Des poèmes lumineux, comme si un deuil, évoqué avec discrétion, rendait plus vif le « flagrant délit d'être », La simplicité : c'est sans doute la grande force de ce recueil qui se lit d'un seul trait, comme un journal intime.
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Une étendue de sable.
La mer au loin. Du vent.
L'image se brouille.
Tu te penches pour ramasser
un galet , puis deux.
Tu récoltes avec soin
ces vieux témoins du monde
Comme s'ils pouvaient se fendre
et comme si ta chaleur
assurait leur survie
Tu me dis:
"C'est important, les galets"
Tu es belle.
Mon grand-père m’a transmis
un calme malicieux
Celui de ce pays
qui fait partie de moi
sans autre prétention
Celui que le vent mène
bien au-delà du temps
de l’exil et de l’ombre
Celui qui me rappelle
ce frisson dans tes yeux
Comme si d’ordinaire.
Un mot à inventer…
Un mot à inventer
pour tenter de décrire
caché dans l’interstice
Peut-être y fait-il chaud
ou larmes retenues
on y crève d’être seul
Un mot à inventer
pour ces minutes longues
à contempler le vide
Où l’on tente l’approche
osant tracer les lignes
avant de s’y noyer.
Prendre sa respiration
puis plonger dans la mer
Écouter et attendre
jusqu'à n'en plus tenir
Jusqu'à pouvoir sentir
le point de communion
qui nous sera utile
Jusqu'à le dérober.
Sola scriptura : Philosopher ?
Pourquoi perdre son temps
à reposer le monde ?
Pour tenter d’estimer
cette place si fragile ?
Pour mieux savoir enfin
ne rien anticiper ?
Pour démasquer enfin
ceux qui nous surveillaient
du haut des miradors ?
Ou juste pour le plaisir
de jouer à vivre heureux
avec nos solitudes ?
Le Printemps des Poètes se termine bientôt !
On vous propose un dernier moment de partage autour de notre anthologie "Le désir – Aux couleurs du poème", avec Stéphane Bataillon, Hélène Dorion, Bruno Doucey, Louise Dupré, Aurélia Lassaque, Ariane Lefauconnier, Perrine le Querrec, Hala Mohammad, Carl Norac, Dimitri Porcu, Thierry Renard et Murielle Szac !
/ le désir – Aux couleurs du poème, anthologie, Éditions Bruno Doucey, 2021.