J'aime beaucoup les romans historiques de Camille Bouchard. Encore une fois, avec
Pistolero, l'auteur nous fait vivre sa passion pour l'histoire. Dans ce récit survolté, la Révolution mexicaine en trame de fond se marie naturellement aux aventures de Benjamin et de son voyou de père : dynamite, coups de fusils, détournement d'un train. C'est le parfait décor pour des aventures rocambolesques!
Toutefois, contrairement à ce que j'ai ressenti à la lecture de plusieurs de ses autres livres historiques, je ne peux pas affirmer, en refermant celui-ci, qu'il permet aux lecteurs de s'initier correctement à cet épisode de l'histoire. Mises à part les deux pages de notes à la fin, quelques informations historiques sont glanées, mais toujours dans le but de servir le scénario. D'un côté, j'apprécie, et je préfère cela à l'inverse : un livre où on sent les informations plaquées, où on devine le récit comme le prétexte au cours d'histoire. Et étant donné la minceur du roman et la complexité du conflit, on en excusera facilement l'auteur. Également, peut-être que
Pistolero allumera l'étincelle qui amènera ensuite le lecteur à lire davantage sur cette révolution, comme je l'ai moi-même fait tout au long de ma lecture.
Qu'en est-il donc, au final, de l'aventure de Benjamin? Si j'aime l'originalité de la mise en scène (deux Québécois dont un jeune préadolescent qui se joignent aux sanglants révolutionnaires de Pancho Villa du début du XXe siècle), j'ai l'impression qu'elle tombe parfois dans la caricature, surtout lorsqu'il est question des adultes. C'est d'ailleurs ce style léger qui permet de sourire en lisant des passages assez violents, comme plusieurs menaces de mort au pistolet. Par ailleurs, le début du roman est assez descriptif et met un peu de temps à décoller. J'imagine que cela est dû à la mise en place du premier tome de la nouvelle série. Ce n'est que lorsque l'attaque de Ciudad Juarez se prépare que le ton du roman devient bien accrocheur pour les lecteurs. À partir de là, avec le train détourné, il faut attacher sa tuque!
Bref,
Pistolero est un premier tome correct, qui se veut léger et humoristique, mais avec une finale qui donne clairement envie d'essayer le deuxième, Indochine, en disponible en librairie!