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EAN : 9782226314802
120 pages
Albin Michel (25/02/2015)
3.81/5   113 notes
Résumé :
Depuis quelque temps, le comportement de Jean-Michel a changé : il ne parle presque plus, ou prononce des phrases bizarres, comme emmuré dans un mal étrange. Océanographe passionné, père pudique mais bienveillant, amoureux de sa femme comme au premier jour, le septuagénaire sombre peu à peu dans le mutisme malgré l’acharnement de son épouse, qui s’épuise à croire que son amour pourra le guérir. Sa fille assiste impuissante à ce naufrage. Ses émotions à vif la replon... >Voir plus
Que lire après On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allantVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 113 notes
Comment faire face à la maladie d'un être si chèrement aimé ? Le voir sombrer jour après jour ? Faire face à son mutisme ? Son absence ? Lorsqu'on garde en nous le souvenir d'un père si heureux et si vivant ?
Car, son père l'a été. Heureux et comblé d'amour par sa femme et ses filles. Océanographe de profession, curieux, voyageur, discret, parfois empêtré dans la tradition, il aura quitté son Algérie natale pour s'installer d'abord sous le soleil polynésien puis à Uzès. C'est là que la famille a connu des jours si heureux que rien ne pourra effacer... Même pas cette maladie...

Marie Griessinger se dévoile avec pudeur et sincérité dans ce récit consacré à son père. Touché par la maladie de Lewy, qui affecte les fonctions cognitives de l'individu et dont résultent des symptômes moteurs, comportementaux et dépressifs, son père, peu à peu, décline. Sa famille, impuissante, assiste aux terribles dégradations du corps et de l'esprit. Une famille impuissante mais volontaire et combattive, surtout la maman de Marie Griessinger. L'auteur alterne avec émotions passé et présent, rires aux éclats et larmes, bonheur et peine. Ce qu'il se dégage avant tout de ce récit, c'est l'amour et l'espoir. Un amour débordant, de la complicité, du bonheur encore et un couple plus que jamais soudé, malgré la maladie. Un témoignage subtil, émouvant et qui fait la part belle aux souvenirs et au temps qui passe.
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Après la haine ( cf Auschwitz et après : T 1 - Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo ), l'amour.
Et pas n'importe quel amour.
Un immense amour filial pour ce père qui peu à peu sombre dans le néant d'une maladie au nom indicible.
Tous ces souvenirs des moments de bonheur, inoubliables et qui permettent de supporter les instants difficiles.
Magnifique roman, à l'écriture lumineuse, pas du tout dans le pathos.
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J'ai pris plaisir à lire ce roman court qui parle de la maladie et de la perte de l'être aimé. Beaucoup d'émotions et de justesse dans les mots de l'auteur. Comment ne pas être touché par le témoignage de l'auteur qui raconte ici l'histoire de son père et de son déclin. Il combat chaque jour la maladie qui l'éloigne de l'amour de sa vie.

Ce livre m'a poussé à m'interroger sur la vie, sur le fait qu'il faut profiter des moments de bonheur lorsqu'ils se présentent car on ne peut jamais savoir jusqu'à quand ils dureront, dire à nos proches qu'on les aime car rien ne dit que l'on sera encore en mesure de le dire plus tard.

Un beau témoignage d'amour d'une fille à son père, tout en subtilité et en pudeur. J'ai eu les larmes aux yeux bien des fois pendant ma lecture et j'en garde encore le souvenir bien présent, c'est un livre qui reste et que l'on oublie pas de sitôt.

VERDICT

Un très beau témoignage sur l'amour filial, sur le temps qui passe, les regrets et la maladie. A découvrir, il vaut vraiment le coup. Un beau premier roman, en espérant qu'il y en aura d'autres tant l'écriture de l'auteur est agréable.
Lien : https://lilacgrace.wordpress..
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Le titre est inspiré d'une phrase de Jacques Prévert : ‘' On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va''. Il va parfaitement à ce livre ‘'qui évoque la nostalgie et qui veut simplement dire qu'on passe souvent à côté du bonheur sans y prêter attention. Quand on traverse des épreuves comme celle d'une maladie incurable, on prend soin du bonheur quand il se présente. On le saisit, on ne le laisse plus passer.'' (interview de l'auteur).

Plus qu'un témoignage sur la maladie, c'est un roman d'amours (au pluriel) ; l'immense amour d'un homme et d'une femme («Ils semblent qu'ils aient perdu toute objectivité l'un pour l'autre, qu'ils traversent l'existence comme un seul être») ; un amour filial renforcé par la maladie («Mon père n'était pas parfait. Il l'est devenu le jour où il a arrêté de parler, d'être froid, de toujours donner raison à ma mère, de me contredire. Ce jour où mon père est devenu invalide, je l'ai mis sur un piédestal. Mais ce sont toutes ses imperfections qui me manquent.»)

J'ai été gênée par la forme du roman : des moments du présent et du passé pèle-mêle, sans chronologie. Mais, en même temps, cela confère de l'authenticité car se remémorer des souvenirs à la lueur d'événements présents est habituel pour chacun d'entre nous.

Face à l'impossibilité d'agir, il reste la force d'aimer : c'est la leçon de ce roman. «Il y a tellement d'amour entre ma mère et mon père, que c'est cela qui les maintient vivants. L'idée de l'abandonner ne fût-ce qu'une heure, sachant qu'il est angoissé quand elle disparaît, c'est insoutenable pour elle. Cet immense amour fait qu'ils sont encore là et qu'ils affrontent la maladie ensemble. C'est juste miraculeux. (…) Il faut rester optimiste. le bonheur flamboyant d'une enfance merveilleuse dans des paradis perdus n'est plus là. Mais même avec la maladie, on peut retrouver une autre forme de bonheur. (…) En s'aimant, en étant une famille unie, on peut garder le bonheur dans le foyer.» (interview de l'auteur)

Un récit très pudique, sans pathos, empreint d'amour et où alternent l'ombre et la lumière.
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On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant est un véritable cri d'amour d'une fille pour son père.

Pour titrer son premier roman, Marie Griessinger s'est inspirée d'une citation de Jacques Prévert « On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va ». Ce roman autobiographique est un hymne à la vie.

Parce que son père sombre peu à peu dans les ténèbres, Marie Griessinger évoque avec nostalgie, tous les bons moments qu'il lui a offerts, ses souvenirs d'enfance dans les pays où elle grandi, en Amazonie, ou dans le Pacifique. Son père était océanographe, chercheur il a voyagé dans le monde entier et surtout dans des endroits idylliques, de quoi vivre de bons moments de bonheur.
Jean-Michel sombre dans la nuit, absent à tout. Sa femme lutte avec une force douce et rageuse à ses côtés, s'épuisant à croire que son amour inébranlable pourra faire revivre l'homme qu'il fut. Leur fille assiste impuissante au lent déclin de ce père tant aimé. Comme pour défier le destin, elle convoque à travers un journal où passé et présent s'enchevêtrent, les souvenirs des jours heureux, un bonheur que rien ne pourra effacer. Avec une simplicité et une sincérité bouleversantes, Marie Griessinger exprime dans ce premier roman sobre et émouvant la douleur de toute perte, mais aussi l'amour d'une fille pour son père.

Loin d'être triste, ce roman autobiographique est une invitation à l'amour, l'amour filial. Il est également une véritable incitation à la vie, au bonheur. le lecteur est certes touché par ce témoignage, la maladie dégradante, l'impuissance des proches, mais ce qui prime malgré tout, c'est le positivisme, l'absence de pathos. On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant aurait pu être d'une infinie tristesse, mais il ne l'est pas. Bien au contraire, c'est un rempart contre la tristesse. Ce roman est positif et c'est ce qui fait sa force. Opposer à la maladie, les souvenirs d'une enfance hors du commun, une enfance singulière et merveilleuse, pour au bout du compte et qu'elle que soit l'issue, ne garder que le meilleur. Quant à la plume de Marie Griessinger, elle est agréable et limpide. Son style est fluide. Et son message accessible à tous. le bonheur est là, à la portée de chacun d'entre nous, il suffit de s'en rendre compte pour le saisir et faire face aux épreuves de la vie, qui ne manqueront pas de nous rattraper.

On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant est un roman à prescrire de toute urgence à tous les pessimistes. Et au fait, il ressemble à quoi le bruit du bonheur ?
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Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Je me demande jusqu'à quel point une maladie peut s'acharner sur un être. Je me demande pourquoi c'est mon père qui subit ça. Je ne sais plus quoi faire. Je ne fais plus rien pour lui. Je ne peux plus rien faire. J'essaie de vivre normalement. Je me dis que c'est la seule façon de survivre. (...) J'oublie. Je me souviens. J'ai la tristesse cachée derrière la joie. 
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Il y a quelque chose que j’aimerais dire à tous les bienheureux, tous ceux qui ont la chance d’avoir un père vaillant, un père qui peut prononcer leur nom, se lever, marcher avec eux, j’aimerais leur dire: "Fermez ce livre, ce plaisir solitaire du livre, vous avez toute la vie pour être seuls face à un livre, et sortez, descendez dans la rue, videz les artères des immeubles, répandez-vous sur les chemins en une hémorragie de fils et de filles, suivez le bruit de votre cœur qui bat et courez le retrouver."
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Elle fait toujours le même chemin. Elle sort, dans le silence de la nuit, en douce. Elle roule tout doucement, ronde et lisse, elle glisse le long de la joue, comme une caresse légère, presque une chatouille... Elle franchit la pommette, rampe jusqu'à l'oreille où elle s'engouffre, ou continue son chemin jusqu'au cou, laissant son empreinte humide et délicate, sa ligne fine, comme un tracé de plume, entre le coin de l'oeil et la mâchoire.
Un soir, elle était si lourde qu'elle a roulé jusqu'en bas du cou, sous la gorge, là où la peau forme un petit creux. Alors, elle est restée là, dans le petit creux, comme un lac triste et dérisoire.
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Nous ne parlons jamais de nous. Jamais. Les timides ne savent pas parler d’eux-mêmes. Ils ne peuvent pas. Ils parlent de la pluie et du beau temps. Ils laissent l’autre s’exposer, être dans la lumière. Un timide ne brille jamais plus que dans l’ombre.
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Mon père n'était pas parfait. Il l'est devenu le jour où il a arrêté de parler, d'être froid, de toujours donner raison à ma mère, de me contredire. Ce jour où mon père est devenu invalide, je l'ai mis sur un piédestal. Mais ce sont toutes ses imperfections qui me manquent. .
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La chronique de Gérard Collard - On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant
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