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EAN : 9782378804183
L' Iconoclaste (07/03/2024)
3.24/5   23 notes
Résumé :
Chaque été, Hélène retourne chez son père, dans le village du Sud-Ouest où elle a grandi. Rien n'a changé, ni les gens, ni l'atmosphère pesante. Pourtant cette année, tout est différent. Son père va mourir et son frère veut vendre la maison. Sur le marché, Hélène retrouve un ancien amant. Pour tous les deux, cet amour de vacances a le goût de la liberté.
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Hélène, la cinquantaine, est divorcée et a deux enfants. Chaque année, elle retourne avec son père, dans le village de l'Aveyron où elle a grandi. Cet été, tout se défait, la maison du lac a changé, son frère Miguel a voulu le partage des biens du vivant de son père, et pourtant il est peu présent auprès de celui-ci, laissant à sa soeur les allées-venues de Paris (où elle vit et travaille) jusqu'à Montpellier où habite maintenant le père. Miguel est devenu propriétaire de la maison, qu'il a déjà en grande partie vidée et réaménagée avec sa femme Myriam sans se concerter avec sa soeur. Hélène et son père retrouvent une dernière fois le village chargé de l'atmosphère pesante des souvenirs. Sur le marché, le regard d'Hélène croise celui d'un ancien amant, Patrick. Avec pour tous les deux la perspective d'un amour de vacances au goût de liberté à retrouver. Mais le père a encore en souvenir l'accident de voiture de sa fille et garde une rancune tenace à l'encontre de Patrick qui conduisait.

L'autrice sait donner de l'épaisseur aux personnages. Évariste, le père, réfugié espagnol, est arrivé 70 ans plus tôt. Un homme dur mais aimant, qui a du mal a supporté la vieillesse et la dépendance de plus en plus forte. Miguel et sa femme Myriam n'ont pas vraiment le bon rôle. Lui, plutôt révolutionnaire mais rapide pour vendre la maison et effacer les souvenirs familiaux, attaché à se faire élire à la région sur une liste de la France Insoumise sans être capable de communiquer avec sa soeur. Rosie, quatre vingt quinze ans, est également marquante, elle qui reste dans les fantasmes du père la-plus-belle-fille-du-village... Patrick était étudiant en philosophie avec Hélène, il est adepte de Kant, distinguant partout passion triste contre passion joyeuse : « être libre, sans haine ni violence, ni tristesse ». Après des années à bourlinguer et abuser d'alcool et de drogues, il s'est mis au vert dans ce coin de campagne privilégiée, cultivant des herbes dont il prépare des sachets à vendre sur les marchés. Un peu poète, il lui écrit des ChéRie avec ce R majuscule et TiLLeuil avec deux LL majestueux comme un tronc d'arbre...

Le style est là, fluide et riche, offrant un grand plaisir de lecture. Il y a des fulgurances et du rythme. Les chutes de chapitre sont particulièrement soignées, relançant l'attention et poussant le lecteur vers l'avant, sans effort...

« Et pareillement la lecture est muette, au lecteur de la charger de sa colère, de sa honte, de ses drames. Cet été-là, tout était silence, les eaux funèbres du lac, la maison aux fantômes, la chambre du père. »

J'ai beaucoup aimé ce récit en apparence tout simple, mais dans l'épure, débarrassé de tout ce qui ne fait pas images et sens. Les thèmes traités ne sont pas si originaux mais l'autrice m'a entraîné dans son récit : famille, vieillesse, mort, souvenirs, amitiés de jeunesse, désirs toute la vie sauf les limites qu'on se donne… J'ai apprécié le cadre réel de la fiction dans le microcosme du lac de Pareloup en Aveyron. Les lieux sont évocateurs : qui n'a pas des images de baignades de jeunesse dans les eaux d'un lac ou d'une rivière, de maison aux fantômes, de chambre du père….

Sylvie Garcia est autrice et directrice littéraire de l'Iconoclaste. Elle a auparavant écrit Mes clandestines. J'ai lu ce roman dans le cadre de ma participation au jury Orange du livre 2024. C'est un des 20 livres de la première sélection établie lors des échanges et votes du 26 mars. Sera-t-il dans la sélection des 5 finalistes le 13 mai prochain ? Encore un roman de grande qualité qui va rendre les choix difficiles…
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Nostalgie d'une époque, ode à la nature et à la vie

« Je me suis répété souvent ces phrases, durant le printemps 2026. Ça suffit la nostalgie. Ça suffit les regrets. Ça suffit les passions tristes. »

Sylvie Gracia publie pour la première fois chez elle, à la belle maison des éditions de l'Iconoclaste.
Tout sauf un hasard quand on lit son superbe dernier ouvrage. J'avais tellement envie qu'il me plaise…

Hélène vit à Paris, à la grande ville. Maman divorcée, un travail qui lui plaît. Pour la dernière fois, elle revient sur ses terres avec son père en fin de vie, dans cette maison du lac, « l'ostal comme mon père l'appelait en bon immigré qui s'était emparé du patois local, concrétisait l'ancrage dans ces terres. », cette maison léguée à son frère Miguel lors de l'héritage… tout le drame est ici: les livres ont disparu, les meubles vendus, les souvenirs évaporés…

« Ce silence de la campagne auquel mes oreilles n'étaient plus habituées. J'avais perdu aussi les ciels étoiles, en vivant à Paris, et la fraîcheur de la terre au matin, qui exhale un parfum noisette d'humidité et d'Hervé, les bois touffus grouillant de sève et de vie sauvage. »

Revenir à la maison du lac, c'est aussi retrouver Patrick, l'amour d'enfance. C'est profiter de la nature, des ciels étoilés, du pépiement des oiseaux ou de la biche entre chien et loup…

L'écriture est à la fois poétique et crue. Elle est vivante, sans fard. Elle est authentique et sincère .

La famille, l'amour, la nature, la campagne, l'héritage, l'avancée dans l'âge… Tout semble couler de source. C'est intime souvent, c'est surtout simple, beau… on se laisse porter par l'histoire.

Le retour au pays, l'attachement à ses racines, le calme de la campagne, j'ai fait ses choix précisément en ouvrant la librairie, en rentrant vivre avec maman.
Je me suis retrouvé dans beaucoup de situations. Ce livre aurait très bien pu être le mien.

Je le referme les yeux humides et le sourire aux lèvres. Merci Sylvie.
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Un dernier séjour dans la maison du lac, avec son père, veuf depuis un quart de siècle, sénile, avec qui la pudeur a toujours été de mise. Voilà le programme des vacances d'Helene, cette femme d'une cinquantaine d'année, divorcée qui semble avoir perdu un peu le goût de vivre.

Revenir dans la maison du lac c'est redécouvrir un village, statique, qui accuse le temps à certains endroits. C'est aussi la promesse de recroiser des visages connus dont celui de Patrick qui aime les plantes, le pouvoir de la nature qui l'entoure. le grand écart est là entre la vie parisienne d'Helene et cette vie rurale où Patrick vit. Les liens vont se retisser entre eux, en mémoire à leur amourette de jeunesse destinée à l'échec par les conventions sociales.

La maison du lac porte les souvenirs d'une vie familiale mais la majorité d'entre eux ont été cachés, enfouis par Miguel, le frère d'Helene à qui la maison revient par héritage. L'Imbroglio familial peut alors commencer, la colère s'éparpiller dans les coeurs.

Il faut du temps pour consolider les morceaux cassés, pour que la nostalgie se transforme en joie, pour retrouver le goût de vivre.
Helene représente la mère, la femme, la fille qui voit la vieillesse gagner son père avec difficulté. J'ai eu le sentiment qu'elle cherchait de l'apaisement dans sa vie tracée. C'est un roman de la vie, d'une quête d'un temps meilleur, roman d'une femme qui chercher sa propre place.
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Découverte de la plume de Sylvie Gracia avec ce nouveau roman par L'Iconoclaste !

Hélène s'occupe de son père durant chaque vacances. Il est âgé maintenant et ce n'est pas évident depuis que sa femme - la mère - les a quitté dû à un cancer foudroyant.

Alors Hélène prend le temps d'aller dans la maison familiale, qu'ils nomment joliment « La maison du lac ».

À la lecture, on a le sentiment que la vie d'Hélène est un peu fade, elle est divorcée et à deux filles mais ce n'est pas le sujet du livre. Elle apparaît comme fragile, peut-être un peu nostalgique ou tout simplement triste. Alors au détour d'un marché, Hélène est un peu bouleversée de croiser par hasard son premier amour. Tant de temps a passé… pourtant ça lui fait du bien de tomber sur lui. Puis avec la vieillesse de son père, les relations peu fraternels avec son frère, cette relation l'apaise.

C'est un livre très lent avec beaucoup de thématiques : celui de la vieillesse, de la mort, de la fin d'un temps voir tragiquement de la fin de l'enfance pour Hélène qui a la cinquantaine. C'est un roman qui explore la façon dont une page se tourne pour elle.

C'est un récit d'amour et de famille que retranscrit Sylvie Gracia. C'est malheureusement assez plat, je n'ai pas été émerveillée par l'écriture ou l'histoire en elle-même. Cependant je l'ai lu sans rechigner mais sans trop d'émotions je dirais…

Comment conclure ? C'est un bon livre, ce serait difficile d'affirmer le contraire, pourtant ce roman ne m'a pas renvoyé un fort sentiment, ce qui explique sa notation : la moyenne.
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Contrairement à ce que laisse entendre le titre, j'ai trouvé qu'il s'agissait là d'un récit tendre. On y lit la tendresse entre un père et sa fille et l'on s'attendrit à mesure des pages de ce récit qui fait la part belle à l'amour filial et paternel, à ses contradictions, à toutes ces choses en vertu duquel on se résigne ou se résout.
J'ai lu avec intérêt ce récit sans me sentir transportée. C'était bien écrit pourtant, finement observé aussi mais peut-être un peu lent et distancié. Je ne saurai dire véritablement ce qui m'a manqué ici !
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critiques presse (1)
LeFigaro
21 mars 2024
Une femme emmène son père âgé passer une semaine dans leur maison de famille et s'interroge sur son lien à son village natal.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
… je lui glissait dans une enveloppe deux ou trois romans, en espérant qu’ils lui plaisent, des pages de fraternité humaine, et ne pensez pas qu’il s’agissait de livres mineurs.
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Elle se tenait derrière le comptoir, belle et revêche. Ne lâchant jamais un bonjour. Ses yeux d’une fixité terrifiante, comme si son regard filait au-delà, dans une contrée imaginaire. Certaines femmes ont le désespoir foudroyant.
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Les nuages étaient lourds comme un ventre de vieille vache, et ici, quand ils crèvent, c’est une chape qui recouvre immédiatement le paysage. En milieu d’après-midi, on peut se croire en début de nuit.
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J’ai braqué au dernier moment dans un virage, contraignant la voiture comme on tire sur les rênes d’un cheval.
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"Nous n'étions pas des tendres" | Sylvie Gracia
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