens de la vie. La grâce donnée à l’artiste, c’est
le pouvoir de rendre objective sa souffrance, de s’en débarrasser
en la coulant dans une forme. Le malade Nietzsche l’a
fait en cherchant le sens de la vie, et Tolstoï le bien-portant,
en cherchant le sens de la mort.
Jean Paulhan ; 8 et dernier
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Jean PAULHAN : Histoire de "Minna". La dualité des êtres. Son attitude devant l'inattendu. Anecdote sur
Guy de POURTALES. L'aide apporté aux jeunes écrivains par la critique. L'
amour de l'écrivain pour ses personnages. L'intérêt du premier mouvement en
littérature. Remarques sur l'
art d'écrire et la
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surréalisme. Son intérêt pour les problèmes de...