Le vrais conservateur. - La vrai conservateur n'est pas moins éloigné du nazi et du néo-nazi que le vrai communiste du parti portant ce nom; il n'est pas sans ressembler au chrétien dans son rapport à l'Église au temps de la réforme et de la Contre-Réforme. Les nazis et les communistes de parti sont les serviteurs de cliques infâmes qui ne veulent rien d'autre que la puissance et son extension sans fin. Leurs authentiques ennemis, l'objet de leur haine, ne sont nullement, comme ils le prétendent, les totalitaires du côté adverse, ce sont ceux qui prennent au sérieux la société meilleure, la société vraie. La ligne de démarcation passe entre le respect et le mépris du vivant, non pas entre ce qu'on appelle gauche et droite, opposition bourgeoise déjà périmée. Les cliques peuvent bien se combattre quand leurs intérêts l'exigent, leurs adversaires réels, ce sont les individus conscients d'eux-mêmes.
L'énorme importance accordée maintenant aux événements du jour, grands ou petits, marque le déclin de la civilisation et explique bien des querelles entre les nations, voire l'injustice intérieure et extérieure, l'absolution de la puissance; ou plutôt, elle s'identifie avec ces phénomènes.
À chaque étape de ce mouvement d'exploration interne, le salut dans l'au-delà, qui avait motivé le commencement de la démarche, se confond de plus en plus irrémédiablement avec le processus abstrait qui doit permettre de l'atteindre: finalement le but est tout à fait oublié et le processus, l'analyse pour elle seule, vénéré.
En avant. - Regarder de l'avant équivaut à se libérer de la mythologie, de la superstition - de la pensée des morts. Cela peut aussi vouloir dire se libérer de l'apitoiement sur soi, du narcissisme, de l'immobilisme buté. Toute fidélité tournée vers l'arrière est peut-être bien amour de soi.
quand nous ne faisons plus que porter un regard objectif sur la chose au lieu d'être cette chose, alors disparaît l'objectivité.
Max Horkheimer parle de Mars (en allemand)