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EAN : 9782070448012
128 pages
Gallimard (20/09/2012)
3.64/5   22 notes
Résumé :
C’est un dimanche ordinaire à Pékin. Lao He, cinquante sept ans ans, est un ouvrier migrant parmi tant d’autres, survivant d’une histoire tragique. Employé comme jardinier par la municipalité, il vit dans un foyer près du quartier d’Andingmen. Des visites familiales à la traditionnelle loterie sur la place principale, mille événements, souvent cocasses, vont rythmer son unique journée de loisir. Liu Xinwu reconstitue la vie de tout un quartier populaire avec ses ivr... >Voir plus
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Jardinier municipal à Pékin, venu de sa campagne pour grossir le rang des travailleurs migrants de la capitale, Lao He vit dans un foyer pour ouvriers, dans la promiscuité de ses collègues. A 57 ans, il s'estime encore suffisamment en forme pour travailler d'arrache-pied et se contenter d'un jour par semaine, le dimanche, pour se reposer. Mais peut-on lâcher prise, même une journée, lorsqu'on est à la tête d'une famille de quatre filles et de deux gendres ? Lao He s'inquiète pour ses enfants, pour son emploi et pour ses amis, eux aussi sous la menace permanente d'un licenciement. Alors que tout le quartier s'est donné rendez-vous à la loterie, rêvant d'une voiture de luxe ou de gros billets, le jardinier n'imagine pas dépenser les deux yuans que coûte un billet et se préoccupe plutôt de la présence en ville de son filleul, un individu que l'on dit peu recommandable, un gangster d'après certains.

Un dimanche dans la vie d'un paysan monté à Pékin, non pas pour faire fortune mais pour mettre du beurre dans les épinards. Une seule journée pour apprendre à connaitre un honnête homme, un père inquiet pour l'avenir de ses filles, un ancien qui voit son monde se déliter. Il a adopté un de ses gendres afin qu'il cultive ses modestes terres et s'occupe de lui dans ses vieux jours. Mais ce genre de tradition n'a plus cours dans l'esprit des jeunes d'aujourd'hui. Son gendre rêve de monter sa propre affaire, réclame sans cesse de l'argent et Lao He s'imagine un avenir sombre. L'argent semble être le seul moteur de la nouvelle société chinoise, qu'on travaille dur ou qu'on trouve une combine pour en gagner, qu'on espère avoir de la chance à la loterie ou qu'on préfère voler les braves gens. Les jeunes se gavent de modernité, veulent profiter de la vie, se marier par amour et non par l'intermédiaire d'une entremetteuse. Les migrants, exilés de la campagne, vivotent dans des logements insalubres, occupent des emplois précaires, vivent à la périphérie d'une capitale où les nouveaux riches exhibent leurs grosses voitures.
C'est une Chine à deux vitesses que nous fait voir Liu Xinwu en nous faisant partager une journée dans la vie de Lao He et des compagnons d'infortune. Un récit bref mais attachant.
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Un dimanche dans la vie de Lao He, un de ces ouvriers migrants qui se sont installés à Pekin. Lao He est jardinier, presque sexagénaire et père de cinq filles (une est décédée en bas âge). Nourri et logé - dans des conditions assez déplorables, dans des dortoirs mal chauffés et sans intimité - Lao He, par son âge et son expérience, est sollicité et distribue ses conseils mais reste toujours vigilant avec sa famille, se méfiant de son beau-fils (adopté pour que la fille reste dans l'influence du père). Lors de l'organisation de la loterie, véritable évènement du quartier et pour laquelle chacun se prend à rêver de gagner le gros lot - une voiture -, Lao He croit apercevoir Diudiu, un jeune homme qu'il avait recueilli encore enfant et qui s'est enfui, suscitant les plus folles rumeurs, telle celle le disant gangster.

Une unité de temps - un dimanche, seul jour de repos - durant laquelle on découvre Lao He, sa famille et ses relations avec ses collègues, tout un petit monde qui voit défiler les personnages hauts en couleur, qui se tuent au travail , pour certains, afin de rembourser leurs dettes, ou qui dépensent leur paye en boisson, d'autres qui profitent d'un naïf qui vend un billet de loterie gagnant, tout un monde de petites gens venus de la campagne pour grossir les quartiers périphériques de Pekin où leurs chances de faire fortune reste bien minces. Avec Lao He on pénètre également dans la famille et la vie de ses enfants, où tiraillements et tensions ne sont pas absentes.
Une découverte de l'univers attachant et quelque fois surprenant, entre tradition et modernité, d'un quartier de Pékin.
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Poussière et sueur ou l'itinéraire de Lao He, un vieux homme, migrant venu travailler en ville en tant que jardinier sur une journée de congé. Autant ses collègues que sa famille, l'auteur laisse deviner un homme pris entre deux générations. La génération de Mao et les famines qui en ont découlé, à celle présente où chacun se débrouille avec un travail étonnant ou de petites combines. Liu Xinwu arrive à brosser le portrait d'une société chinoise nouvelle avec ce petit roman d'à peine 120 pages. Poussière et sueur comme l'état de Lao He après des journées de travail dans les jardins de la ville. On sent le personnage usé, hésitant dans ses décisions mais toujours très juste, après avoir pesé le pour et le contre. J'ai aimé connaitre ses sentiments envers ses filles et gendres, son "filleul" et son éternel salutation, "Protecteur !" et la scène finale de la loterie. Par contre, il manque parfois des détails sur sa famille, ses relations, une journée, c'est vraiment trop court. A noter, le traducteur, Roger Darrobers, explique très bien la culture chinoise avec les notes de bas de page. Ça faisait un moment que je n'avais pas lu de roman chinois, mais celui-ci me donne envie d'en relire car la prose de l'auteur et l'histoire étaient très agréables.
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Dans ce court roman on suit la journée de Lao He, jardinier municipal, travailleur migrant de la campagne, un dimanche, jour hebdomadaire de congé. Au fil du récit nous découvrons son quotidien, celui de ses collègues, sa famille et leurs soucis. A travers cette peinture le lecteur devine la fin d'un monde relativement traditionnel et la naissance d'un monde où l'argent est la seule valeur, peu importe que l'on soit quelqu'un qui travaille dur (le héros), qui se débrouille bien (un de ses gendres), qui a de la chance (un collègue) ou un voleur (le filleul). Lin Xinwu nous dépeint le quotidien des migrants, une Chine à deux vitesses, évoque les famines de l'époque du Grand Bond en Avant et le chômage qui pointe maintenant, il fait une intéressante peinture sociétale en mettant en scène quelques événements un peu inhabituels de cette journée. Mais j'ai eu un peu de mal avec le nombre de personnages, je me suis sentie parfois assez perdue. Heureusement qu'il y avait les notes ! Une lecture intéressante, un regard plein de tendresse pour ses personnages, un style agréable, et donc un auteur dont je lirai probablement d'autres textes.
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A Pékin, Lao He, 57 ans, travaille avec un groupe d'hommes venu de la campagne comme jardinier. Ils vivent ensemble au sein d'un foyer pour travailleurs immigrés. C'est une période de licenciement, son ami, Lao Yan, replonge dans l'alcool au moment où il apprend qu'il ne va pas tarder à être congédié.
Lao He, le personnage principal, est un ancien paysan, père de quatre filles, il doit continuer à pourvoir aux besoins de sa famille malgré leurs mariages. Au fil des pages, j'ai découvert avec curiosité une foule de personnalités : la Girafe, tenancier d'un tripot, gérant d'une agence matrimoniale à ses heures perdues, Yeux en Amandes, sa femme, Lao Yan, joueur aguerri de loterie, Pustule, Sésame, etc.
C'est un peu la confrontation de deux mondes : jeune et vieux, campagne et ville, ancien et contemporain.
L'histoire des famines s'efface peu à peu. La société change devant le regard résigné de Lao He.
Un livre d'une grande humanité.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ils aperçurent une scène de pêche. L'eau était extrêmement trouble, l'odeur rappelait celle du brouet de riz moisi. Il y avait pourtant tous les jours des gens qui essayaient patiemment d'attraper des poissons. Ils regardèrent les seaux dans lesquels les pêcheurs mettaient leur prise. Certains étaient vides, d'autres ne contenaient qu'un ou deux vairons, pas plus gros qu'un doigt. "Je me demande ce que peut bien pêcher Lao Yan devant chez nous ?" fit Pustule. "Lui ! Au mieux, des crottes de nez pas plus grosses que ça. Même en les revendant un mao la livre pour nourrir les chats, personne n'en voudrait !" Repondit Sésame.
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Leurs billets en main, les acheteurs avaient hâte de s’extraire de la foule et de trouver un coin tranquille pour gratter avec l’ongle la pellicule noire masquant le numéro. La plupart, une fois découvert leur dernier ticket, n’avaient rien gagné. Ils riaient, juraient, ou bien se moquaient puis jetaient machinalement les billets. L’espace entre le point de vente et l’endroit où l’on remettait aux vainqueurs les trophées inférieurs au second prix était jonché, cet après-midi, de billets usagés, verts et multicolores.
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Le cortège, chargé des présents et du trousseau de la mariée, suivit à peu près le même tracé entre les champs qu'à l'époque où l'on traînait les "gens engagés sur la voie du capitalisme" à des séances de lutte inquisitoriale.
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Le pauvre, contrairement à nous, il n'a plus de parents au village. Ça fait dix ans qu'il n'est pas rentré, sa maison là-bas est paraît-il à moitié écroulée...
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Après l'avoir écouté, Lao He n'avait toujours pas bien compris à quelle activité se livrait en définitive son gendre. Cela lui fit penser au père de ce dernier, vêtu toute la journée de la robe des taoïstes, et courant de tous côtés pratiquer la géomancie ou organiser des funérailles. Le lien évident entre ces cérémonies et les superstitions qui, en bonne règle, auraient dû relever d'activités illégales, n'empêchait pas les officiels du bourg, à tous les niveaux de la hiérarchie, de l'inviter à grands frais chaque fois qu'il y avait une maison à bâtir ou quelqu'un à enterrer. Personne n'y trouvait à redire. Ceci confirmé l'adage, selon lequel "Celui qui a quelque chose à vendre rencontre toujours un acheteur". Des l'instant où l'on ne propose ni de la drogue ni de la chair humaine, on finit par trouver un motif à tout type de transaction qui, à défaut d'être pleinement utile, n'en offre pas moins certains avantages !
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